Une mobilisation nationale en vue le 12 juin contre la banalisation de l'extrême droite en France

Par Myriam Attaf, le 09/06/2021

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Dire « non » aux idées d’extrême droite qui se propagent et se banalisent dans la société et dans le monde politique, c’est l’objectif de la journée nationale de manifestation et de mobilisations organisée samedi 12 juin partout en France.

De Paris à Toulouse en passant par Orléans ou encore Strasbourg, plus d’une dizaine de syndicats, dont la CGT, le Syndicat de la magistrature et l'Union nationale des Étudiants de France (UNEF), une soixantaine d’associations et de collectifs ainsi que plusieurs partis politiques dont la France Insoumise (LFI), Europe Ecologie les Verts (EELV) et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), ont appelé la population à se mobiliser pour « marcher » en faveur des libertés et « contre les idées d’extrême droite ».

« Nous ressentons toutes et tous l’urgence de construire une réponse forte et unitaire qui dessine l’alliance des libertés, du travail et d’un avenir durable », indiquent les soutiens à cette initiative qui s'impose par la prégnance d'un « climat de haine, raciste et attentatoire aux libertés individuelles et collectives » dans le pays.

Un gouvernement qui « souffle sur des braises incandescentes »

Cette marche fait écho à une tribune publiée en mai sur Libération. Signé par une cinquantaine d’intellectuels, de personnalités politiques et de la société civile, le texte relève l’émergence d’« un climat politique et social en France (…) de plus en plus imprégné́ par l’extrême droite et ses idées ».

Les signataires y déploraient, en France, une « offensive raciste (qui) a pour corollaire la multiplication des politiques sécuritaires, liberticides et anti-sociales ». « Ce climat ne doit rien au hasard. Le gouvernement, et ses quatre vigies Darmanin, Vidal, Blanquer et Schiappa, se chargent de l’alimenter depuis des mois. De la loi Sécurité́ globale à la loi sur le séparatisme en passant par la chasse à l’islamo-gauchisme et la suppression de l’Observatoire de la laïcité, ce quinquennat accumule les gages à destination de l’extrême droite, en reprenant ses éléments de langage mais aussi certaines de ses propositions », estimaient-ils, reprochant au gouvernement de « souffler sur des braises incandescentes » et de « passer » son « temps à attiser les haines ».

Des choix qui ont mené, appuient les signataires, à des actes de haine comme celui perpétré en 2019 contre la mosquée de Bayonne, ou encore banalisé des discours extrémistes comme celui émanant de plusieurs anciens militaires qui, dans un lettre ouverte au président de la République, ont brandi en avril dernier la menace d’une « guerre civile » sur le territoire.

« Nous ne pouvons accepter que celles et ceux qui subissent haine, discrimination, et injustice soient aujourd’hui accusés de racisme et jetés en pâture par l’extrême droite. Nous n’acceptons plus que la lutte contre les actes terroristes, que nous condamnons fermement, s’accompagne d’amalgames honteux. Nous ne pouvons accepter que nous militantes et militants politiques, syndicaux, associatifs soyons montrés du doigt alors que chaque jour ce gouvernement déroule un tapis rouge à l’extrême droite avec ses Lois réactionnaires et liberticides. Nous ne pouvons plus accepter les menaces directes qui nous sont maintenant faites », avaient conclu les militants politiques, associatifs, syndicalistes et personnalités engagés, appelant à l’organisation d’une « grande manifestation au printemps 2021 ».

C'est chose faite. Cet appel à la mobilisation le 12 juin est présenté comme une initiative unitaire qui s'inscrit dans un « combat co-construit dans la durée ».

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