Par Mohammed El Mahdi Krabch

Le wird au quotidien : l'invocation pour nourriture du cœur et de l'esprit

Le cheikh et maître de la Tariqa Boutchichiya, Moulay Jamal Eddine Al Qadiri Boutchich, nous a quittés. Nous présentons nos sincères condoléances à sa famille, à ses disciples ainsi qu’à tous ses adeptes à travers le monde. Inna lillahi wa inna ilayhi raji‘oun — « Nous sommes à Dieu et c’est à Lui que nous retournons. » La Tariqa Boutchichiya est une voie spirituelle soufie qui a œuvré à entretenir et à raviver la spiritualité à travers le dhikr, les cercles de méditation et les rassemblements fraternels entre frères et sœurs. Elle s’est également engagée dans l’aide aux nécessiteux et aux indigents. Ses fondateurs insistent sur l’importance du Coran et de la Sunna dans la pratique du wird. Suite à mon précédent article, il m’a été fait une remarque fraternelle concernant la mention d’Ibn Arabi, en soulignant que certains de ses propos pourraient induire des fidèles en erreur, car ses interprétations ne se conforment pas toujours à…

M Mohammed El Mahdi Krabch
Le wird au quotidien : l'invocation pour nourriture du cœur et de l'esprit
Par Farid Stambouli

Au fond du trou… un rendez-vous avec Dieu

Un proverbe dit : « C’est lorsque tu es au fond du trou que tu vois qui est avec toi. » On court, on multiplie les tâches jour après jour, on prend soin de ceux qui comptent pour nous… et le temps passe. L’accélération est synonyme de notre temps. On n’a plus le temps de rien faire. Le Ramadan nous a accordé un peu d’oxygène, de quoi souffler un peu dans un monde qui donne le vertige, mais il n’est plus là. Et pour nous c’est peut-être encore plus dur parce qu’on retourne dans la grosse marmite de la vie, qui continue à nous cuire à petits feux pour nous servir à point au système. Et nous voilà au fond du trou.

F Farid Stambouli
Au fond du trou… un rendez-vous avec Dieu
Par Omero Marongiu-Perria

Le dialogue islamo-chrétien à l'épreuve des catholiques identitaires

Dans quelques mois, je fêterai mes trente ans d’engagement dans le dialogue interreligieux et interconvictionnel. Les deux termes revêtent pour moi des formes concrètes, celles de la multitude des personnes que j’ai rencontrées. Au fur et à mesure du temps, nous sommes devenus tels des compagnons de route sur un chemin jalonné par les tensions qui ont traversé la société française depuis le milieu des années 1990. Car le dialogue, c’est le lieu de l’apprentissage et de la transformation : nous avons ainsi appris à nous écouter et à revisiter nos convictions au prisme de la figure de l’autre. J’ai ainsi eu l’opportunité de côtoyer des hommes et des femmes de tous horizons et de toutes convictions aux quatre coins de l’Hexagone, et ce qu’ils m’ont apporté n’a pas prix. Jeune musulman, au début des années 1990, j’avais la fougue du croyant pétri de certitudes et qui voulait convertir le monde. Mais en intégrant les cercles interconvictionnels,…

O Omero Marongiu-Perria
Le dialogue islamo-chrétien à l'épreuve des catholiques identitaires
Par Charlie Marquette

Le Coran au prisme d'une lecture mythologique

Il est toujours délicat d’apporter une critique à un texte sacré, et en particulier au Coran, sans passer pour un blasphémateur. C’est une posture scientifique souvent mal perçue par les non-spécialistes, notamment parce qu’elle vient bouleverser des certitudes et questionner des fondamentaux. L’intention qui est la nôtre ici n’est évidemment ni de commettre un sacrilège ni de blesser qui que ce soit du monde musulman. Toutefois, l’islam semble avoir besoin, de notre point de vue, d’un souffle qui lui fasse prendre conscience de la modernité dans laquelle il vit et de l’importance de renouveler sa lecture du texte qui est le sien. Un certain nombre d’érudits musulmans ont déjà entrepris ce type de démarche, parmi lesquels Mohmmed Iqbal, Mohammed Talbi, Fazlu Rahman, Abdelmajid Charfi... La démarche qui est la nôtre ici n’est pas exactement la même. D’abord, elle n’a pas prétention à constituer une Réforme globale de la religion. Ensuite, elle…

C Charlie Marquette
Le Coran au prisme d'une lecture mythologique
Par Elodie Blondeau

