Deux mosquées fermées pour des « prêches radicaux » en région parisienne

Par Samba Doucouré, le 05/10/2017

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La salle de prière de la cité des Indes à Sartrouville (Yvelines) a fait l’objet, lundi 2 octobre, d’une fermeture administrative. Serge Morvan, le préfet des Yvelines, a signé l’arrêté préfectoral stipulant que « la mosquée salle des Indes constitue un lieu de référence influent de la mouvance salafiste (…) Les propos qui y sont tenus, sa fréquentation et son influence au sein de la communauté musulmane locale représente une menace grave pour la sécurité et l’ordre public ».

D’après le haut-fonctionnaire, ce lieu de culte fait office de « soutien pérenne aux grandes figures du jihadisme s’y est développé dans les années 2000 », il ajoute qu’il « a été fréquenté par des fidèles d’obédience salafiste d’autres départements ». Serge Morvan mentionne le cas d’une femme qui a « été incitée à partir en Syrie lors de sa venue à la salle de prière » et dont le voyage en zone irako-syrienne « a été organisé en juillet 2014 par des individus fréquentant ce lieu de culte ».

Une autre salle fermée à Fontenay-aux-Roses

L’arrêté préfectoral évoque aussi la présence de Djamel Beghal, ancien membre du Groupe islamique armé (GIA), et de Saïd Djelleb, qui aurait été proche du groupuscule radical Forsane Alizza, dissout en 2012. Ce dernier, qui préside l’Association cultuelle des musulmans de Sartrouville, dément les allégations du préfet. Il a annoncé au Parisien, mercredi 4 octobre, qu’il se réservait le droit d’attaquer en diffamation.

« Je ne sais pas quelle mouche a piqué le préfet, mais tout ce qui nous est reproché dans cet arrêté n’a ni queue ni tête(…) On comprend que le climat soit tendu, mais là, on se sent vraiment visés sans raison. Nous ne sommes pas de dangereux barbus salafistes comme ils veulent le faire croire ! » a-t-il déclaré. Saïd Djelleb avance qu’une perquisition administrative a été effectuée en décembre 2015 et que « rien n’a été trouvé ». Il juge que, si les propos de la préfecture étaient fondés, alors « pendant toutes ces années, l'Etat n'a rien fait, c'est qu'il y a un raté quelque part ! » Il affirme également qu’il ira contester l’arrêté au tribunal administratif.

A Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), la salle de prière du quartier du Paradis a également fait l'objet d'une fermeture et ce, depuis le 28 septembre. La préfecture des Hauts-de-Seine a mis en cause le lieu de culte pour « apologie du terrorisme ». Les 8 et 15 septembre dernier, des propos « constituant une provocation à la haine ou à la violence » auraient été proférés dans la salle de prière. L'Association des Musulmans de Fontenay-aux-Roses (AMFAR) dénonce elle aussi le caractère « injuste » de cette fermeture.