En islam, les ablutions (wudû’) sont un rituel essentiel, requis avant certains actes d’adoration comme la prière, la lecture du Coran ou encore les prières de l’Aïd. Pour beaucoup de fidèles, elles ne sont perçues que comme une formalité préalable à la prière, réalisée rapidement par habitude.
Un rituel essentiel mais souvent négligé
L’apprentissage des ablutions se fait souvent par mimétisme ou à travers le célèbre livre Comment faire la prière », où des enfants sont représentés pour illustrer les étapes. On ne s’attarde pas sur les détails juridiques ni sur les divergences entre écoles : les gestes sont appliqués tels quels, sans réflexion approfondie.
En revanche, lorsqu’il s’agit de la prière elle-même, l’attention devient plus grande. On s’efforce de mémoriser les sourates, d’améliorer sa prononciation, de développer sa concentration. Certains apprennent des invocations spécifiques, d’autres ajoutent des prières surérogatoires avant et après les prières obligatoires, ou encore les prières de la nuit, de consultation, de besoin, les tarawîh, les prières du vendredi, etc. Pour ceux qui cherchent à s’élever spirituellement, la prière devient un terrain d’effort et d’amélioration continue.
Mais alors, pourquoi un homme de Dieu tel qu’Abdessalem Yassine parlait-il si souvent des ablutions ? Lui qui aurait pu aborder des sujets plus profonds : les secrets du cheminement spirituel, les raccourcis vers la proximité divine, la profondeur des versets coraniques… Pourquoi insistait-il sur ce rituel apparemment simple et bien connu ?
Quelle est donc l’importance, le secret caché derrière cet acte constamment rappelé ? Pourquoi souligner les ablutions dans la communauté, chez les croyants et ceux qui aspirent à cheminer vers Dieu ?
En revanche, lorsqu’il s’agit de la prière elle-même, l’attention devient plus grande. On s’efforce de mémoriser les sourates, d’améliorer sa prononciation, de développer sa concentration. Certains apprennent des invocations spécifiques, d’autres ajoutent des prières surérogatoires avant et après les prières obligatoires, ou encore les prières de la nuit, de consultation, de besoin, les tarawîh, les prières du vendredi, etc. Pour ceux qui cherchent à s’élever spirituellement, la prière devient un terrain d’effort et d’amélioration continue.
Mais alors, pourquoi un homme de Dieu tel qu’Abdessalem Yassine parlait-il si souvent des ablutions ? Lui qui aurait pu aborder des sujets plus profonds : les secrets du cheminement spirituel, les raccourcis vers la proximité divine, la profondeur des versets coraniques… Pourquoi insistait-il sur ce rituel apparemment simple et bien connu ?
Quelle est donc l’importance, le secret caché derrière cet acte constamment rappelé ? Pourquoi souligner les ablutions dans la communauté, chez les croyants et ceux qui aspirent à cheminer vers Dieu ?
Une purification extérieure et intérieure
Dieu dit dans le Coran : « Ô les croyants ! Lorsque vous vous levez pour la prière, lavez vos visages et vos mains jusqu’aux coudes ; passez les mains mouillées sur vos têtes ; et lavez-vous les pieds jusqu’aux chevilles… » (Al-Mâ’ida, 5:6)
Le Prophète, paix et salut sur lui, a précisé en détail comment accomplir ces ablutions. Cet exemple nous rappelle la parole de Aïcha (que Dieu l’agrée), qui disait de lui : « C’était un Coran qui marchait sur terre. »
Un hadith rapporté par Abû Mâlik Al-Ach‘arî (que Dieu l’agrée) montre l’importance spirituelle des ablutions : « Faire parfaitement les ablutions est la moitié de la foi. » (Muslim)
Un autre hadith met en garde contre la négligence : « Malheur aux talons qui seront en enfer ! » (Abû Hurayrah, Ibn ʿAmr et Aïcha)
Ce hadith insiste sur le fait que si certaines parties du corps ne sont pas correctement lavées, les ablutions sont invalides. C’est par exemple le cas si les coudes ou les talons ne sont pas touchés par l’eau, comme le précisent certaines écoles juridiques dont malikite.