A la rencontre d’amitié islamo-chrétienne à Taizé : « Espérer au-delà de toute espérance »

La colline de Taizé, en Bourgogne, a accueilli du 13 au 17 juillet 2025 la huitième rencontre d’amitié entre jeunes chrétiens et musulmans, qui les invitait cette année à plonger ensemble dans l’espérance. C’est dans ce lieu de prière chrétien œcuménique pour les jeunes qu’environ 200 d’entre eux (sur les 2 000 présents sur le site) sont venus spécifiquement participer à cette rencontre. Des jeunes musulmans des mosquées de Lille, de Massy, de Trappes et d’ailleurs en France ont fait le déplacement, ainsi que des membres du mouvement Coexister et du Groupe d’amitié islamo-chrétienne (GAIC). Tout était pensé et préparé soigneusement pour permettre aux jeunes de faire pendant quelques jours « un pèlerinage vers l’autre » et de donner chair au mot « fraternité », grâce à un cadre bienveillant instaurant un climat de confiance propice à faire l’expérience d’une hospitalité réciproque et d’une connaissance mutuelle.

E Elodie Blondeau
A la rencontre d’amitié islamo-chrétienne à Taizé : « Espérer au-delà de toute espérance »
Par Laurent Baudoin

Face à l'impunité d'Israël : l'Union européenne est-elle morte à Gaza ?

L’Union européenne, en refusant de sanctionner l’État d’Israël tout en reconnaissant qu’il viole l’accord d’association signé avec elle, détruit l’idéal européen et le principe même du droit comme moteur de la vie démocratique. Elle se rabaisse au rang de simple association mercantile, sans éthique ni aspirations humanistes. Tout en reconnaissant qu’Israël viole constamment l’article 2 de l’accord d’association signé en 2000 – qui conditionne les avantages douaniers et commerciaux accordés à Israël à son respect des droits humains (61 violations du droit international recensées) – les dirigeants de l’UE ont décidé de ne prendre aucune sanction contre cet État. En acceptant officiellement de ne pas respecter ses propres règles de droit, l’Union européenne atteint un point de rupture majeur avec ses engagements historiques. Au risque de voir ses dirigeants non seulement déshonorés par cette trahison, mais poursuivis par la justice

L Laurent Baudoin
Face à l'impunité d'Israël : l'Union européenne est-elle morte à Gaza ?
Par Mohammed El Mahdi Krabch

Au-delà des rites : le soufisme, une voie de lumière spirituelle

Le soufisme véritable est un remède spirituel essentiel pour la communauté, visant à combler le vide tout aussi spirituel que beaucoup ressentent aujourd’hui. Dans notre époque moderne, un rituel hypertrophié peut paradoxalement entraîner une négligence de la dimension spirituelle, pourtant au cœur de la religion musulmane. Même les plus dévoués dans leur foi ne sont pas à l’abri de cette dérive. La connaissance théologique et le savoir religieux ne garantissent pas forcément la présence d’une véritable spiritualité, ni l’incarnation de valeurs telles que la miséricorde, la fraternité ou l’amour. Le soufisme fait partie intégrante de l’islam. Il existe ce fameux hadith de Jibril (Gabriel), dans lequel l’archange interroge le Prophète (paix et bénédictions sur lui) sur trois sujets : l’islam, la foi, et l'ihssan. L’ihssan, souvent traduit par « excellence morale », « soufisme » ou « purification de l’âme », est la recherche constante…

M Mohammed El Mahdi Krabch
Au-delà des rites : le soufisme, une voie de lumière spirituelle
Par Ziad Medoukh

Trop, c'est trop : Gaza crève de faim

Israël entravant l’accès à l’aide humanitaire ces derniers mois à Gaza, la famine s’est de nouveau installée dans l’enclave palestinienne aux plus de deux millions d’habitants. Le professeur Ziad Medoukh adresse un témoignage émouvant d'un quotidien devenu infernal pour lui et l’ensemble des Gazaouis. Après 22 mois de cette agression horrible, la situation va de mal en pire dans la bande de Gaza. En plus des bombardements intensifs et incessants, de l'insécurité, de l'angoisse, de la peur, de l'inquiétude, de l’attente, notamment dans le nord de la bande de Gaza, une vraie famine s'est installée. Et moi, personnellement, je vis dans la détresse totale. C'est difficile de raconter, de décrire, tant la situation est horrible. Depuis presque deux semaines, il n'y a quasi rien sur le marché. Les produits sont introuvables et le peu qu’on y trouve, ce sont quelques pâtes, quelques boîtes de conserve, des lentilles, des haricots blancs et petits pois, mais…

