Un Ramadan réussi passe aussi par le respect de ses voisins

Par Hanan Ben Rhouma, le 23/05/2018

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Respecter la tranquillité de ses voisins, un impératif qui vaut pour tou-te-s, à tout moment de l'année. Le Ramadan, mois qui doit permettre aux jeûneurs de tendre vers l'excellence, n’échappe pas à cet impératif. Pourtant, ce n'est malheureusement pas toujours le cas partout les soirs de cette période de jeûne. Saphirnews vous délivre des conseils pour en finir avec les nuisances nocturnes à la source de gênes et de plaintes entre voisins, qu'ils soient ou non musulmans.

La 15e édition de la Fête des voisins est prévue pour vendredi 25 mai. Comme chaque année, cet événement, également nommé « Immeubles en fête », réunira des milliers de Français pour partager, entre voisins, un moment de convivialité, de solidarité et de cohésion dans une société individualiste où la solitude est devenue un véritable fléau.

La Fête des voisins tombe en plein mois du Ramadan pour les musulmans. Un événement qui devra leur rappeler qu’un mois de jeûne réussi pour soi et sa famille passe aussi par le respect de la tranquillité de ses voisins. Car il est malheureusement commun, pour certains, de ne pas faire attention aux nuisances sonores créées lors de repas tardifs ou encore des prières nocturnes collectives, ni aux stationnements gênants ou interdits aux abords des mosquées. Des nuisances qui sont causées aussi bien par des adultes que par des enfants.

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Respecter les règles de voisinage « les plus basiques »

Le respect des droits du voisinage n’est pas une option dans la tradition islamique, il est une obligation. En théorie du moins. Dès la veille du Ramadan 2018, la Grande Mosquée de Lyon a attiré l’attention, dans un post Facebook, sur les conséquences de certaines pratiques à l’égard des voisins non musulmans.

« Ramadan est aussi le mois où nous abîmons le plus l’image de l’islam auprès de nos voisins non musulmans », estime-t-elle. « Nous mangeons tard le soir et nos enfants restent réveillés avec nous, alors qu’ils devraient être au lit. Nous mangeons tard sans nous soucier des bruits qu’engendrent nos couverts, nos pas, nos ablutions… (...) Nous partons la nuit à la mosquée sans nous soucier ni des portes que nous claquons, ni des moteurs de nos véhicules... ».

La Grande Mosquée de Lyon lance un appel au respect « des règles de voisinage les plus basiques » et à plus de compréhension envers les voisins qui se plaignent des bruits causés car, parfois, « au lieu de présenter des excuses et essayer de faire moins de bruit », certains musulmans préfèrent « le raccourci » qui « rejette la faute sur les autres : “C’est un raciste” ». « Supposons que cette personne est raciste. N'a-t-elle pas le droit au calme chez elle malgré son racisme ? Œuvrons ensemble, parents, responsables associatifs, imams... pour qu'on n'ait plus à entendre : "Vivement la fin du Ramadan." », conclut-elle.

De plus en plus de responsables de mosquées, conscients des désagréments créés lors du mois du jeûne, sensibilisent leurs fidèles au respect des droits du voisinage pendant les sermons du vendredi ou encore entre la dernière prière de la nuit (icha) et les prières nocturnes du Ramadan (tarawih).

Nos conseils pour un bien vivre ensemble

Des efforts restent encore à faire. Saphirnews adresse sept conseils aux jeûneurs pour éviter le plus possible que des voisins, qu'ils soient ou non musulmans, se plaignent durant le Ramadan :

> En finir avec toute nuisance sonore consécutive au moment de la rupture du jeûne (iftar) après 22 heures. Les repas sont souvent, certes, des moments de convivialité familiale mais cela ne doit pas être source de bruits créés par de trop franches rigolades en cascade et la télévision allumée à un volume non convenable. Il en va de même lors de repas pris avant l'aube, avant de débuter son jeûne : faire attention à ne pas réveiller ses voisins.

> Faire attention à ne pas laisser les portes de chez soi ou de la mosquée fréquentée se claquer de façon intempestive et gênante.

> Eviter les attroupements et les discussions à voix haute à proximité des mosquées et en bas des immeubles. D'autres moments de la journée sont plus propices aux discussions !

> Ne pas se garer n'importe comment aux abords des mosquées. Mieux vaut rater une prière que d'inciter des personnes à se plaindre, jusqu'à user de leurs klaxons pour s'en aller de leurs places.

> De préférence, laisser ses enfants chez soi après 22 heures. S'il n'y a aucune possibilité de les faire garder, les empêcher de jouer à l'extérieur des lieux de culte ou encore dans les parkings des immeubles.

> Et pourquoi pas, inviter ses voisins à partager des iftars ! La Fête des voisins en plein Ramadan est d'ailleurs une de ces opportunités à saisir pour créer ou consolider les liens avec ses voisins, y compris en journée.

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