Le profond désaccord des Américains musulmans sur la politique menée par Joe Biden au Moyen-Orient met à mal la campagne de Kamala Harris. Malgré le rejet net que suscite Donald Trump auprès de cette frange électorale, la candidate démocrate ne parvient toujours pas à remporter leur adhésion à l’approche de l’élection présidentielle en novembre prochain. Devant l'enjeu, une importante organisation musulmane vient de trancher et s’en explique.
La gestion de la crise à Gaza et au Moyen-Orient par l’administration Biden peut bien coûter des voix ô combien essentiels à Kamala Harris. Le mécontentement est en effet tel parmi les Américains musulmans qu’une campagne contre l’élection de l’actuelle vice-présidente a été lancée en août par des leaders musulmans, qui appellent à voter pour des candidats de partis tiers soutenant des revendications de paix et de justice pour tous, aux Etats-Unis, en Palestine et ailleurs dans le monde.
Mais dans un pays où domine le bipartisme, la défiance des électeurs musulmans envers Kamala Harris pourrait bien contribuer malgré eux au retour de Donald Trump aux affaires. Une perspective contre laquelle s’engage Emgage Action, qui s’est donnée pour mission depuis sa création en 2006 de mobiliser massivement les Américains musulmans dans le champ politique et de les inciter à participer aux élections. L’organisation s’est décidée, mercredi 25 septembre, à apporter officiellement son soutien à la candidate démocrate afin de battre l’ancien président aux urnes, tout en reconnaissant que l’élection présidentielle américaine de 2024 représente « un moment particulièrement difficile » en termes de choix pour les Américains musulmans.
Mais dans un pays où domine le bipartisme, la défiance des électeurs musulmans envers Kamala Harris pourrait bien contribuer malgré eux au retour de Donald Trump aux affaires. Une perspective contre laquelle s’engage Emgage Action, qui s’est donnée pour mission depuis sa création en 2006 de mobiliser massivement les Américains musulmans dans le champ politique et de les inciter à participer aux élections. L’organisation s’est décidée, mercredi 25 septembre, à apporter officiellement son soutien à la candidate démocrate afin de battre l’ancien président aux urnes, tout en reconnaissant que l’élection présidentielle américaine de 2024 représente « un moment particulièrement difficile » en termes de choix pour les Américains musulmans.
« Nous avons la responsabilité de vaincre Trump »
« Pour empêcher Trump de revenir à la Maison Blanche, Emgage Action soutient la vice-présidente Kamala Harris et le gouverneur Tim Walz pour la présidence et la vice-présidence », déclare l’organisation. « Cette approbation n’est pas un accord avec la vice-présidente Harris sur toutes les questions, mais plutôt une orientation honnête à nos électeurs concernant le choix difficile auquel ils sont confrontés dans les urnes. »
« Notre profond désaccord avec le président Biden sur la crise au Moyen-Orient est bien connu. Nous le tenons pour responsable de la poursuite de la fourniture d’armes meurtrières à Israël qui ont tué des dizaines de milliers de personnes, dont plus de 15 000 enfants. Nous avons besoin d’un nouveau leadership pour appeler à un cessez-le-feu et conditionner l’aide à Israël conformément à la loi Leahy (interdisant officiellement les autorités américaines de fournir toute assistance militaire aux forces de sécurité étrangères qui violeraient des droits humains, ndlr) afin d’empêcher des attaques encore plus horribles », fait part Emgage. Néanmoins, « en novembre, nous avons l’occasion de changer de cap et de transformer notre indignation en action ».
« Notre profond désaccord avec le président Biden sur la crise au Moyen-Orient est bien connu. Nous le tenons pour responsable de la poursuite de la fourniture d’armes meurtrières à Israël qui ont tué des dizaines de milliers de personnes, dont plus de 15 000 enfants. Nous avons besoin d’un nouveau leadership pour appeler à un cessez-le-feu et conditionner l’aide à Israël conformément à la loi Leahy (interdisant officiellement les autorités américaines de fournir toute assistance militaire aux forces de sécurité étrangères qui violeraient des droits humains, ndlr) afin d’empêcher des attaques encore plus horribles », fait part Emgage. Néanmoins, « en novembre, nous avons l’occasion de changer de cap et de transformer notre indignation en action ».
