L'avenir du lycée Averroès de nouveau entre les mains du tribunal administratif de Lille

Par Lina Farelli, le 12/07/2024

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Le tribunal administratif de Lille vient d'examiner le nouveau recours en référé-suspension introduit par l'association Averroès, qui réclame plus que jamais le rétablissement du contrat d'association liant le lycée privé musulman à l'Etat. Son avenir en dépend.

Le sort du lycée Averroès de Lille sera-t-il aussi heureux que celui du collège Avicenne de Nice ? Ce dernier a récemment obtenu gain de cause face à la préfecture des Alpes-Maritimes qui désirait fermer définitivement l'établissement. Sur le fond, l'affaire est différente, aucune mesure de fermeture n'ayant d'ailleurs été prise contre Averroès, mais sa communauté éducative espère une issue tout aussi favorable.

Le tribunal administratif de Lille, qui avait confirmé en février dernier l’arrêt des subventions publiques à partir de la rentrée 2024-2025, a examiné, jeudi 11 juillet, une nouvelle requête de l'association Averroès contestant la décision de résiliation du contrat du lycée musulman. Quelque 200 personnes ont fait le déplacement en soutien au groupe scolaire, dans la tourmente depuis décembre 2023 malgré l'excellence pédagogique démontrée, entre autres, par la réussite des élèves. Malgré la difficile année qui vient de s'écouler, le lycée affiche un taux de réussite de 97,5 % au baccalauréat 2024, avec 69 % de mentions.

Averroès, qui se voit reprocher de dispenser des enseignements « contraires aux valeurs de la République », est en « danger de mort lente », a rappelé Me Sefen Guez Guez. L'arrêt des subventions, s'il est de nouveau confirmé, devra amener la direction du lycée à augmenter fortement les frais de scolarité des élèves afin de compenser l'énorme perte qui servait, entre autres, à payer les professeurs. Il devrait pousser environ 210 élèves vers la sortie (sur 470), à savoir les boursiers ainsi que les élèves dont les parents n'auront plus les moyens de payer l'école car son coût passerait de 1 350 à 2 760 € par an.

« Aujourd'hui, il était important de rappeler que contrairement à ce qu'explique la préfecture du Nord, il n'y a rien à reprocher à l'établissement », a indiqué, à la sortie de l'audience, celui qui est par ailleurs l'avocat du collège Avicenne ou encore de la mosquée de Pessac (Gironde). L'avenir du premier lycée musulman de France, ouvert en 2003, est désormais entre les mains des juges du tribunal administratif. Le verdict est attendu pour le 22 juillet.

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