Le soufisme véritable est un remède spirituel essentiel pour la communauté, visant à combler le vide tout aussi spirituel que beaucoup ressentent aujourd’hui. Dans notre époque moderne, un rituel hypertrophié peut paradoxalement entraîner une négligence de la dimension spirituelle, pourtant au cœur de la religion musulmane. Même les plus dévoués dans leur foi ne sont pas à l’abri de cette dérive. La connaissance théologique et le savoir religieux ne garantissent pas forcément la présence d’une véritable spiritualité, ni l’incarnation de valeurs telles que la miséricorde, la fraternité ou l’amour.
Le soufisme fait partie intégrante de l’islam. Il existe ce fameux hadith de Jibril (Gabriel), dans lequel l’archange interroge le Prophète (paix et bénédictions sur lui) sur trois sujets : l’islam, la foi, et l'ihssan. L’ihssan, souvent traduit par « excellence morale », « soufisme » ou « purification de l’âme », est la recherche constante de la beauté divine dans nos actions. L’essence du soufisme réside dans le dhikr, l’évocation incessante de Dieu, qui est au cœur de cette pratique spirituelle.
Le soufisme fait partie intégrante de l’islam. Il existe ce fameux hadith de Jibril (Gabriel), dans lequel l’archange interroge le Prophète (paix et bénédictions sur lui) sur trois sujets : l’islam, la foi, et l'ihssan. L’ihssan, souvent traduit par « excellence morale », « soufisme » ou « purification de l’âme », est la recherche constante de la beauté divine dans nos actions. L’essence du soufisme réside dans le dhikr, l’évocation incessante de Dieu, qui est au cœur de cette pratique spirituelle.
Savoir s'engager pour atteindre la paix intérieure
Le soufisme est un chemin vers la paix intérieure, la sérénité, et la recherche du véritable sens. Dans ce monde marqué par les crises, les guerres, et l'absurdité des désirs matériels, l’être humain est souvent plongé dans une quête incessante de bonheur à travers la consommation et l’égoïsme. L’Homme semble emprisonné dans sa propre création de souffrance, à l'image de Sisyphe, poussant sans fin sa pierre.
Si l’on se tourne vers la raison d’Averroès, la philosophie de Kant, l’existentialisme de Sartre ou même le nihilisme de Nietzsche, la soif de sens demeure insatisfaite. C’est dans le soufisme, par le dhikr, que cette quête spirituelle trouve son apaisement. Mais pour cela, il faut s’engager sur ce chemin, idéalement en compagnie de ceux qui recherchent la vérité, la lumière, et l’authentique.
Je pense à l’œuvre d'Abou Bakr Ibn Tufayl, Hayy Ibn Yaqdhân, qui illustre un soufisme raffiné, une quête de purification morale et spirituelle et une recherche constante d’éveil. L'âme humaine, souvent en proie à l'inquiétude existentielle, ne peut affronter les épreuves de la vie sans cette charge spirituelle qui transforme l’épreuve en une opportunité d’élévation. Le vide spirituel, cette souffrance de l'âme, ne peut être comblé que par cette quête incessante de sens et de vérité.
Le soufisme enseigne que l’être humain a un libre arbitre et que ses actions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, ont un impact non seulement sur lui-même mais aussi sur les autres, et même sur les générations à venir. Il n'y a pas de hasard dans la vie ; chaque rencontre, chaque épreuve, chaque moment semble tissé par le destin selon les choix que nous faisons.
Le soufisme est souvent comparé à l’eau qui apaise la soif, et qui purifie le cœur. En nous, il reflète la beauté du Créateur, car toute existence, toute créature, est une manifestation divine.
Si l’on se tourne vers la raison d’Averroès, la philosophie de Kant, l’existentialisme de Sartre ou même le nihilisme de Nietzsche, la soif de sens demeure insatisfaite. C’est dans le soufisme, par le dhikr, que cette quête spirituelle trouve son apaisement. Mais pour cela, il faut s’engager sur ce chemin, idéalement en compagnie de ceux qui recherchent la vérité, la lumière, et l’authentique.
