Le documentaire « Voyage à Gaza » invite les spectateurs à voir ce qu'était la vie dans l'enclave palestinienne avant l'attaque du 7-Octobre et l'entreprise de destruction dans laquelle s'est engagé Israël contre les Gazaouis depuis plus d'un an sous couvert de la lutte contre le terrorisme.
« À Gaza, il faut arriver le soir au printemps, s’enfermer dans sa chambre et écouter les sons qui entrent par les fenêtres ouvertes… Nous sommes en 2018. J’ai 25 ans et je suis un voyageur étranger. Je rencontre de jeunes palestiniens de mon âge. » C’est le pitch du documentaire Voyage à Gaza, réalisé par Piero Usberti. Le cinéaste franco-italien nous emmène dans ce qu’était l’enclave palestinienne avant le 7-Octobre. Il lui aura fallu six ans pour achever son long métrage, et ce… le 29 septembre 2023, explique-t-on en préambule du film.
Après le 7-Octobre et l’offensive militaire qui s’en est suivie à Gaza, la question de savoir s’il ne fallait pas revoir la copie s’est naturellement posée. Après mûres réflexions, Piero Usberti s’est convaincu qu’il ne fallait rien changer au film malgré le contexte du moment. Un parti pris pertinent, pour que l’histoire se souvienne aussi à quoi pouvait ressembler la vie à Gaza avant. Un territoire où, depuis bien longtemps, ses habitants donnent au monde des leçons de résilience malgré le siège imposé depuis 2007 par Israël, avec l’appui de son voisin égyptien, et rythmé par des opérations militaires sanglantes menées par l'armée de l'occupation.
Bien que le film ne soit pas d'abord né « d’un désir politique et militant » des mots de Piero Usberti, « cette dimension est à l’évidence présente, et même très présente ». Impossible d'en faire abstraction. En 2018, on était encore loin des terribles images qui nous parvienne chaque jour de ce petit bout de Palestine depuis plus d’un an et qui laissera à coup sûr des traces irrémédiables sur la population, mais Gaza était déjà une prison à ciel ouvert, encore hantée par l'opération « Bordure protectrice » en 2014.
« Ce film, que j’avais tourné et monté au présent, est devenu par la force de l’Histoire un film au passé. Aujourd’hui, "Voyage à Gaza" montre à quoi y ressemblait la vie avant le 7 octobre. Je crois même pouvoir affirmer qu’avec cet événement, ce que le film montre et donne à entendre possède d’autant plus de force », affirme le réalisateur. « Je ne m’en félicite évidemment pas, mais je le constate. Il est bon en tout cas qu’à un moment où Gaza est si présent dans l’actualité, un film puisse montrer ce qu’était la Grande marche du retour, comment on vivait là-bas avant... »
Après le 7-Octobre et l’offensive militaire qui s’en est suivie à Gaza, la question de savoir s’il ne fallait pas revoir la copie s’est naturellement posée. Après mûres réflexions, Piero Usberti s’est convaincu qu’il ne fallait rien changer au film malgré le contexte du moment. Un parti pris pertinent, pour que l’histoire se souvienne aussi à quoi pouvait ressembler la vie à Gaza avant. Un territoire où, depuis bien longtemps, ses habitants donnent au monde des leçons de résilience malgré le siège imposé depuis 2007 par Israël, avec l’appui de son voisin égyptien, et rythmé par des opérations militaires sanglantes menées par l'armée de l'occupation.
Bien que le film ne soit pas d'abord né « d’un désir politique et militant » des mots de Piero Usberti, « cette dimension est à l’évidence présente, et même très présente ». Impossible d'en faire abstraction. En 2018, on était encore loin des terribles images qui nous parvienne chaque jour de ce petit bout de Palestine depuis plus d’un an et qui laissera à coup sûr des traces irrémédiables sur la population, mais Gaza était déjà une prison à ciel ouvert, encore hantée par l'opération « Bordure protectrice » en 2014.
