Les yeux dans le dos, une fable romanesque émouvante d'Azouz Begag
Juillet 1860. La Syrie, multiconfessionnelle est sous la férule de l’Empire ottoman. Deux jeunes garçons, Ibrahim, musulman, et Elias, chrétien, entrent dans la ville. Le premier, aveugle et porte dans son dos, son ami, paralytique. L’un a les yeux, l’autres les jambes. Leur complémentarité les a amenés à nouer une belle et solide fraternité. Ils sont pauvres, orphelins, illettrés et se débrouillent comme ils peuvent pour gagner leur vie. Chaque jour, ils se rendent dans un quartier de Damas pour chanter, car Ibrahim a une voix merveilleuse qui lui vaut un petit succès dans les ruelles autour de la grande mosquée des Omeyyades. Mais ce jour-là, le 6 juillet 1860, leur vie va changer. Alors qu’on apprend que deux bateaux de guerre, français et anglais, viennent d’arriver dans le port de Beyrouth, à cause des troubles entre chrétiens et musulmans qui se sont aggravés, à Damas, au Café des Rosiers, Ibrahim chante en public comme jamais auparavant. Son succès…