Pourquoi la sauvegarde de la biodiversité est un devoir moral

Par Samuel Grzybowski, le 22/05/2019

PENDANT LE RAMADAN, SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !
Aujourd’hui, 22 mai, c’est la Journée internationale de la biodiversité !

La biodiversité, c’est un mot qu’on entend souvent. Vous l’avez déjà repéré dans les médias, sur Internet ou à la télé ! C’est un peu un concept fourre-tout, une idée large, vous avez une petite idée de ce que cela peut-être mais, au fond, personne ne sait vraiment ce que c’est.

La biodiversité, mot composé des mots bio (du grec βίος, vie) et diversité, est la diversité de la vie sur la Terre. Elle s'apprécie en considérant la diversité des écosystèmes, des espèces et des gènes dans l'espace et dans le temps, ainsi que les interactions au sein de ces niveaux d'organisation et entre eux.

La biodiversité, au-delà de la simple collection d'espèces

Depuis le sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, la préservation de la biodiversité est considérée comme un des enjeux essentiels du développement durable. L'adoption de la Convention sur la diversité biologique (CDB) au cours de ce sommet engage les pays signataires à protéger et à restaurer la diversité du vivant.

Au-delà des raisons éthiques, la biodiversité est essentielle aux sociétés humaines qui en sont entièrement dépendantes à travers les services écosystémiques.

La biodiversité, c’est l'ensemble des êtres vivants, micro-organismes, plantes, champignons ou animaux. Ce sont aussi les interactions qui les relient entre eux et avec le milieu où ils vivent.

Nous, les êtres humains, faisons partie des êtres vivants, et nous interagissons dans le temps et dans l'espace avec les autres composantes de la biodiversité. C'est pourquoi on a pu en dire que c'est « le tissu vivant de la planète » ou « la vie, dans ce qu’elle a de divers ».

La biodiversité est donc un concept beaucoup plus vaste que la simple collection d’espèces animales et végétales à laquelle on la réduit souvent : c'est la diversité de la vie à tous ses niveaux d’organisation, du gène aux espèces et aux écosystèmes. Ces niveaux sont en dynamique et interactions permanentes et sont le cadre de l'évolution du vivant.

Préserver la biodiversité pour préserver l'espèce humaine

Concrètement, notre planète compte environ 8,7 millions d'espèces de plantes et d'animaux, selon des estimations, dont 86 % des espèces terrestres et 91 % des espèces marines restent à découvrir. Parmi les espèces connues et répertoriées, 1 204 espèces de mammifères, 1 469 d'oiseaux, 1 215 de reptiles, 2 100 d'amphibiens et 2 386 de poissons sont menacées. Sont aussi menacées 1 414 espèces d'insectes, 2 187 de mollusques, 732 de crustacés, 237 de coraux, 12 505 de plantes, 33 de champignons et 6 d'algues brunes.

La Terre est confrontée à une extinction massive, la première depuis la disparition des dinosaures il y a environ 65 millions d'années, la sixième en 500 millions d'années. Nous avons plus perdu d’espèces vivantes en 50 ans que depuis ces 500 dernières millions d’années. Pour mémoire, l’espèce actuelle de l’être humain a entre 200 et 300 millions d’annéesseulement.

Alors on pourrait se dire que, finalement, tout ça ne concerne que des espèces végétales qui n’ont ni conscience ni pouvoir politique. Pourtant, les pertes économiques dues à la déforestation et à la dégradation des forêts représentent jusqu'à 3,6 milliards d'euros.

Préserver la biodiversité est non seulement un devoir moral ou éthique, mais c’est surtout une obligation en vue de préserver l’espèce humaine qui pourrait être au finale la dernière espèce de la liste, en voie de disparition !

Lire aussi :
Biodiversité : la sixième extinction de masse en marche, de l'urgence de renverser la vapeur
Voici dix bonnes raisons de faire la grève pour le climat