Voter pour des candidats tiers, « la voie vers une victoire de Trump »
C’est sans enthousiasme qu’Emgage se range derrière la candidate démocrate, mais avec une conviction forte que la situation sera pire avec son rival républicain, sur le plan des affaires intérieures comme extérieures. « Nous nous engageons à faire tout ce que nous pouvons pour garantir que la prochaine administration écoute nos communautés et prenne au sérieux nos appels à la paix, à la justice et à la sécurité » mais « nous savons que ce ne sera pas avec Donald Trump », indique l’organisation.
« Nous comprenons que certains électeurs musulmans ressentent un dilemme moral en votant pour l’un ou l’autre des principaux partis et cherchent à soutenir des candidats tiers qui se sont alignés avec notre communauté sur la crise en Palestine », déclare Emgage. « Cependant, voter pour un candidat de partis tiers est la voie vers une victoire de Trump » et « cela est particulièrement vrai dans les États clés où les élections se joueront sur un petit nombre de voix ».
L'organisation ne cite aucun candidat mais des yeux se tournent ces dernières semaines vers Jill Stein. Selon un sondage réalisé fin août par le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) après d'un millier d'électeurs musulmans, Kamala Harris devance d'une courte tête la candidate du Parti Vert et militante juive pour la défense des droits des Palestiniens (29,4 % contre 29,1 %), mais cette dernière est en tête des intentions de vote dans des Etats clés (swing States) comme l'Arizona et le Michigan.
« En 2016, Trump a remporté le Michigan avec seulement 11 000 voix, le Wisconsin avec 23 000 et la Pennsylvanie avec 44 000, principalement grâce aux votes exprimés en faveur de candidats tiers. Ces victoires ont permis à Trump de nuire à nos communautés et à notre pays de manière insurmontable », rappelle l’organisation. En conséquence, « nous demandons donc aux électeurs musulmans de réfléchir à l’impact humain d’une seconde présidence de Trump » et de « se rendre massivement aux urnes non seulement pour vaincre (l’ex-président américain), mais aussi en s’abstenant de soutenir des candidats de partis tiers », d’autant que leurs chances de victoire en novembre sont minces.
« N’oublions pas qui est Trump », qui « a juré de donner à Netanyahou ce dont il a besoin pour "en finir" avec les Palestiniens » et « promis d’expulser les étudiants et militants pro-palestiniens qu’il qualifie de "djihadistes" » ou encore « de rétablir le Muslim Ban ». « Cette élection définira l’avenir de notre pays et l’état des Américains musulmans pour les années à venir. C’est à nous de voter pour l’avenir que nous voulons », conclut Emgage.
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L'organisation ne cite aucun candidat mais des yeux se tournent ces dernières semaines vers Jill Stein. Selon un sondage réalisé fin août par le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) après d'un millier d'électeurs musulmans, Kamala Harris devance d'une courte tête la candidate du Parti Vert et militante juive pour la défense des droits des Palestiniens (29,4 % contre 29,1 %), mais cette dernière est en tête des intentions de vote dans des Etats clés (swing States) comme l'Arizona et le Michigan.
« En 2016, Trump a remporté le Michigan avec seulement 11 000 voix, le Wisconsin avec 23 000 et la Pennsylvanie avec 44 000, principalement grâce aux votes exprimés en faveur de candidats tiers. Ces victoires ont permis à Trump de nuire à nos communautés et à notre pays de manière insurmontable », rappelle l’organisation. En conséquence, « nous demandons donc aux électeurs musulmans de réfléchir à l’impact humain d’une seconde présidence de Trump » et de « se rendre massivement aux urnes non seulement pour vaincre (l’ex-président américain), mais aussi en s’abstenant de soutenir des candidats de partis tiers », d’autant que leurs chances de victoire en novembre sont minces.
« N’oublions pas qui est Trump », qui « a juré de donner à Netanyahou ce dont il a besoin pour "en finir" avec les Palestiniens » et « promis d’expulser les étudiants et militants pro-palestiniens qu’il qualifie de "djihadistes" » ou encore « de rétablir le Muslim Ban ». « Cette élection définira l’avenir de notre pays et l’état des Américains musulmans pour les années à venir. C’est à nous de voter pour l’avenir que nous voulons », conclut Emgage.
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