Frantz Fanon aurait eu 100 ans en 2025. A l’occasion du centenaire de cette figure majeure de l'antiracisme et de l’anticolonialisme, le premier biopic français qui lui est consacré est sorti en salles mercredi 2 avril, comme un hommage à celui dont le parcours et l'engagement gagnent véritablement à être mieux connus en France.
Signé du réalisateur Jean-Claude Barny, Fanon retrace le parcours du psychiatre français originaire de la Martinique. Né en 1925 à Fort-de-France, ce volontaire engagé à 18 ans dans l’armée française de la Libération pendant la Seconde Guerre mondiale suivit des études de médecine à Lyon où il se spécialisa en psychiatrie, tout en suivant des cours de littérature et de philosophie.
Avec Peau noire, masques blancs (1952), Frantz Fanon éclaire sur les ressorts psychologiques du complexe d’infériorité qu’ont intériorisé les victimes du racisme et de la colonisation. Nommé chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida, du temps de l’Algérie française, en 1953, il put constater sur ses patients les désastreuses conséquences psychologiques entraînées par la situation coloniale d’alors. Il s’engage très rapidement dans le combat anticolonial.
Expulsé d’Algérie en 1957 après avoir remis sa démission, le penseur humaniste mit ses compétences au service du Front de libération nationale (FLN) depuis Tunis où il entreprit d’intenses activités diplomatiques et politiques. Il meurt en 1961, à l’âge de 36 ans, des suites d’une leucémie foudroyante au moment même où paraît son célèbre livre, Les Damnés de la terre, un manifeste contre l’injustice coloniale préfacé par Jean-Paul Sartre. Il ne verra pas l'indépendance pour laquelle il œuvra tant. Conformément à ses dernières volontés, il finit par être inhumé en 1965 à Aïn Kerma, en Algérie, près de la frontière tunisienne.
Son dévouement pour la cause de l’indépendance en Algérie lui a longtemps coûté la reconnaissance de son œuvre en France, où sa figure reste encore méconnue en dehors des cercles militants contre l’anticolonialisme. Pour le cinéaste Jean-Claude Barny, originaire de Guadeloupe, « nous ne sommes pas véritablement sortis du colonialisme, que ce soit dans la médecine ou dans l’ensemble de la société. L’œuvre de Frantz Fanon est unique car il a réussi à pointer du doigts les contradictions de la société française. Notamment sur le racisme systémique. Ce n’est pas l’individu qu’il remet en cause, mais les structures de la société qui conditionnent chacun à devenir raciste. (…) Avec ce film j’ai voulu sortir de toute récupération identitaire pour m’affranchir et permettre à tout le monde de faire ce chemin. C’est véritablement Fanon qui m’a tout appris ».
A sa sortie, et malgré une distribution limitée dans les salles, le film a reçu à ce stade un bel accueil du public, avec près de 20 000 entrées enregistrées dans l'Hexagone - 23 000 avec les Outre-mer - pour son premier week-end d'exploitation. Un joli démarrage qui a incité de nouvelles salles à mettre Fanon à l'affiche, ouvrant ainsi la voie, espère-t-on, au succès.
Avec Peau noire, masques blancs (1952), Frantz Fanon éclaire sur les ressorts psychologiques du complexe d’infériorité qu’ont intériorisé les victimes du racisme et de la colonisation. Nommé chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida, du temps de l’Algérie française, en 1953, il put constater sur ses patients les désastreuses conséquences psychologiques entraînées par la situation coloniale d’alors. Il s’engage très rapidement dans le combat anticolonial.
Expulsé d’Algérie en 1957 après avoir remis sa démission, le penseur humaniste mit ses compétences au service du Front de libération nationale (FLN) depuis Tunis où il entreprit d’intenses activités diplomatiques et politiques. Il meurt en 1961, à l’âge de 36 ans, des suites d’une leucémie foudroyante au moment même où paraît son célèbre livre, Les Damnés de la terre, un manifeste contre l’injustice coloniale préfacé par Jean-Paul Sartre. Il ne verra pas l'indépendance pour laquelle il œuvra tant. Conformément à ses dernières volontés, il finit par être inhumé en 1965 à Aïn Kerma, en Algérie, près de la frontière tunisienne.
Son dévouement pour la cause de l’indépendance en Algérie lui a longtemps coûté la reconnaissance de son œuvre en France, où sa figure reste encore méconnue en dehors des cercles militants contre l’anticolonialisme. Pour le cinéaste Jean-Claude Barny, originaire de Guadeloupe, « nous ne sommes pas véritablement sortis du colonialisme, que ce soit dans la médecine ou dans l’ensemble de la société. L’œuvre de Frantz Fanon est unique car il a réussi à pointer du doigts les contradictions de la société française. Notamment sur le racisme systémique. Ce n’est pas l’individu qu’il remet en cause, mais les structures de la société qui conditionnent chacun à devenir raciste. (…) Avec ce film j’ai voulu sortir de toute récupération identitaire pour m’affranchir et permettre à tout le monde de faire ce chemin. C’est véritablement Fanon qui m’a tout appris ».
A sa sortie, et malgré une distribution limitée dans les salles, le film a reçu à ce stade un bel accueil du public, avec près de 20 000 entrées enregistrées dans l'Hexagone - 23 000 avec les Outre-mer - pour son premier week-end d'exploitation. Un joli démarrage qui a incité de nouvelles salles à mettre Fanon à l'affiche, ouvrant ainsi la voie, espère-t-on, au succès.
Fanon, de Jean-Claude Barny
Avec Alexandre Bouyer, Déborah François, Stanislas Merhar
France, Luxembourg, Canada, 2h13
Sortie en salles le 2 avril 2025
Lire aussi :
Hommage à Frantz Fanon : de la concordance des luttes de libération
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