Ramadan(s), un roman signé Mehdi Azzar

Par Saphirnews, le 03/06/2019

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Reçu à Saphirnews


L'avis de Saphirnews

Ramadan(s) conte l’histoire d'Ali, issu de parents marocains immigrés en France, à travers son vécu des mois du Ramadan durant son enfance et son adolescence depuis son village normand du Merlerault. De ses jeunes années où il voulait d’abord imiter « les grands » en faisant le Ramadan, il finit avec le temps par délaisser une pratique dont il ne comprenait pas le sens profond mais qu'il n'effectuait que par suivisme et pression du regard de ses coreligionnaires.

Avec Ramadan(s), Mehdi Azzar signe son premier roman, lui-même inspiré de son propre vécu. Saisissant la forte portée du mois du Ramadan auprès des musulmans, l’artiste plasticien a structuré des chroniques fortes à propos dont on apprécie le franc-parler.

C’est d'ailleurs aussi en toute franchise que Mehdi Azzar, qui a débuté l’écriture de son ouvrage en 2005, explique en avoir éprouvé le besoin car il se sentait « de plus en plus obligé, par l’Occident laïque et le monde musulman, de (se) rallier à un camp ou à un autre » alors qu’il n’a « ni l’envie de participer à ce choc civilisationnel annoncé ni le besoin de (s’)encombrer d’une religion ».

« Autant je reconnais mon héritage culturel, autant je refuse les engagements imposés qui n’ont d’autre projet que de nous diviser », indique-t-il dans le texte conclusif du roman, qu’il appelle à être un objet de débat « sur la liberté de croyance et de pratique de tout à chacun ». Une démarche productrice de réflexions qu'il est intéressant de saluer.

Présentation de l'éditeur

D'un Ramadan à l'autre, Ali, un jeune franco-maghrébin nous raconte son enfance, puis son adolescence dans une localité normande. Tandis que son entourage semble se réjouir de l arrivée du mois sacré, le jeune héros voit d'un œil circonspect chaque retour de ce mois de privations diurnes.

Ne pas manger ni même boire puis plus tard ne pas fumer ni embrasser sa chérie. Du lever au coucher du soleil, trente jours de suite, jours de canicule compris. Chaque année ? Toute sa vie durant ? Mais pourquoi au juste ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? A qui profite le sacrifice ?

Cette chronique douce-amère, entre tendresse pour ses parents et rejet de plus en vif des traditions, nous fait traverser les années 1980 et 1990. Le temps d une génération, celle qui précède le 11-Septembre, l'enfant philosophe fait l'expérience de la vie, de la comédie humaine et nous éclaire sur la difficulté à vivre avec deux cultures qui souvent s'entrechoquent.

Medhi Azzar, Ramadan(s), Ligne de Vie, mars 2019, 292 p., 14,80€