Contre la loi bioéthique, l'Eglise catholique invite à jeûner

Par Myriam Attaf, le 14/01/2021

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Alors que le projet de loi sur la bioéthique qui doit permettre, entre autres, l’ouverture de la procréation assistée aux femmes seules et aux femmes en couple, sera débattu en seconde lecture au Sénat le 2 février prochain, la Conférence des évêques de France (CEF) invite ses fidèles catholiques à quatre journées de prières et de jeûne les vendredis 15, 22, 29 janvier et 5 février pour « sortir d’une bioéthique aveuglée ».

L'Eglise catholique a présenté l'initiative comme destinées à inciter les croyants à réfléchir sur « les techniques médicales qui s'immiscent là où s’origine la vie humaine ».

« En effet, plus que dans d’autres domaines, la bioéthique exige un regard sur l’être humain et sur sa vocation à la fraternité », affirme l’institution religieuse. « Ce regard est comme obstrué par l’individualisme qui imprègne nos mentalités et qui nous rend myopes sur la grande beauté de l’être humain », ajoute-t-elle.

Un projet de loi jugé dangereux

Parce que le projet de loi « entraîne des risques graves pour notre société en bouleversant l’ordre de la filiation humaine », les membres du groupe bioéthique de la Conférence des évêques proposent « quatres journées de prières et de jeûne en janvier-février 2021 afin que les yeux de tous, les nôtres et ceux d’autrui, s’ouvrent et sachent discerner la dignité inouïe de chaque créature humaine. »

« Le jeûne nous éduque à voir l’essentiel et nous fait discerner nos aveuglements et nos superficialités égoïstes », explique-t-on.A l’issue des quatres journées, le président de la CEF, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, organisera « une grande prière pour la vie » dimanche 7 février.

Le projet de loi franchira au Sénat une nouvelle étape vers une adoption définitive attendue début février. Si le texte n’est pas approuvé par les sénateurs tel qu’il a été voté à l’Assemblée nationale, il fera l’objet d’une troisième lecture avant d’être à nouveau soumis aux députés.

Les catholiques ne sont pas les seuls à avoir fait part de leurs préoccupations au sujet de ce projet de loi. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait aussi émis des réserves lors de la commission spéciale chargée d’examiner le texte en 2019.

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