Z Ziad Medoukh
Trop, c'est trop : Gaza crève de faim
Par Dagun Deniev

Débaptisation du boulevard Stalingrad près de Nice : un exemple qui mériterait d’être suivi ailleurs

La décision du conseil municipal de la commune de Drap, dans la banlieue de Nice, de rebaptiser le boulevard Stalingrad en boulevard des Rives du Paillon, du nom du fleuve local, a provoqué en ce mois de juillet des critiques hypocrites de l’ambassade de Russie en France. Se mêlant à la politique toponymique d’une petite ville dont elle venait de découvrir l’existence, la représentation diplomatique du pays en pleine guerre révisionniste aux portes de l’Europe s’est émue d’une « tentative inquiétante de réécriture de l’histoire » et d’une « déformation flagrante des faits historiques ». « Nous tenons à rappeler (...) que c’est à Stalingrad que les forces soviétiques ont infligé une défaite décisive à la Wehrmacht (...) et contribué à la libération de l’Europe du joug du nazisme », a déclaré l’ambassade, en omettant de préciser que le joug nazi a été en partie remplacé par celui du stalinisme et que la guerre avait commencé par…

D Dagun Deniev
Débaptisation du boulevard Stalingrad près de Nice : un exemple qui mériterait d’être suivi ailleurs
Par Gérard Haddad

Israël-Palestine : le fratricide de Caïn et Abel sans cesse recommencé

Gideon Levy, l’éminent journaliste israélien du quotidien Haaretz, disait récemment devant le désastre de Gaza, avant de commencer une conférence : « Je vous demande un moment de méditation, de silence, pour considérer l’immense catastrophe aux conséquences terribles et imprévisibles, qui se déroule devant nous sans que les détenteurs du pouvoir politique ne bougent. » Nous sommes confrontés à l’inouï. L’entrée des Russes en Ukraine, pays gardant des relations avec le monde extérieur, a aussitôt entraîné des sanctions. À Gaza, devant une situation infiniment plus grave, depuis 17 ans prison à ciel ouvert, où personne ne peut entrer ni sortir, dépourvue de tout armement tel qu’une défense antiaérienne, on peut, depuis plus de 20 mois, bombarder les hôpitaux, massacrer tant qu’on veut des enfants, des femmes, des vieillards, 2,2 millions de personnes que l’on conduit à la mort par la faim, la soif, la souffrance, l’absence de soins, les…

G Gérard Haddad
Israël-Palestine : le fratricide de Caïn et Abel sans cesse recommencé
Par Elsa Cénier

Quelle place donner au divertissement dans ma vie ?

Puisque les secondes, minutes, heures de ma vie dans ce monde sont comptées, puisque mon énergie et capacité d’attention sont limitées, je choisis de faire du tri dans mes occupations, dans ce qui m’est profitable ou non, ce qui a un sens ou non. Comment faire ce tri ? Comment donner du sens à chaque minute de ma vie ? Et le divertissement a-t-il un sens, une utilité dans ma vie ? Le terme « divertissement » signifie à l’origine « ce qui détourne quelqu’un de l’essentiel ». Mais alors ce sens que je cherche à mettre dans ma vie, ne peut-il coexister avec de la détente ? De l’amusement ? Du divertissement ? Dans notre société occidentale aujourd’hui, nous sommes tiraillés entre différentes tendances : dans la vie tout doit être « fun », amusant, facile, distrayant ; et dans l’autre extrême, le divertissement est futile et doit donc être éliminé, c’est une perte de temps. Alors où doit-on se situer, quel est le juste milieu, quelle intention ?

E Elsa Cénier
Quelle place donner au divertissement dans ma vie ?
Par Conscience soufie

Hommage à l'écrivain et traducteur belge musulman Charles-André Gilis

Le 3 juillet 2025, Charles-André Gilis, aussi appelé Abd ar-Razzâq Yahyâ, a quitté ce monde à l'âge de 91 ans pour rejoindre la Source de toute vie, que Dieu lui fasse Miséricorde. Il fut le continuateur des études akbariennes dans l’esprit traditionnel impulsé par Ivan Aguéli, Frithjof Schuon et Michel Vâlsan au siècle précédent. Ses écrits, comme ceux des illustres personnages que nous venons de citer, sont fortement marqués par la terminologie forgée par René Guénon, dont les intuitions fulgurantes ont facilité grandement l’accès aux différentes traditions religieuses de l’humanité, dévoilant la loi des correspondances qui les unifiaient toutes en raison de leur origine commune. Belge d’origine, il connaissait bien les traditions spirituelles africaines et particulièrement celles de la région des Grands Lacs, régions dont les liens historiques avec la Belgique sont connus.

