Inde : un projet de loi exclut des réfugiés de la citoyenneté car musulmans

Par Lina Farelli, le 11/01/2019

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La chambre basse indienne a approuvé, mardi 8 janvier, un projet de loi permettant aux réfugiés d’obtenir la citoyenneté indienne, à l'exeption de ceux qui sont de confession musulmane. Le projet, qui devra encore obtenir le concours de la chambre haute, a déjà provoqué des manifestations dans l’État d’Assam, au nord-est de l’Inde, frontalier avec le Bangladesh, où l’on compte de nombreux réfugiés.

Cette loi, si elle est définitivement adoptée, stipule que les hindous, les chrétiens et les sikhs ayant fui le Bangladesh, le Pakistan et l'Afghanistan et qui ont vécu en Inde depuis plus de six ans peuvent obtenir la citoyenneté. Elle exclut de manière particulièrement explicite, les réfugiés musulmans. Certains y voient un calcul politique du Premier ministre Narendra Modi, à la tête du parti ultranationaliste BJP, à des fins électorales, en vue du scrutin au printemps 2019.

Des manifestants ont protesté contre l’adoption de ce projet de loi, non pas en raison de l'exclusion des musulmans, mais parce qu'ils accusent les migrants, en devenant des citoyens, de voler les opportunités de travail qui devraient être accordées à la population autochtone. L’Organisation des étudiants du Nord-Est (NESO) a saccagé les bureaux du BJP dans l'Etat d'Assam. L’un de ses membres a déclaré à la presse indienne ne pas vouloir accepter « l’injustice politique perpétrée par le BJP ».

Ce projet de loi totalement discriminatoire pourrait néanmoins être retoqué par la chambre haute, le BJP n'ayant pas la majorité des sièges.

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