Au Sri Lanka, des moines bouddhistes solidaires des victimes musulmanes

Par Lina Farelli, le 21/03/2018

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Des moines bouddhistes, aidés de militaires et de volontaires, ont choisi de prêter main-forte aux musulmans lors du nettoyage des débris laissés par les attaques. De paires de bras bien nécessaires car les dégâts se sont soldés à quelque 450 maisons et commerces détruites et 20 mosquées vandalisées.

Les tensions grandissantes entre la majorité cinghalaise de confession bouddhiste et la minorité musulmane sont à la source de violences intercommunautaires qui ont échappé au contrôle des forces de l’ordre et dégénéré début mars. En réponse, le gouvernement avait instauré le 6 mars l'état d’urgence sur tout le territoire national afin de contenir et de maîtriser les vagues de violences. Le dispositif a pris fin dimanche 18 mars. L’accès aux réseaux sociaux a également été rétabli.

En participant au nettoyage et à la reconstruction des immeubles détruits par leurs coreligionnaires, les moines bouddhistes ont manifesté une solidarité dans l'optique de « progresser vers la réconciliation », selon les termes du moine vénérable Pilhatha Mahanama Thera, qui dirigeait l’équipe de moines bouddhistes et de volontaires dans le disctrict de Kandy, là d'où les récentes violences sont parties.

Questionné sur les faits qui ont conduit au désastre, ce moine se dit « attristé » de la tournure prise par les événements. « Nous sommes profondément préoccupés par ces groupes qui sont venus d’autres régions pour mener ces émeutes », a-t-il indiqué, cité par Ucanews. « En tant que moines bouddhistes, nous assurons de notre solidarité avec les musulmans. »

La peur reste tout de même parmi les musulmans du Sri Lanka, qui craignent de nouvelles violences émanant d'extrémistes cinghalais. Plus de 300 personnes suspectées d'avoir participé aux émeutes ont été arrêtées.

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