Les ablutions ne se limitent pas à un acte rituel extérieur. Elles sont un véritable acte de purification spirituelle. Le Prophète, paix et salut sur lui, a dit : « Lorsque le serviteur musulman ou croyant fait ses ablutions et se lave le visage, chaque péché qu’il a commis avec ses yeux sort avec l’eau – ou avec la dernière goutte d’eau ; lorsqu’il se lave les mains, chaque péché qu’il a commis avec ses mains sort avec l’eau – ou avec la dernière goutte d’eau ; et lorsqu’il lave ses pieds, chaque péché commis avec ses pieds sort avec l’eau – ou avec la dernière goutte d’eau –, si bien qu’il sort purifié de tous ses péchés. » (Muslim)
Et encore : « Voulez-vous que je vous indique un acte par lequel Dieu efface les péchés et élève les degrés ? » Ils dirent : « Bien sûr, ô Messager de Dieu ! » Il répondit : « Accomplir parfaitement les ablutions malgré les difficultés, faire beaucoup de pas vers les mosquées, et attendre la prière suivante après la prière : voilà ce qui est le ribât (la garde dans le sentier de Dieu). » (Muslim)
La purification extérieure par l’eau reflète la purification intérieure que Dieu attend de Ses serviteurs : « Certes, Dieu aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient. » (Coran, Al-Baqara, 2:222)
Ce verset évoque à la fois la purification physique et la purification spirituelle. Celui qui se purifie avec sincérité et humilité s’attire l’amour divin.
De même, dans un autre verset du Coran : « Dans une mosquée fondée dès le premier jour sur la piété, il est plus digne que tu y fasses ta prière. On y trouve des hommes qui aiment se purifier. Et Dieu aime ceux qui se purifient. » (At-Tawba, 9:108)
Le Prophète, paix et salut sur lui, a précisé en détail comment accomplir ces ablutions. Cet exemple nous rappelle la parole de Aïcha (que Dieu l’agrée), qui disait de lui : « C’était un Coran qui marchait sur terre. »
Un hadith rapporté par Abû Mâlik Al-Ach‘arî (que Dieu l’agrée) montre l’importance spirituelle des ablutions : « Faire parfaitement les ablutions est la moitié de la foi. » (Muslim)
Un autre hadith met en garde contre la négligence : « Malheur aux talons qui seront en enfer ! » (Abû Hurayrah, Ibn ʿAmr et Aïcha)
Ce hadith insiste sur le fait que si certaines parties du corps ne sont pas correctement lavées, les ablutions sont invalides. C’est par exemple le cas si les coudes ou les talons ne sont pas touchés par l’eau, comme le précisent certaines écoles juridiques dont malikite.
Les ablutions ne se limitent pas à un acte rituel extérieur. Elles sont un véritable acte de purification spirituelle. Le Prophète, paix et salut sur lui, a dit : « Lorsque le serviteur musulman ou croyant fait ses ablutions et se lave le visage, chaque péché qu’il a commis avec ses yeux sort avec l’eau – ou avec la dernière goutte d’eau ; lorsqu’il se lave les mains, chaque péché qu’il a commis avec ses mains sort avec l’eau – ou avec la dernière goutte d’eau ; et lorsqu’il lave ses pieds, chaque péché commis avec ses pieds sort avec l’eau – ou avec la dernière goutte d’eau –, si bien qu’il sort purifié de tous ses péchés. » (Muslim)
Et encore : « Voulez-vous que je vous indique un acte par lequel Dieu efface les péchés et élève les degrés ? » Ils dirent : « Bien sûr, ô Messager de Dieu ! » Il répondit : « Accomplir parfaitement les ablutions malgré les difficultés, faire beaucoup de pas vers les mosquées, et attendre la prière suivante après la prière : voilà ce qui est le ribât (la garde dans le sentier de Dieu). » (Muslim)
La purification extérieure par l’eau reflète la purification intérieure que Dieu attend de Ses serviteurs : « Certes, Dieu aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient. » (Coran, Al-Baqara, 2:222)
Ce verset évoque à la fois la purification physique et la purification spirituelle. Celui qui se purifie avec sincérité et humilité s’attire l’amour divin.