C Conscience soufie
Hommage à l'écrivain et traducteur belge musulman Charles-André Gilis
Par Micheline Bochet-Le Milon et Ramzi Aït-Djaoud

Le dialogue interreligieux comme contribution nécessaire à l'émergence d’une « troisième voie laïque » dans la République

Le 25 avril dernier, un jeune musulman en prière, seul, dans une mosquée, a été frappé de 57 coups de couteau. On aurait pu espérer une parole d’apaisement. Or c’est le moment choisi par le ministre de l’Intérieur pour annoncer et présenter en conseil de Défense (sommes-nous en guerre ?) un rapport dénonçant « les visées conspirationnistes » des Frères Musulmans, destiné à alerter les Français sur la menace d’islamisation qui pèse sur le pays.

M Micheline Bochet-Le Milon et Ramzi Aït-Djaoud
Le dialogue interreligieux comme contribution nécessaire à l'émergence d’une « troisième voie laïque » dans la République
Par Azzedine Gaci

La France que j’aime, la France qui m’inquiète : des citoyens musulmans face au climat de doute

Majid est arrivé en France au milieu des années 1990, fuyant la décennie noire en Algérie. Accompagné de son épouse et de leurs deux jeunes enfants, il a posé ses valises avec un simple visa touristique. Il ne repartira jamais, préférant l’exil à l’insécurité de son pays natal. Pendant de longues années, il a vécu dans la clandestinité, sans papiers, confronté à la peur, à la précarité et à l’angoisse du lendemain. Un jour, il vient me voir à la mosquée. - « J’aime profondément ce pays, j’aime la France », me dit-il. Surpris, je lui demande pourquoi, tant d’attachement alors qu’il endure autant de souffrances ? Il me répond : - « Mon fils Riad avait deux ans à notre arrivée. Il en a six aujourd’hui, mais je ne l’ai pas encore inscrit à l’école. J’ai peur. Peur d’être repéré, expulsé. Cela fait six mois que je ne dors plus. Finalement, avec mon épouse Linda, nous avons décidé de l’inscrire. Nous avons choisi de faire…

A Azzedine Gaci
La France que j’aime, la France qui m’inquiète : des citoyens musulmans face au climat de doute
Par Omero Marongiu-Perria

L’islam en procès : une dérive intellectuelle au service du pouvoir

Le document relatif à « l’entrisme » des Frères musulmans, échappé aux limbes du secret d’État, a fait l’objet de critiques pour la pauvreté de son appareil méthodologique et son inclination idéologique manifeste. Mais un dessein politique semble néanmoins atteint : qualifiant le rapport d’« édifiant », Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, n’a pas attendu la communication de l’Élysée pour multiplier les formules à l’emporte-pièce. sur le fait que les Frères musulmans seraient en passe de faire basculer la France dans « la charia ». Le ministre évoque ainsi un « islamisme à bas bruit qui se répand en tentant d’infiltrer les associations sportives, culturelles, sociales ou autres ». On est en droit de s’étonner de telles sorties de piste de la part du locataire de la place Beauvau, mais finalement il poursuit et étend, d’une façon particulièrement dangereuse, la voie glissante tracée par ses précurseurs. Le dernier en date,…

O Omero Marongiu-Perria
L’islam en procès : une dérive intellectuelle au service du pouvoir
Par Azzedine Gaci

Pourquoi Hakim, ingénieur brillant, a-t-il quitté son poste dans une banque de renom pour ouvrir une sandwicherie ?

