Voile à l'UNEF : Maryam Pougetoux répond à ses détracteurs

Par Benjamin Andria, le 21/05/2018

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Depuis une semaine, Maryam Pougetoux était au centre de débats autour de son engagement syndical à l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) en tant que présidente de la section Paris IV depuis qu’elle est intervenue dans un reportage télévisé sur M6, voile vissé sur la tête. Une semaine durant laquelle la principale concernée était absente de ces mêmes débats. Plus depuis dimanche 20 mai, après la parution de son interview sur BuzzFeed.

Au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb pour qui son engagement à l’UNEF en étant voilée est « choquant », elle estime « pathétique » sa sortie sur le sujet, « sachant que (son) voile n'a aucune fonction politique ». « Après, oui, c'est visible, mais ce n'est pas pour autant du prosélytisme. Je dois presque me justifier de mon choix alors que je ne devrais pas », poursuit-elle, indiquant sa surprise « à ce que cela (…) devienne presque une affaire d'État ».

A la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa, Maryam Pougetoux répond qu’elle « réfute le fait que l'on puisse dire que (son) voile est un symbole politique. Derrière "islam politique", on met un peu tout et n'importe quoi. Et c'est malheureux, car on me prête des intentions qui ne sont pas les miennes ».

« Lorsque je défends des étudiantes ou des étudiants, je ne me pose pas la question de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle, de leur philosophie de vie », affirme-t-elle. « En intégrant l'Unef, j'en connaissais les valeurs. Je les ai acceptées de la même manière que l'Unef m'a acceptée, sans a-prioris et avec bienveillance. Je suis croyante et je vis avec mon temps. »

« Lorsque l'on reste chez soi, on dit que nous sommes soumises. Lorsque nous revendiquons, lorsque nous nous engageons, on nous dit que nous n'avons pas le droit. Ou alors on nous dit : " Oui, mais". (…) Selon moi, ce "mais" pose un problème dans un État de droit », dit-elle encore. « Je voudrais juste dire merci à toutes les personnes qui m'ont soutenue », conclut-elle, avec l'espoir d'en terminer avec une polémique qui n'avait normalement pas lieu d'être.

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