Les Ouïghours, victimes d'une vaste campagne de stérilisation forcée en Chine

Par Lina Farelli, le 30/06/2020

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C’est « un génocide déjà entamé » des Ouïghours qui est en cours en Chine, alerte la célèbre dissidente ouïghoure Rebiya Kadeer dans les colonnes de Saphirnews.

Lire aussi l'interview de Rebiya Kadeer, la porte-drapeau des Ouïghours : « Notre indépendance, une vraie question de vie ou de mort »

Les autorités chinoises, qui ont enfermé entre un et trois millions de personnes dans des camps, sont cette fois accusées de mener une campagne de stérilisation forcée au Xinjiang visant principalement la minorité musulmane des Ouïghours, selon une enquête menée par l’agence Associated Press (AP) et rendue publique lundi 29 juin, doublée de la parution d’un rapport du chercheur allemand Adrian Zenz pour le compte de la Jamestown Foundation.

C’est ce même chercheur qui avait dévoilé en 2019 la politique de séparation brutale des parents de leurs enfants, isolés dans des camps afin que leur identité culturelle et religieuse puisse être effacée.

Un taux de natalité en chute libre au Xinjiang

Selon les enquêtes, aussi bien de l'AP que de la Jamestown Foundation, qui s’appuient sur des statistiques gouvernementales, des documents officiels, des entretiens avec d'ex-détenues et même une ancienne surveillante de camp, c’est une politique de naissance très brutale qui est mise en place au Xinjiang afin de diminuer drastiquement la population ouïghoure mais aussi kazakhs dans le cadre d’une répression organisée à l'encontre de plusieurs minorités.

Des femmes racontent ainsi avoir été contraintes de se faire stériliser ou se voient imposer la pose d’un stérilet sous peine d'être envoyées dans des camps. D’autres femmes ont raconté avoir subi des avortements forcés. En parallèle, les autorités chinoises encouragent les Hans, l'ethnie majoritaire en Chine, à avoir plus enfants.

Ainsi, selon l'AP, le taux de natalité à Kashgar et à Hotan, deux préfectures du Xinjiang où les Ouïghours sont majoritaires, a baissé de 60 % entre 2015 et 2018. Dans la région, le nombre de naissances a baissé de 24 % en un an, alors que cette baisse n'est que de 4,2 % à l'échelle nationale selon des statistiques officiels.

La Chine aussi accusée de trafic d'organes

Mike Pompeo a appelé, lundi 29 juin, la Chine à cesser « immédiatement ces pratiques horribles » et souhaite des autres pays qu’ils se joignent aux États-Unis « pour demander qu’il soit mis fin à ces abus déshumanisants ». Pour le Le chef de la diplomatie américaine, les « révélations choquantes du chercheur allemand Adrian Zenz sont tristement cohérentes avec l'attitude du PCC pendant des décennies, qui démontre un mépris absolu pour le caractère sacré de la vie humaine et la dignité humaine ».

Les accusations visant Pékin sont nombreuses. Dernièrement, la Chine est accusée de se livrer à un vaste trafic d'organes provenant de Ouïghours internés dans des camps. Selon Vice, Ces organes, étiquetés « halal » du fait que les Ou!ïghours ne consomment ni alcool ni porc, seraient revendus à prix d'or dans le Golfe à destination de musulmans fortunés.

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