De même, dans un autre verset du Coran : « Dans une mosquée fondée dès le premier jour sur la piété, il est plus digne que tu y fasses ta prière. On y trouve des hommes qui aiment se purifier. Et Dieu aime ceux qui se purifient. » (At-Tawba, 9:108)
Une leçon de pédagogie
Un jour, Al-Hassan et Al-Hussein (que Dieu les agrée) partirent à la mosquée afin de prier. Là-bas, leur attention fut attirée par une personne âgée qui faisait mal ses ablutions. Les deux frères se consultèrent à voix basse, l’un dit alors : « On ne peut pas le laisser ainsi, car le musulman est le miroir de son frère. » L’autre lui répondit : « Tu as raison, mais il faut le conseiller sans blesser ses sentiments. »
Les deux frères se mirent à réfléchir afin de trouver une idée appropriée. Ils allèrent vers le vieil homme et lui dirent : « Oncle ! Comme vous le voyez, nous sommes deux jeunes et nous ne sommes pas d’accord entre nous sur la manière de faire l’ablution de façon correcte. Nous avons convenu de faire l’ablution devant vous afin que vous jugiez entre nous et corrigiez nos fautes. Nous donnez-vous la permission ? » L’homme répondit : « Oui, avec plaisir. »
Alors, avec intelligence, ils lui proposèrent un petit "concours" d’ablutions devant lui. Après les avoir observés, l’homme comprit la leçon et dit : « Vous avez certes raison, c’est moi qui étais dans l’erreur. » Il les remercia, touché par leur douceur et leur sagesse.
Les deux frères se mirent à réfléchir afin de trouver une idée appropriée. Ils allèrent vers le vieil homme et lui dirent : « Oncle ! Comme vous le voyez, nous sommes deux jeunes et nous ne sommes pas d’accord entre nous sur la manière de faire l’ablution de façon correcte. Nous avons convenu de faire l’ablution devant vous afin que vous jugiez entre nous et corrigiez nos fautes. Nous donnez-vous la permission ? » L’homme répondit : « Oui, avec plaisir. »
Alors, avec intelligence, ils lui proposèrent un petit "concours" d’ablutions devant lui. Après les avoir observés, l’homme comprit la leçon et dit : « Vous avez certes raison, c’est moi qui étais dans l’erreur. » Il les remercia, touché par leur douceur et leur sagesse.
Des gestes simples pour des actes immenses
Ce récit nous enseigne qu’un rappel humble et bienveillant peut toucher les cœurs, même chez ceux qui croient savoir. Il montre aussi que la science et la douceur peuvent corriger sans blesser. Chacun peut donc rechercher une méthode douce pour inviter à la réflexion.
Pour les enfants, l’apprentissage est naturel. Pour les adultes, il faut parfois faire preuve de pédagogie, de science, dans les assises d’apprentissage, et parfois solliciter un imam pour renforcer l’impact du rappel. Ce ne sont que des pistes, chacun peut en trouver d’autres.
Un geste simple, un acte immense : faire ses ablutions avec conscience, avec présence, avec l’intention sincère de se purifier pour Dieu, transforme un geste quotidien en acte de lumière.
Chaque goutte d’eau efface une faute. Chaque membre lavé nettoie un aspect intérieur de notre être. Chaque ablution est une préparation à se présenter devant Dieu, propre, sincère, humble.
Cinq fois par jour, ce rappel nous est offert. Alors, ne passons pas à côté. Et si, dès aujourd’hui, nos ablutions devenaient le début d’une purification du cœur ?
*****
Première parution sur le site de Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM).
Lire aussi :
Le wird au quotidien : l'invocation pour nourriture du cœur et de l'esprit
Dhikr, dou'a, salat : prier Dieu en arabe
Le contrat de la salat en islam
Pour les enfants, l’apprentissage est naturel. Pour les adultes, il faut parfois faire preuve de pédagogie, de science, dans les assises d’apprentissage, et parfois solliciter un imam pour renforcer l’impact du rappel. Ce ne sont que des pistes, chacun peut en trouver d’autres.
Un geste simple, un acte immense : faire ses ablutions avec conscience, avec présence, avec l’intention sincère de se purifier pour Dieu, transforme un geste quotidien en acte de lumière.
Chaque goutte d’eau efface une faute. Chaque membre lavé nettoie un aspect intérieur de notre être. Chaque ablution est une préparation à se présenter devant Dieu, propre, sincère, humble.
Cinq fois par jour, ce rappel nous est offert. Alors, ne passons pas à côté. Et si, dès aujourd’hui, nos ablutions devenaient le début d’une purification du cœur ?
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Première parution sur le site de Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM).
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