Racisme : le fondateur de Pegida interdit d'entrée en Grande-Bretagne

Par Lina Farelli, le 19/03/2018

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Malgré le froid glacial, quelque 20 000 personnes ont répondu à l'appel du collectif Stand Up To Racism en défilant samedi 17 mars dans les rues de grandes villes britanniques comme Londres, Cardiff ou encore Glasgow contre le racisme et l'extrême droite. Cette marche « contre la montée du racisme, de l’islamophobie et de l’antisémitisme », qui soutient par ailleurs les droits des réfugiés et des migrants, s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale le 21 mars.

Hasard du calendrier ou pas, c'est ce même jour que Lutz Bachmann, fondateur du mouvement xénophobe et islamophobe Pegida, a été interdit d'entrée en Grande-Bretagne. Aussitôt arrêté à son arrivée à l’aéroport londonien de Stansted, il a été expulsé vers l'Allemagne.

Il a justifié sa présence sur le sol britannique par une invitation à une conférence à laquelle devait aussi participer Tommy Robinson, ex-leader de la Ligue de défense anglaise qui a fondé une branche britannique de Pegida. Du sigle allemand « Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident », le groupe a été fondé en 2014 pour s’opposer à la politique d'accueil des réfugiés du gouvernement allemand.

« La police aux frontières a le pouvoir de refuser l'entrée à un individu s’il est considéré que sa présence au Royaume-Uni n'est pas favorable à l’intérêt public », a fait savoir le ministère de l’Intérieur.

Lutz Bachmann, épinglé en 2015 pour une photo où il est vu déguisé comme Hitler, a fait l’objet de plusieurs condamnations : cambriolages, coups et blessures et trafic de drogue... En 1998, l'ancien cuisinier avait espérait échapper à une peine de prison en Allemagne pour se rendre en Afrique du Sud mais il fut rapidement expulsé. Après la création de Pegida et de nouveaux ennuis judiciaires liés à ses activités racistes, il s'était installé en 2016 à Tenerife, en Espagne, où il a été déclaré persona non grata.

La marche en Grande-Bretagne a été organisée dans un contexte où la montée de l'extrême droite est constante en Grande-Bretagne. Dernièrement, des lettres de menaces incitant à « punir les musulmans » ont été envoyées à travers le pays, suscitant davantage l'inquiétude des communautés musulmanes.

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