Islamophobie : de la prison avec sursis pour l’auteur des tags sur les mosquées du Doubs

Par Lina Farelli, le 26/04/2022

PENDANT LE RAMADAN, SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !
L’auteur des tags racistes retrouvés sur les murs de plusieurs mosquées du Doubs, dans la région Bourgogne-Franche-Comté, au mois de novembre 2021, a été jugé, lundi 25 avril, par le tribunal correctionnel de Besançon.

A l’issue de son procès, l’individu de 23 ans, un partisan de l’extrême droite qui fut un ancien candidat aux élections départementales affilié au Rassemblement national (RN), a été condamné à 18 mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans et cinq ans de privation de ses droits civiques. Le procureur avait requis, pour sa part, une peine de deux ans de prison, dont un an ferme et cinq ans d'inéligibilité mais il n’a pas été totalement suivi, à la grande déception des responsables des associations et mosquées dégradées qui s’étaient portées partie civile. Ces dernières, qui avaient dénoncé des provocations islamophobes à l'encontre des musulmans, ont obtenu collectivement plus de 20 000 euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice matériel et moral.

« Nous aurions aimé qu’une peine de prison ferme, même courte, soit prononcée, face à la gravité des faits », a réagi auprès de l’AFP Khalid Jarmouni, le président du Centre culturel islamique de Franche-Comté (CCIFC), gestionnaire de la mosquée de Fontaine Ecu. « On espère que ce jeune homme pourra rebondir, et qu’un jour il présentera peut-être des excuses », a ajouté Khalid Jarmouni.

Pour Samuel Thomas, délégué général de la Fédération nationale des Maisons des Potes (FNMDP), qui s’était aussi constituée partie civile, « c’est très important que ce type d’individus, qui ont l’intention de se présenter à des élections, soient déclarés inéligibles ».

L’auteur des faits avait reconnu les faits, déclarant avoir inscrit sur les murs des croix de Lorraine, un symbole historique de la Résistance et du gaullisme, « pour montrer que la France est un pays fort », considérant que « la religion musulmane n'est pas compatible avec les valeurs de la France » et que « les mosquées, ce n’est pas la France ». Un exemplaire de Mein Kampf avait même été retrouvé à son domicile mais l’individu a assuré « ne pas adhérer aux idées » d'Adolf Hitler tout en expliquant avoir quitté le RN fin 2021 en le jugeant « trop laxiste ».

Au tribunal, il a déclaré avoir « commis un acte stupide ». « Je comprends la douleur de la communauté musulmane. Je n’ai jamais voulu qu’ils se sentent menacés », a ajouté le prévenu, qui a rejoint le parti d'Eric Zemmour pour la présidentielle, selon L'Est Républicain. De son côté, Khalid Jarmouni a souhaité que « cette condamnation apaisera les fidèles de notre communauté, dont certains ont leurs grands-parents qui ont participé à la libération de la France pendant la Seconde Guerre mondiale ».

Lire aussi :
Actes antireligieux : un grave phénomène passé au crible, ce qu'il faut retenir du rapport parlementaire
Tags sur les mosquées dans le Doubs : un ancien candidat au RN reconnaît les faits
Deux mosquées de Besançon visées par des actes antimusulmans