« Je crois fondamentalement en son innocence » : la femme de Tariq Ramadan témoigne (vidéo)

Par Hanan Ben Rhouma, le 14/02/2018

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Le comité de soutien à Tariq Ramadan s’active depuis l’incarcération, mardi 6 février, de l’islamologue, mis en examen pour « viols ».

Tariq Ramadan a fait appel de son incarcération à Fleury-Mérogis. Alors que la cour d’appel de Paris est appelé à examiner son recours jeudi 15 février, son comité de soutien entend marquer un grand coup la veille de l'audience.*

b[*Mise à jour jeudi 15 février :] bTariq Ramadan reste en prison, une expertise médicale ordonnée. En savoir plus

Il s’agit en effet, ni plus, ni moins, de sa première apparition publique. Iman Ramadan, l’épouse de Tariq Ramadan, monte désormais au front en choisissant de témoigner à visage découvert pour défendre l’islamologue et donner des nouvelles alarmantes sur son état de santé.

« Je crois fondamentalement en son innocence », fait-elle valoir face caméra, appelant de ses vœux que Tariq Ramadan puisse être remis en liberté jusqu’à son procès afin de pouvoir « assurer sa défense sereinement ». Une demande d’autant plus pressante qu’il est atteint « depuis quelques années » d’une « maladie chronique sévère » et qu’il n’a pas pu jusque-là bénéficier en prison du « traitement spécifique » dont il a besoin. Son état s'étant fortement dégradé, c'est d'ailleurs sous escorte médicale qu'il se rendra jeudi, selon Le Parisien, devant la chambre d'instruction.

Iman Ramadan, pour qui son mari « ne bénéficie pas d’un traitement juste et digne », estime qu’il a été « désigné coupable » avant son procès.

« Le portrait qu’on fait de mon mari ne correspond absolument à rien de ce qu’on connaît de lui, de ce que je connais de lui, de ce que sa famille connaît de lui », assure Iman Ramadan, qui dénonce « des accusations mensongères » contre un homme « victime d’un lynchage médiatique et d’une pression politique qu’on exerce sur lui ».

« Il est venu de son plein gré, il avait pleinement confiance en la justice et, malheureusement, la justice lui donne tort » alors qu’il a fait preuve d’une « coopération exemplaire », poursuit-elle. « Il n’a jamais cherché à échapper à la justice. » Depuis le début de l'affaire en octobre, la parole d'Iman Ramadan est très convoitée. Son témoignage, capital dans l’affaire, appuie ainsi avec force la campagne Free Tariq Ramadan.

D'autres personnalités du monde militant et associatif ont témoigné en faveur de l'intellectuel, à l'instar du professeur Sofiane Meziani qui a assuré dans une vidéo ce mercredi de son « soutien inconditionnel » au professeur.

Le ministère de la Justice a décidé, mercredi 13 février, de ne pas saisir l'Inspection générale de la justice (IGJ) à la demande des avocats de Tariq Ramadan après qu'un de ses alibis pour un viol présumé n’a pas pu être vérifié. L'issue de sa demande de remise en liberté est très attendue.*

Mise à jour jeudi 15 février : A quelques heures de l'examen du recours de remise en liberté de l'islamologue, l'organisation Musulmans de France (ex-UOIF) s'est dite inquiète de la dégradation de son état de santé, estimant que « le maintien en détention est d’autant plus inquiétant que (Tariq) Ramadan s’est montré extrêmement coopératif avec la justice ».

Rappelant avoir été règulièrement invité aux Rencontres annuelles des musulmans de France (RAMF), « durant ces décennies, Musulmans de France n’a jamais constaté la moindre immoralité ou contradiction entre les valeurs promues par Tariq Ramadan et son comportement ».
  
« Nous croyons que le respect des droits fondamentaux et la présomption d’innocence sont parmi les fondements de la justice de notre pays », ajoute-t-elle, espérant que la santé de Tariq Ramadan ainsi que l’ensemble du dossier fassent « l’objet d’un examen rigoureux, loin de toute pression médiatique ou idéologique ».

*Tariq Ramadan reste en prison, une expertise médicale ordonnée. En savoir plus

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