Hakim est un ingénieur au parcours remarquable, spécialiste des mathématiques appliquées et de la statistique. Diplômé d’une grande école française, il rejoint rapidement une institution bancaire de renom, où il s’épanouit pleinement en tant qu’ingénieur d’études en statistiques mathématiques. Ce poste lui apporte à la fois rigueur intellectuelle et reconnaissance sociale. Un jour, au détour d’une rue, il croise un ami d’enfance, désormais propriétaire d’une modeste sandwicherie. Au fil de la discussion, cet ami lui lance une remarque aussi simple que troublante : « Travailler dans une banque est haram (illicite), car cela repose sur la riba (usure), interdit en islam. » Quelques mots seulement, mais qui résonnent profondément en Hakim. Quelques mois plus tard, il prend une décision radicale : il démissionne de son poste, laisse pousser sa barbe, commence à porter le qamis et choisit de réorienter sa vie selon ce qu’il perçoit désormais comme

A Azzedine Gaci
Pourquoi Hakim, ingénieur brillant, a-t-il quitté son poste dans une banque de renom pour ouvrir une sandwicherie ?
Par Vincent Goulet

L’État doit rester à sa place pour garantir les libertés politiques et religieuses

Dans une interview donnée au Monde à propos du rapport « Frères musulmans et islamisme politique » rendu public en mai dernier, Franck Frégosi se demande à juste titre « pourquoi s’être focalisé sur les Frères musulmans. Il aurait été pertinent de s’intéresser en parallèle aux salafistes qui, eux, sont dynamiques et diffusent efficacement leur lecture de l’islam sur les réseaux sociaux, notamment auprès de la jeunesse ». Le rapport en question ne fait que confirmer ce que tous les observateurs attentifs de l’islam en France savaient déjà : les « fréristes », vieillissants et n’ayant pas réussi à susciter une nouvelle génération de cadres, ont une influence déclinante. La fédération Musulmans de France (ex-UOIF), à l’origine fondée par des membres ou proches des Frères musulmans, s’est considérablement affaiblie. On se demande alors pourquoi les pouvoirs publics s’acharnent sur un courant politico-religieux qui n’a jamais appelé à la…

V Vincent Goulet
L’État doit rester à sa place pour garantir les libertés politiques et religieuses
Par Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM)

Le partage intempestif sur les réseaux sociaux : un réflexe à repenser, la prudence au centre

À l’ère du numérique, les réseaux sociaux sont devenus une extension de notre vie quotidienne. Que ce soit pour partager un moment joyeux, exprimer une opinion ou relayer une information, ces plateformes offrent une visibilité instantanée à nos pensées et actions. Cependant, cette facilité de partage comporte des risques, notamment celui de partager de manière intempestive. Mais qu’entend-on par « partage intempestif », et pourquoi est-il essentiel d’en prendre conscience ?

P Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM)
Le partage intempestif sur les réseaux sociaux : un réflexe à repenser, la prudence au centre
Par Housman Omarjee

Ce que recouvre en islam le mot « rizq » au champ lexical très vaste

Parmi les mots qui sont familiers pour les croyants musulmans, il y a le mot rizq. Ainsi, il serait judicieux de voir ce que signifie ce mot. Généralement, dans le langage courant, nous avons l’habitude de le traduire par subsistance. Mais, à mon humble avis, cette traduction est un peu réductrice, étant donné que le rizq englobe tout ce dont nous bénéficions et allons bénéficier de la part du Pourvoyeur réel et absolu, aussi bien dans ce monde que dans l’au-delà. C’est la raison pour laquelle l’imam Al-Qurtubi écrit : « Le rizq, c’est le don. » (Tafsir-oul Qourtoubi – Volume 1, page 178) Ainsi, le mot rizq peut être employé pour désigner nos biens, nos vêtements, notre nourriture, les animaux que nous possédons, mais également notre épouse, nos enfants, l’amour d’Allah et de Son Prophète… D’ailleurs, en étudiant les exégèses de plusieurs versets du Livre sacré, nous pouvons noter que le mot rizq a été employé par Dieu pour désigner…

H Housman Omarjee
Ce que recouvre en islam le mot « rizq » au champ lexical très vaste
Par Farid Stambouli

Après le hajj : vivre l'extraordinaire de la rencontre avec Dieu par-delà le pèlerinage

Cher lecteur, chère lectrice, Cette lettre, qui t’est adressée en personne, s’est d’abord présentée à moi sous la forme d’une information troublante, puis s’est suivie de réflexions obsédantes pour enfin déboucher sur une inspiration apaisante que je couche sur cette page et que je te transmets. J’ai découvert, depuis peu, que le territoire d'Arafat, ce lieu où Dieu a donné rendez-vous à tous les êtres humains à travers l’appel éternel de notre Maître Ibrahim (Abraham, paix sur lui et sur notre Messager) pour le pèlerinage, n’est pas une terre sacrée. J’ai vérifié cette information tellement elle dénotait du reste du contexte (mois sacré de Dhul-Hijjah, état de sacralisation ihram, proximité de la Mecque, Mina et Muzdalifa qui font partie du territoire sacré…). Alors plusieurs jours se sont écoulés sans que cette information ne me quitte. Il y a forcément une raison ! Pourquoi Dieu nous donne ce grand rendez-vous à cet endroit

