Féminisme : Lallab souffle sa deuxième bougie sous le signe de la transmission

Par Huê Trinh Nguyên, le 04/05/2018

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C’est sur la question de la transmission intergénérationnelle des luttes féministes que l’association Lallab célèbre son deuxième anniversaire, intitulé « Les héritières », samedi 5 mai, à l’Institut du monde arabe.

Folle ambiance et bienveillance garanties. Pour son deuxième anniversaire, l’association Lallab organise, samedi 5 mai, son festival féministe #LallabBirthday sur le thème fédérateur « Les héritières ». Au programme : talks de femmes musulmanes inspirantes, deux tables rondes sur les questions de transmission des luttes féministes et antiracistes, performances artistiques et stands d’entrepreneures.

Les activistes de Lallab, qui sont pour la plupart vingtenaires, veulent rendre hommage à « toutes nos mères, nos grands-mères et nos ancêtres, qui par la transmission de leurs écrits, de leurs récits, de leurs conquêtes mais aussi de leurs traumatismes nous ont ouvert la voie et participent à modeler les femmes que nous sommes, celles que nous seront et celles qui viendront après nous ».

Des formes nouvelles de militantisme

« Nos combats sont aussi variés que les discriminations auxquelles nos générations sont toujours confrontées aujourd’hui et c’est sous des formes nouvelles que notre militantisme entend honorer leurs mémoires », affirment les féministes de Lallab. L'association avait ainsi lancé le 27 mars dernier le premier #MuslimWomensDay en France pour inciter les médias à une représentation plus inclusive des femmes musulmanes.

Pour cet anniversaire 2018, la première table ronde, intitulée « Mémoire collective, amnésie sélective : réparer la chaîne de transmission de nos héritages pour comprendre nos luttes féministes et antiracistes », convie Johanna Soraya Benamrouche, cofondatrice du collectif Féministes contre le cyberharcèlement, Salika Amara, fondatrice de la troupe théâtrale Kahina mais aussi leader du collectif parisien pour la Marche de l’égalité et contre le racisme de 1983, et la sociologue Nassira Hedjerassi.

La deuxième table ronde « Produire des outils créatifs dans la transmission de nos histoires » rassemble la romancière Faiza Guène (qui vient de publier son cinquième roman Millenium blues), la présidente de Diversité et Kids Dia Kébé (mais aussi auteure de Maman noire et invisible), la chorégraphe Raïssa Leï et la maire adjointe de Bondy Aïssata Seck, en charge des anciens combattants. Celle-ci avait lancé en 2016 une pétition en faveur de la naturalisation des anciens tirailleurs ayant recueilli plus de 60 000 signatures, laquelle a abouti à la reconnaissance de 28 d’entre eux en 2017.

L’après-midi est ponctué de talks inspirants avec les témoignages de Rokhaya Diallo, journaliste, qui s’était illustrée en mars dernier en intervenant aux Nations unies sur la liberté d’expression des minorités, et Sarah Marsso, coordonnatrice « Constructions des savoirs » de Musawah, un mouvement qui œuvre depuis plus de dix ans à l’égalité des genres en islam.

Bien sûr, la philosophie de Lallab non seulement conjugue l’intellect, l’inspiration et l’activisme mais elle s’emploie également à titiller les sens : slam, danse, yoga du rire et concert final seront aussi de la partie.

Attention, il faut réserver avant ce vendredi 4 mai, 20 heures tapantes, ici au risque de ne pouvoir participer à ce moment festif et joyeux pour « réhabiliter l’Histoire de ces femmes racisées trop souvent ignorée, célébrer leurs trajectoires de vie, la singularité et l’universalité de leurs luttes, et l’héritage qu’elles nous offrent avec tant de force, de bienveillance et d’amour », nous promettent les organisatrices et comme en témoigne ce souvenir de l’an dernier.

#LallabBirthday
Festival féministe de Lallab, à l’Institut du monde arabe, le samedi 5 mai, de 13 heures à 21 h 30.
Tarifs : de 7 à 17 €
Réserver impérativement sur https://bit.ly/2FlMBer