Après les attentats de Christchurch, assurons davantage la protection des lieux de culte, symboles de paix

Par Asif Arif, le 20/03/2019

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La mosquée est un lieu de prière où se regroupent, cinq fois par jour, des musulmans venus d’un même secteur géographique. Ces dernières années, nous avons beaucoup entendu parler de ces lieux de culte sous un aspect purement répressif (dissolution des mosquées radicalisées, repérage des mosquées où sont tenus des propos haineux contre un pays ou contre l’Occident...) mais, très peu souvent, nous avons envisagé de réfléchir sur la mosquée comme lieu de culte symbole d’un havre de paix.

La mosquée vectrice de paix

Ayant grandi et été éduqué dans la communauté musulmane ahmadiyya, j’ai toujours appris que la mosquée permettait de nous rassembler, d’écouter des discours fédérateurs, des discours de paix et de cohésion sociale. Et c’est véritablement ce dans quoi j’ai baigné depuis toute mon enfance.

J’apprends qu’à la mosquée, l’on doit se garder de toute conversation mondaine ou insignifiante. L’on doit y passer son temps dans la prière, dans le souvenir de Dieu et d’autres actes ayant trait à la foi. Cela dit l’on peut parler sur des questions d’intérêt national ou éducationnel, à condition que la conversation ne gêne pas les personnes en prière.

C’est d'ailleurs la raison pour laquelle le Coran interdit toute attaque contre des lieux de culte où le nom de Dieu est souvent invoqué. Les églises, les synagogues, les mosquées ou les temples sont sacralisés par le Coran, les rendant comme intouchables. Les attaques perpétrées à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, ont dernièrement porté atteinte à ce symbole de paix que représente une mosquée. Elles ont surtout porté atteinte à la vie humaine, sacrée quel que soit le lieu.

Assurons la protection des lieux de culte

Rappelons que, régulièrement, en France, les églises sont attaquées. Les attaques contre les mosquées sont également nombreuses. Les profanations des cimetières juifs ou encore les dégradations de synagogues le sont aussi. Tant pour la dimension de paix qu’ils représentent mais également pour la sécurité des fidèles, nous ne pouvons pas laisser ces lieux de culte sans surveillance dans un contexte où des militants violents d’extrême droite n’hésitent plus à passer à l’acte.

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Car, en face du fondamentalisme islamiste, représenté par des terroristes, il existe également des fondamentalismes politiques. Contre ces extrêmes, nous devons être fermes. L’absence de fermeté aboutit à des situations conflictuelles qui valident, à demi-mot, les troubles créés par ces groupes. Au moins 50 personnes ont laissé leur vie en Nouvelle-Zélande dans une mosquée. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés sans tirer des conséquences réelles en France.

N’oublions pas que la lutte contre le fondamentalisme passe par les mosquées, avec les musulmans. Pas contre les mosquées et contre les musulmans. Si on veut régler le problème du radicalisme, il faudra prendre en considération l’islam, tout l’islam et que l’islam. Car c’est dans cette religion que se trouve les arguments permettant d’abattre les desseins macabres des extrêmes.

Nos pensées et nos prières seront entièrement réservées aux familles endeuillées victimes du terrorisme. Ce vendredi, appelons toutes les mosquées, les églises, les synagogues et les autres lieux de culte à prier pour la paix et la concorde sociale.

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