Je pense à l’œuvre d'Abou Bakr Ibn Tufayl, Hayy Ibn Yaqdhân, qui illustre un soufisme raffiné, une quête de purification morale et spirituelle et une recherche constante d’éveil. L'âme humaine, souvent en proie à l'inquiétude existentielle, ne peut affronter les épreuves de la vie sans cette charge spirituelle qui transforme l’épreuve en une opportunité d’élévation. Le vide spirituel, cette souffrance de l'âme, ne peut être comblé que par cette quête incessante de sens et de vérité.
Le soufisme enseigne que l’être humain a un libre arbitre et que ses actions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, ont un impact non seulement sur lui-même mais aussi sur les autres, et même sur les générations à venir. Il n'y a pas de hasard dans la vie ; chaque rencontre, chaque épreuve, chaque moment semble tissé par le destin selon les choix que nous faisons.
Le soufisme est souvent comparé à l’eau qui apaise la soif, et qui purifie le cœur. En nous, il reflète la beauté du Créateur, car toute existence, toute créature, est une manifestation divine.
Un appel à la réflexion spirituelle
Je recommande vivement à mes coreligionnaires de lire, méditer et chercher les mystères cachés dans les textes sacrés et philosophiques. Des ouvrages tels que La Délivrance de l'Erreur d’Al-Ghazali, Les Illuminations Mecquoises d’Ibn Arabi, ou Les Hikams d’Ibn Ata’ Allah, sont des sources profondes de sagesse et de réflexion spirituelle. Ils permettent d’explorer les profondeurs du soufisme et d’atteindre un plus haut degré de conscience spirituelle.
Le wird et le dhikr sont des pratiques fondamentales pour les musulmans d’aujourd’hui, dans une époque où la quête de sens résonne dans tous les milieux sociaux. Pour que la religion ne se réduise pas à une simple série de rites, il est essentiel de rechercher l’ihssan dans toute pratique. L’ihssan est l’excellence spirituelle qui donne sens à notre adoration et à nos actions.
Le wird et le dhikr sont des pratiques fondamentales pour les musulmans d’aujourd’hui, dans une époque où la quête de sens résonne dans tous les milieux sociaux. Pour que la religion ne se réduise pas à une simple série de rites, il est essentiel de rechercher l’ihssan dans toute pratique. L’ihssan est l’excellence spirituelle qui donne sens à notre adoration et à nos actions.
La philosophie éthique de l’ihssan
L’ihssan repose sur la responsabilité individuelle de chercher l’élévation spirituelle, l'excellence dans l'adoration de Dieu et dans nos rapports avec autrui. Ce principe se fonde sur la sagesse divine et nous invite à incarner la tempérance, la force d’âme, la justice et la miséricorde envers toute chose et créature.
Le soufisme, qui tire ses racines de la sophia (la sagesse), est un chemin qui repose sur l'amour et la miséricorde. Cette sagesse se manifeste par l’amour de Dieu et de Sa création. Ahmed Ibn Ajiba souligne les trois stations de la pratique religieuse : l'islam, qui nous rapproche de Dieu par le culte et les rites ; la foi, qui fait appel à la raison pour comprendre la vérité divine ; et l'ihssan, qui nous élève dans l'excellence spirituelle.
Les grands penseurs islamiques ont toujours souligné l’importance du soufisme. Paradoxalement, cette voie a parfois été négligée, alors qu'elle constitue l'essence même de la pratique religieuse : islam, iman, ihssan.
Le soufisme, qui tire ses racines de la sophia (la sagesse), est un chemin qui repose sur l'amour et la miséricorde. Cette sagesse se manifeste par l’amour de Dieu et de Sa création. Ahmed Ibn Ajiba souligne les trois stations de la pratique religieuse : l'islam, qui nous rapproche de Dieu par le culte et les rites ; la foi, qui fait appel à la raison pour comprendre la vérité divine ; et l'ihssan, qui nous élève dans l'excellence spirituelle.
