Avant l'Aïd al-Adha, la mosquée de Mantes-la-Ville fermée jusqu'à nouvel ordre, voici pourquoi

Par Lina Farelli, le 31/05/2024

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La mosquée de Mantes-la-Ville, dans les Yvelines, est fermée jusqu'à nouvel ordre sur décision du tribunal administratif de Versailles. Celle-ci a décidé de placer l’Association des Musulmans de Mantes Sud (AMMS) sous liquidation judiciaire le 23 avril. Une mesure qui contraint le lieu de culte musulman de fermer ses portes aux fidèles, et ce pour plusieurs semaines. Plus de prières quotidiennes, plus de prières du vendredi… mais aussi, très vraisemblablement, pas de prière de l’Aïd al-Adha cette année, fête qui est prévue pour mi-juin.

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L’AMMS a fait savoir, vendredi 31 mai, avoir interjeté appel de cette décision « étant donné que le motif invoqué pour motiver cette décision est inexact ». « En effet, l’assignateur prétend que notre association est en "cessation de paiement" ce qui est complètement démenti par les faits : l’association est à jour de ses salaires, des cotisations sociales, a honoré ses échéances fourniseurs… De plus et à la date de la décision, la somme exigée était disponible sur le compte bancaire de l’association », explique-t-on.

Tout serait parti d’un reste de facture non payé par l’association, qui a eu recours à la société AJS BAT pour réaliser des travaux de gros œuvre en 2018. « Sur une facture totale de 204 000 €, nous avions réglé 178 000 € et avions refusé de régler les 26 000€ restants car la société, qui avait été liquidée elle-même à ce moment-là, avait abandonné le chantier sans terminer les travaux », déclare l’AMMS, qui assure ses fidèles « de (sa) bonne santé et de (sa) bonne gestion financière ».

« En plus de l’appel de cette décision que nous avons régularisé, nous saisissons également le premier juge de la Cour d’appel pour une demande de suspension de cette décision de liquidation prononcée à notre encontre. Une décision finale sera rendue par la Cour dans les prochaines semaines. Nos avocats sont confiants et nous avons foi en l’Etat de droit et avons confiance en la justice. Et c’est dans ce même registre du respect du droit que nous sommes contraints de suspendre les offices ces quelques semaines le temps que la décision finale soit rendue », affirme l’AMMS.

Celle-ci déplore au passage « l’exploitation faite de cette affaire par nos détracteurs habituels » dans le but serait « clairement de calomnier et essayer de jeter le trouble sur la bonne gestion de notre association » et a annoncé avoir engagé des poursuites « contre les attaques gravement diffamatoires » envers l’AMMS et son président. Abdelaziz El Jaouari vise tout particulièrement La Gazette en Yvelines, qui a dernièrement accusé l’homme de malversations financières. « Un journal qui coûte cher au contribuable yvelinois car très fortement soutenu par le conseil départemental » dirigé par Pierre Bédier. Ce dernier entretient avec l’AMMS des relations houleuses qui ne sont pas prêtes de s'apaiser.