Au Nouvel An 1446 de l'Hégire, un double rendez-vous annoncé pour les Français musulmans

Par Lina Farelli, le 05/07/2024

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La nouvelle année hégirienne 1446 coïncide en France avec la date du second tour des élections législatives anticipées.

L’année 1445 prend fin pour laisser la place à l'an 1446. Le premier jour du mois sacré de Muharram, qui correspond au début de la nouvelle année hégirienne, est fixé au dimanche 7 juillet, ont annoncé la Grande Mosquée de Paris et le Conseil français du culte musulman (CFCM).

En conséquence, le jour d'Achoura, dixième jour de Muharram, est fixé au mardi 16 juillet. Pour ceux et celles parmi les musulmans qui prennent le Nouvel an comme date de référence pour payer la zakat al-maal, l’heure des comptes sonne pour savoir s’il faut ou non s’acquitter de cette aumône constitutive du troisième pilier de l'islam. Le seuil (nissab) rendant obligatoire l'acquittement de la zakat a été fixée par la Grande Mosquée de Paris à 5 900 €, sur la base du cours actuel de l'or.

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La coïncidence avec le second tour des législatives relevée

La nouvelle année 1446 coïncide avec le rendez-vous électoral du 7 juillet, « décisif pour notre pays », rappelle le CFCM, qui forme pour l'occasion le vœu de voir « les liens de solidarité et de fraternité qui nous unissent résister à ceux qui veulent les abîmer par l’intolérance, la haine et la division » mais également de voir « l’humanité retrouve(r) enfin son chemin pour mettre un terme (aux) massacres à Gaza et à cette injustice ».

Le début de la nouvelle année vient rappeler l’épisode de l’émigration du Prophète Muhammad et de ses compagnons de La Mecque vers Médine en l’an 622 de l’ère chrétienne. « Hasard du calendrier ou signe du destin ? Le second tour des élections législatives aura lieu ce dimanche 7 juillet », signale, pour sa part, Azzedine Gaci, recteur de la mosquée de Villeurbanne (Rhône) sur ses réseaux sociaux. « C’est un hasard du calendrier, argueront certains, là où d’autres y voient naïvement un signe du destin, un signal pour se préparer à partir, à faire la "hijra", car nous nous sommes confrontés à la même situation du Prophète, il y a quatorze siècles. »

Alors que les Français de confession musulmane sont de plus en plus nombreux à envisager de partir de leur pays en raison, entre autres, de « l’islamophobie d’atmosphère », Azzedine Gaci estime qu’il faut continuer à « travailler modestement ensemble pour une France unie, juste, tolérante, fraternelle et respectueuse des droits de chacun ».

« Nos imams ont le devoir de s’attaquer aux idées préconçues et inexactes - comme la tentation de la "hijra", qui a force de loi dans les milieux de certains jeunes musulmans. Ils doivent donner des repères à ces jeunes, leur apprendre l’humilité, le respect, le sens des limites et la responsabilité et les convaincre qu’ils sont chez eux, ici en France », signifie-t-il.

« Notre responsabilité, aujourd’hui, est sans commune mesure. Il y a des thèses qui veulent placer l’évolution de notre société en France dans un schéma conflictuel, nous en sommes conscients. Nous nous situons dans une perspective tout à fait différente. Nous œuvrons à construire une société tournée vers le respect et l’entente mutuelle, le partage et la solidarité, et la collaboration », conclut l’imam, qui réitère son appel à se rendre aux urnes pour le second tour des législatives.

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