Afrique du Sud : la justice réclame la reconnaissance des mariages musulmans

Par Lina Farelli, le 03/09/2018

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En Afrique du Sud, la Haute Cour de la province de Cap a ordonné, vendredi 31 août, la création d’une loi qui légitimera le mariage célébré selon les rites musulmans.

La justice sud-africaine veut ainsi mettre fin à ce qu’il décrit comme une « inégalité », la non-reconnaissance plaçant souvent bien des femmes musulmanes dans une situation de grande précarité en cas de rupture du mariage ou de décès de l’époux.

Le tribunal du Cap exige du gouvernement qu’il corrige ce qu’il décrit comme un « vide juridique ». Le gouvernement devra ainsi introduire au Parlement « une loi qui considère les mariages prononcés selon la charia comme légaux ». Dans le même jugement, la justice impose au pouvoir exécutif et législatif de « rectifier cet oubli (de la loi) dans les 24 mois suivant cet arrêt ».

Dans un pays qui compte près d'un million d’individus de confession musulmane, cette loi pourra profiter à des milliers de femmes. Pour Charlène May, une avocate du Centre d’aide juridique aux femmes (WLC), qui s'est réjouie de ce jugement, « les femmes musulmanes peuvent désormais jouir des mêmes protections légales que celles qui sont mariées civilement ». Elle a accueilli cette exigence de la justice comme une garantie de protection pour « les milliers de femmes de ce pays qui vivent et pratiquent leur foi ».

Cependant, deux autres organisations musulmanes, selon RFI s'opposent à cette décision de la Haute Cour de Cap en évoquant la non-compatibilité entre la jurisprudence islamique et la Constitution mais aussi l’atteinte à la liberté religieuse que cette législation pourrait engendrer.

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