Une parodie de la chanson victorieuse à l’Eurovision réalisée pour dénoncer Israël (vidéo)

Par Lina Farelli, le 23/05/2018

PENDANT LE RAMADAN, SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !
Dans le cadre de l’émission Sanne Wallis de Show diffusée sur la chaîne nationale néerlandaise dimanche 20 mai, la comédienne Sanne Wallis de Vries, habillée d’un kimono similaire à celui porté par Netta Barzilai, la gagnante israélienne de l’édition 2018 de l’Eurovision, a attiré l’attention en dehors des frontières de son pays en choisissant de détourner le titre « Toy » avec des paroles incisives pour dénoncer la politique israélienne envers les Palestiniens.

« Regardez comme je suis un État si sympathique. Les leaders de ce monde mangent dans ma main. Et j’éteins chaque incendie avec un baiser. Nous organisons une fête, vous venez ? C’est bientôt, à la mosquée Al-Aqsa, elle sera vide de toute façon », chante l’humoriste. « Est-ce que votre pays est encerclé par des lanceurs de pierres ? Alors construisez des murs dont même Trump peut rêver et bombardez », poursuit Sanne Wallis de Vries.

« Regardez comme c’est beau quand je lance des bombes. Et à chaque fois, Israël est vainqueur. Cela fait 70 ans que la fête a commencé », dit-elle également en référence à la Nakba, avec, en images de fond, des extraits notamment de la manifestation pacifique à Gaza qui a coûté la vie à une soixantaine de Palestiniens sous les balles de l’armée israélienne.

Sans surprise, sa parodie n’a pas été du tout au goût des partisans d’Israël. Dans une lettre officielle envoyée à la télévision néerlandaise, le ministère israélien des Affaires étrangères dénonce « des allusions antisémites » avec des moqueries relatives à « la nourriture casher » ou à « l’argent ». Selon la chaîne i24, Aviv Shir-On, l’ambassadeur israélien aux Pays-Bas, aurait porté plainte contre la chaîne. La chaîne hollandaise a répondu en indiquant que cette parodie n’est « en aucun cas une critique de la communauté juive » et que les récents événements dans la région en marge de l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem « sont abordés de manière satirique ».

Lire aussi :
Gaza, l’Eurovision et nous