Les grands penseurs islamiques ont toujours souligné l’importance du soufisme. Paradoxalement, cette voie a parfois été négligée, alors qu'elle constitue l'essence même de la pratique religieuse : islam, iman, ihssan.
De sages paroles à méditer
Je termine en citant une parole du maître spirituel, le cheikh Muhammad ibn ‘Isa, fondateur de la zaouia Aissaouiya à Meknès, une parole pleine de sagesse que l’on retrouve dans les écrits de grands soufis comme Ibn Arabi et Jalal al-Din Rumi. Il disait :
« Notre voie ne pénètre ni un cœur durci par l’oubli, ni un corps prisonnier de ses désirs. Elle n’est pas en dehors du Livre révélé ni de la tradition prophétique — bien au contraire, elle est sagesse émanée d’en haut, un don secret accordé par Celui qui voit les cœurs. »
Celui qui vit selon cette voie manifeste une droiture extérieure et, même sans en être pleinement conscient, fait partie de cette lignée spirituelle, celle des gens du chemin, de la purification intérieure, et de l'ascension vers la Présence divine.
Il convient d’apprendre à nourrir notre cœur, à cultiver la vérité, à s’abandonner à l’amour et à la générosité, et à entourer nos frères et sœurs de tendresse et de compassion. Par l’observation de l'Unicité de Dieu, nous parvenons à purifier notre adoration, qui devient alors une source claire et pure. Dans le silence de notre âme, nous gravons dans nos pratiques ces trois formules qui sont les clés de la Présence divine :
Dieu est avec moi.
Dieu me regarde.
Dieu est témoin sur moi.
C’est cela, liIhssan.
Un hadith rapporté par Muslim et Boukhari dit enfin : « L’ihssan, c’est d’adorer Dieu comme si tu Le voyais ; et si tu ne Le vois pas, sache que Lui te voit. »
*****
Mohammed El Mahdi Krabch est membre correspondant de l’Académie de Nîmes (société savante), imam, théologien et aumônier référent des hôpitaux de l'Hérault. Il est consultant aux affaires théologiques et bioéthiques du culte musulman des hôpitaux de la région Occitanie.
Voir la vidéo de La Casa del Hikma : Le soufisme, une secte hors de l'islam ?
Lire aussi :
Soufisme et unité mystique des religions, par Pir Zia Inayat Khan
Le bonheur à la lumière du soufisme selon Al-Ghazali
Petit lexique pour comprendre le soufisme, par Clara Murner
Islam : les trois espérances majeures du soufisme
Le soufisme à la lumière du Coran et de la Sunna
« Notre voie ne pénètre ni un cœur durci par l’oubli, ni un corps prisonnier de ses désirs. Elle n’est pas en dehors du Livre révélé ni de la tradition prophétique — bien au contraire, elle est sagesse émanée d’en haut, un don secret accordé par Celui qui voit les cœurs. »
Celui qui vit selon cette voie manifeste une droiture extérieure et, même sans en être pleinement conscient, fait partie de cette lignée spirituelle, celle des gens du chemin, de la purification intérieure, et de l'ascension vers la Présence divine.
Il convient d’apprendre à nourrir notre cœur, à cultiver la vérité, à s’abandonner à l’amour et à la générosité, et à entourer nos frères et sœurs de tendresse et de compassion. Par l’observation de l'Unicité de Dieu, nous parvenons à purifier notre adoration, qui devient alors une source claire et pure. Dans le silence de notre âme, nous gravons dans nos pratiques ces trois formules qui sont les clés de la Présence divine :
Dieu est avec moi.
Dieu me regarde.
Dieu est témoin sur moi.
C’est cela, liIhssan.
Un hadith rapporté par Muslim et Boukhari dit enfin : « L’ihssan, c’est d’adorer Dieu comme si tu Le voyais ; et si tu ne Le vois pas, sache que Lui te voit. »
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Mohammed El Mahdi Krabch est membre correspondant de l’Académie de Nîmes (société savante), imam, théologien et aumônier référent des hôpitaux de l'Hérault. Il est consultant aux affaires théologiques et bioéthiques du culte musulman des hôpitaux de la région Occitanie.
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