Des mois après la création par le gouvernement fédéral australien du poste d'envoyé spécial en charge de la lutte contre l’islamophobie, le nom de celui qui l’occupe a été dévoilé fin septembre, à l'heure où « le conflit en cours au Moyen-Orient continue d’affecter profondément des communautés » sur l'île-continent.
Face aux tensions observées en Australie depuis les attaques du 7 octobre 2023 en Israël et la guerre menée à Gaza, le Premier ministre Anthony Albanese avait décidé en juillet de nommer une envoyée spéciale chargé de lutter contre l'antisémitisme en la personne de Jillian Segal. Il avait annoncé dans la foulée qu’un poste similaire avait été créé pour lutter contre l’islamophobie, promettant qu’une nomination allait intervenir « sous peu ». « Il n'y a pas de place pour la violence ou la haine de quelque nature que ce soit en Australie », avait alors affirmé le chef du gouvernement.
Seulement voilà, les semaines passaient sans qu’aucune annonce n’intervienne, provoquant alors l’incompréhension de nombreux leaders musulmans à travers le pays. Le Conseil national des imams australiens (ANIC), par la voix de son président Bilal Rauf, avait estimé qu’un tel retard était « très décevant et préoccupant ».
« Nous entendons parler de progrès remarquables et de mesures prises par l'envoyée spéciale contre l'antisémitisme auprès de différents ministères et organisations, et pourtant rien ne se passe dans le domaine de l'islamophobie », avait déclaré Bilal Rauf à la presse. « Certaines des questions que nous recevons sur le terrain sont les suivantes : est-ce légitime ? Y a-t-il une réelle intention (de lutter contre l’islamophobie) ou s'agit-il simplement d'un spectacle ? »
Seulement voilà, les semaines passaient sans qu’aucune annonce n’intervienne, provoquant alors l’incompréhension de nombreux leaders musulmans à travers le pays. Le Conseil national des imams australiens (ANIC), par la voix de son président Bilal Rauf, avait estimé qu’un tel retard était « très décevant et préoccupant ».
« Nous entendons parler de progrès remarquables et de mesures prises par l'envoyée spéciale contre l'antisémitisme auprès de différents ministères et organisations, et pourtant rien ne se passe dans le domaine de l'islamophobie », avait déclaré Bilal Rauf à la presse. « Certaines des questions que nous recevons sur le terrain sont les suivantes : est-ce légitime ? Y a-t-il une réelle intention (de lutter contre l’islamophobie) ou s'agit-il simplement d'un spectacle ? »
Un expert des affaires musulmanes aux commandes
De son côté, les autorités avaient approché plusieurs personnalités musulmanes parmi lesquelles Ali Kadri, le directeur général du Collège islamique de Brisbane, mais ce dernier avait déclaré qu’il lui était impossible de tenir le rôle qui lui a été proposé en parallèle des responsabilités dans l’établissement qu’il dirige.
Après des mois d’attente pour les musulmans, le gouvernement fédéral a fini par annoncer, lundi 30 septembre, la nomination d’Aftab Malik au poste d’envoyé spécial chargé de lutter contre l’islamophobie, pour un mandat de trois ans qui débutera le 14 octobre. Il sera directement rattaché au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur, de l’Immigration, du Multiculturalisme et de la Cybersécurité.
L’homme est « reconnu comme un expert mondial des affaires musulmanes par l’Alliance des civilisations des Nations Unies et a passé près d’une décennie à travailler au sein du département du Premier ministre de la Nouvelle-Galles du Sud à promouvoir la cohésion sociale et à lutter contre la haine et l’extrémisme », a fait savoir le gouvernement dans un communiqué. « L’envoyé spécial écoutera et dialoguera avec les membres de la communauté musulmane, les experts en discrimination religieuse et le gouvernement à tous les niveaux sur les moyens les plus efficaces de lutter contre l’islamophobie. »
Après des mois d’attente pour les musulmans, le gouvernement fédéral a fini par annoncer, lundi 30 septembre, la nomination d’Aftab Malik au poste d’envoyé spécial chargé de lutter contre l’islamophobie, pour un mandat de trois ans qui débutera le 14 octobre. Il sera directement rattaché au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur, de l’Immigration, du Multiculturalisme et de la Cybersécurité.
L’homme est « reconnu comme un expert mondial des affaires musulmanes par l’Alliance des civilisations des Nations Unies et a passé près d’une décennie à travailler au sein du département du Premier ministre de la Nouvelle-Galles du Sud à promouvoir la cohésion sociale et à lutter contre la haine et l’extrémisme », a fait savoir le gouvernement dans un communiqué. « L’envoyé spécial écoutera et dialoguera avec les membres de la communauté musulmane, les experts en discrimination religieuse et le gouvernement à tous les niveaux sur les moyens les plus efficaces de lutter contre l’islamophobie. »
Une nomination saluée
« Le conflit en cours au Moyen-Orient continue d’affecter profondément des communautés en Australie. La nomination de M. Malik est un élément crucial de la stratégie du gouvernement pour garantir que tous les Australiens se sentent en sécurité et inclus, et fait suite à une vaste consultation avec la communauté », signifie le bureau du Premier ministre. Et de conclure que sa nomination « renforcera l’investissement de 90 millions de dollars réalisé par le gouvernement dans des initiatives visant à lutter contre les conséquences actuelles du conflit entre le Hamas et Israël en Australie, démontrant ainsi l’engagement ferme du gouvernement à écouter et à travailler avec les communautés affectées ».
ANIC a salué, mardi 1er octobre, l’annonce gouvernementale. « Cette nomination intervient à un moment critique où l’islamophobie, les sentiments antimusulman et anti-palestinien atteignent des niveaux sans précédent. La communauté musulmane australienne est exposée aux préjugés et à la haine depuis longtemps, en particulier depuis le terrible massacre de 51 fidèles commis par un citoyen australien dans les mosquées de Christchurch le 19 mars 2019 », indique l’organisation musulmane.
« Aftab Malik a toujours travaillé en étroite collaboration avec ANIC, ainsi qu’avec d’autres dirigeants musulmans et organisations communautaires », fait-elle part, convaincue que son expertise « contribueront à lutter contre la montée de l’islamophobie et des discriminations qui y sont associées ». Pour Bilal Rauf, « la nomination de cet envoyé est l’occasion de mettre en lumière les souffrances de ceux qui endurent en silence. (…) Nous appelons nos compatriotes australiens à se tenir à nos côtés contre cette haine, cette ignorance et cette étroitesse d’esprit ».
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« Aftab Malik a toujours travaillé en étroite collaboration avec ANIC, ainsi qu’avec d’autres dirigeants musulmans et organisations communautaires », fait-elle part, convaincue que son expertise « contribueront à lutter contre la montée de l’islamophobie et des discriminations qui y sont associées ». Pour Bilal Rauf, « la nomination de cet envoyé est l’occasion de mettre en lumière les souffrances de ceux qui endurent en silence. (…) Nous appelons nos compatriotes australiens à se tenir à nos côtés contre cette haine, cette ignorance et cette étroitesse d’esprit ».
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