« Ce film, que j’avais tourné et monté au présent, est devenu par la force de l’Histoire un film au passé. Aujourd’hui, "Voyage à Gaza" montre à quoi y ressemblait la vie avant le 7 octobre. Je crois même pouvoir affirmer qu’avec cet événement, ce que le film montre et donne à entendre possède d’autant plus de force », affirme le réalisateur. « Je ne m’en félicite évidemment pas, mais je le constate. Il est bon en tout cas qu’à un moment où Gaza est si présent dans l’actualité, un film puisse montrer ce qu’était la Grande marche du retour, comment on vivait là-bas avant... »
Visibiliser et humaniser les Palestiniens, un travail essentiel
Le documentaire s’ouvre sur le cortège funèbre de Yasser Mortaja. Ce jeune photographe avait été tué par l’armée israélienne en avril 2018 lors d’une des nombreuses manifestations organisées le long de la frontière avec Israël pour commémorer la Nakba, l'exode palestinien de 1948. Ce sont par la suite des images d’une Gaza pleine de vie qui nous sont montrées. Les jeunes sont particulièrement mis en avant. Des images d’une jeunesse hétéroclite tout à la fois créative, courageuse, résistante, révoltée, gagnée par l'envie de partir d'une terre où l'avenir est bouché mais aussi animée d'espoirs de lendemains meilleurs...
Voyage à Gaza, diffusé en avant-première dans le cadre du Festival du film franco-arabe (FFFA) de Noisy-le-Sec, s'attache à capter la beauté de Gaza. Il participe ainsi à contrer l'entreprise de déshumanisation des Palestiniens menée tambour battant par Israël et ses alliés ; une entreprise qui se nourrit notamment d'un manque cruel d’images de Gaza dans l'espace médiatique français et qui accélère l'opération de destruction d'un peuple, dans un quasi-indifférence du monde occidental. « Israël est une des entreprises coloniales les mieux réussies au monde », dira le cinéaste dans son documentaire.
A l'aune de l'actualité, le spectateur ne pourra s'empêcher de se demander ce que sont devenus les témoins du documentaire. Sont-ils morts ? Ont-ils réussi à s'extirper de Gaza ? Qu'est-il advenu de leurs familles, de leurs amis ? On apprendra que certains des jeunes étaient déjà en Europe lorsque la guerre a éclaté, vivant avec l'angoisse quotidienne de savoir des proches au seuil de la mort ; pour d’autres, on restera en revanche sans nouvelles, avec la hantise de les savoir possiblement sur la liste des dizaines de milliers de morts et de disparus. Poignant. Voyage à Gaza se range déjà dans la catégorie des films d'archives dont l'utilité pour l'Histoire n'est plus à démontrer.
Voyage à Gaza, diffusé en avant-première dans le cadre du Festival du film franco-arabe (FFFA) de Noisy-le-Sec, s'attache à capter la beauté de Gaza. Il participe ainsi à contrer l'entreprise de déshumanisation des Palestiniens menée tambour battant par Israël et ses alliés ; une entreprise qui se nourrit notamment d'un manque cruel d’images de Gaza dans l'espace médiatique français et qui accélère l'opération de destruction d'un peuple, dans un quasi-indifférence du monde occidental. « Israël est une des entreprises coloniales les mieux réussies au monde », dira le cinéaste dans son documentaire.
A l'aune de l'actualité, le spectateur ne pourra s'empêcher de se demander ce que sont devenus les témoins du documentaire. Sont-ils morts ? Ont-ils réussi à s'extirper de Gaza ? Qu'est-il advenu de leurs familles, de leurs amis ? On apprendra que certains des jeunes étaient déjà en Europe lorsque la guerre a éclaté, vivant avec l'angoisse quotidienne de savoir des proches au seuil de la mort ; pour d’autres, on restera en revanche sans nouvelles, avec la hantise de les savoir possiblement sur la liste des dizaines de milliers de morts et de disparus. Poignant. Voyage à Gaza se range déjà dans la catégorie des films d'archives dont l'utilité pour l'Histoire n'est plus à démontrer.
Voyage à Gaza, de Piero Usberti
Italie, France, 1h07
Sortie en salles le 6 novembre 2024
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