F Farid Stambouli
Après le hajj : vivre l'extraordinaire de la rencontre avec Dieu par-delà le pèlerinage
Par Azzedine Gaci

Avant de panthéoniser les morts, on devrait d’abord écouter les vivants

« Quand il était vivant, il avait besoin d’une datte ; quand il est mort, on lui apporta une grappe », dit un proverbe algérien. C’est cette amère sagesse populaire que rappelle une proposition faite à la page 61 du rapport « Les Frères musulmans et l’islamisme politique en France », consistant à mettre à l'honneur, voire panthéoniser des figures musulmanes emblématiques mais peu connues, parmi lesquelles l’imam Bel Hadj Ben Maafi (1900–1999).

A Azzedine Gaci
Avant de panthéoniser les morts, on devrait d’abord écouter les vivants
Par Jean-François Bour

Aïd al-Adha 2025 : les vœux des catholiques aux musulmans de France

Le retour de la plus grande des fêtes du calendrier islamique, ce 6 juin 2025, est aussi celui de l’enthousiasme des pèlerins ayant pris la route du hajj, la route de la Mecque, pour y accomplir le rêve de toute une vie, et accomplir l’un des cinq piliers de l’islam. Dans beaucoup de mosquées de France, des hommes et des femmes de tous âges se sont préparés avec soin, spirituellement et matériellement pour un grand voyage, une expérience spirituelle, un acte de piété que toute la communauté musulmane accompagne de sa solidarité et de sa prière. Partout dans le monde, les musulmans s’associent aux pèlerins par la célébration de la Fête du Sacrifice. Elle rappelle le geste d’obéissance d’Abraham « auquel la foi islamique se réfère volontiers » : c’est par ces mots de la Déclaration Nostra Aetate (Concile Vatican II - 1965), que l’Eglise catholique a officiellement déclaré vouloir regarder les musulmans avec estime, et qu’elle a proclamé son…

J Jean-François Bour
Aïd al-Adha 2025 : les vœux des catholiques aux musulmans de France
Par Abderrahmane Aknou

L’éthique islamique au service du dialogue et de la collaboration : vers une rencontre authentique

L’éthique islamique peut-elle favoriser la rencontre et la collaboration entre individus de croyances, cultures et origines différentes ? Permet-elle une reconnaissance mutuelle fondée sur des qualités humaines communes, au-delà des frontières réelles ou imaginaires qui cloisonnent les Hommes ? L’islam encourage-t-il l’ouverture et la solidarité avec ceux qui ne partagent ni sa foi ni sa vision du monde ? Ou, au contraire, induit-il une perception binaire du monde, opposant systématiquement le « nous » et le « eux », selon une logique sectaire et réductrice ? Lorsque des dynamiques associatives musulmanes défendent une lecture profonde et contextualisée des textes islamiques, s’agit-il d’un vœu sincère d’engagement citoyen ou d’un simple alignement stratégique sur les valeurs de la modernité triomphante ? Cette démarche repose-t-elle sur des fondements théologiques solides ou sur un opportunisme dicté par la position minoritaire des musulmans dans…

A Abderrahmane Aknou
L’éthique islamique au service du dialogue et de la collaboration : vers une rencontre authentique
Par Omero Marongiu-Perria

La France xénophobe et sa soif de « victimes expiatoires »

Il est des poncifs qui sont bien ancrés dans les mentalités françaises. L’un d’entre eux réside dans l’idée de la « bonne intégration » des immigrés européens par rapport aux autres. Rien de plus normal, évidemment, puisqu’ils partageaient « notre culture » et « notre religion », contrairement aux non-européens, surtout les « musulmans », foncièrement étrangers à « nos codes », à « nos valeurs » et à « notre judéo-christianisme ». Cette idée est typique du mythe selon lequel « avant, tout se passait bien, parce que les immigrés voulaient vraiment s’assimiler et la France leur a offert cette possibilité ». Il faut pourtant se méfier des formules toutes faites et sensées avoir valeur d’explication par leur seul énoncé. La République intégratrice, les bons élèves immigrés l’ont expérimentée sous différentes facettes, positives mais aussi douloureuses, au cours du siècle dernier, en payant leur part du prix du sang. Car la…

O Omero Marongiu-Perria
La France xénophobe et sa soif de « victimes expiatoires »