La Grande Mosquée de Paris a organisé, lundi 25 novembre, une journée d’études contre les violences faites aux femmes. L’occasion pour des hommes et des femmes de porter la voix de leur culte afin de se dresser contre un fléau qu’aucune religion, dans son esprit, ne saurait justifier.
En 2023, 119 morts violentes au sein du couple ont été recensés en France, soit un décès tous les trois jours en moyenne. 96 des 119 victimes sont des femmes ; des violences inacceptables qui font « l'actualité douloureuse de nos sociétés contemporaines » et qui, de par sa gravité, « mérite une considération de toutes les composantes de la société, de tous les instants », y compris des cultes. C’est le sens donné à la journée d’études organisée par la Grande Mosquée de Paris (GMP) lundi 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
« Être une femme demeure un combat » encore aujourd’hui, dans des sociétés où ces violences « s’inscrivent dans des processus d’inégalité », déclare, dans son allocution d’ouverture, le recteur Chems-Eddine Hafiz. « Décennies après décennies, les femmes ont poursuivi la conquête de leurs droits et de leur liberté, mais ce chemin, malheureusement, n'est pas achevé. » Comment les religions peuvent-elles se positionner face à cette problématique ? Qu’ont-elles à dire et surtout à faire ? Quelle est la part qui revient aux cultes pour combattre ce fléau ? « Les regards se tournent avec insistance, quelquefois avec ignorance ou malveillance, vers la religion musulmane. (…) A aucun moment, nous devons fuir ces regards interrogateurs », fait part le recteur face à l’assistance. Si, « envers et contre tout », il réaffirme que l’islam n’est « pas misogyne », il existe, hélas, « des conceptions erronées de l'islam, des traditions culturelles persistantes et des noirceurs d'une autre époque (qui) participent à exclure les femmes et à les fragiliser ».
« Le culte musulman et tous les autres cultes doivent pouvoir regarder en face leurs problèmes et, en même temps, trouver l'équilibre et l'harmonie entre leurs principes, leurs valeurs et l'émancipation des femmes. Nos fidèles attendent certaines réponses, ils sont souvent en proie à la confusion, face à certains excès de la lutte sociale », juge celui qui veut engager son institution religieuse vers des actions concrètes, notamment dans le cadre des formations aux imams. Car, « il faut le reconnaître », la société musulmane favorise largement « la masculinité et la virilité ».
« Être une femme demeure un combat » encore aujourd’hui, dans des sociétés où ces violences « s’inscrivent dans des processus d’inégalité », déclare, dans son allocution d’ouverture, le recteur Chems-Eddine Hafiz. « Décennies après décennies, les femmes ont poursuivi la conquête de leurs droits et de leur liberté, mais ce chemin, malheureusement, n'est pas achevé. » Comment les religions peuvent-elles se positionner face à cette problématique ? Qu’ont-elles à dire et surtout à faire ? Quelle est la part qui revient aux cultes pour combattre ce fléau ? « Les regards se tournent avec insistance, quelquefois avec ignorance ou malveillance, vers la religion musulmane. (…) A aucun moment, nous devons fuir ces regards interrogateurs », fait part le recteur face à l’assistance. Si, « envers et contre tout », il réaffirme que l’islam n’est « pas misogyne », il existe, hélas, « des conceptions erronées de l'islam, des traditions culturelles persistantes et des noirceurs d'une autre époque (qui) participent à exclure les femmes et à les fragiliser ».
« Le culte musulman et tous les autres cultes doivent pouvoir regarder en face leurs problèmes et, en même temps, trouver l'équilibre et l'harmonie entre leurs principes, leurs valeurs et l'émancipation des femmes. Nos fidèles attendent certaines réponses, ils sont souvent en proie à la confusion, face à certains excès de la lutte sociale », juge celui qui veut engager son institution religieuse vers des actions concrètes, notamment dans le cadre des formations aux imams. Car, « il faut le reconnaître », la société musulmane favorise largement « la masculinité et la virilité ».
Un travail théologique à mener main dans la main
Travailler, hommes et femmes ensemble, sur les interprétations des Textes sacrés, un souci que partageront nombre d’intervenants des tables rondes de la matinée, à commencer par Christina Weinhold, pasteure de l'Eglise protestante unie de France en région parisienne. « Quand on regarde l'Histoire, on se rend compte que si les textes bibliques sont uniquement dans les mains des hommes, ils souvent interprétés sous un regard d'hommes et, malheureusement, dans un intérêt masculin qui nous a amenés à de douloureuses situations » comme « la soumission de la femme expliquée avec la Bible dans la main sans qu’elle ne soit du tout justifiée ».
Elle, qui croit en l’importance de soutenir la parité hommes-femmes dans les instances religieuses pour mener au mieux le travail théologique sur l’interprétation des textes, plaide pour la mise en place de lieux d’écoute à destination des victimes dans les milieux religieux. « Nous avons découvert une faille dans notre discours chrétien » sur le pardon et l'amour, qui a amené « des femmes dont l'ennemi est le propre mari ou le conjoint » au « piège » consistant à supporter l'insupportable. « Tout le travail que nous faisons actuellement est de sensibiliser au fait que l'amour et le pardon connaissent des limites. Que face à la perversité, il faut absolument (…) se mettre à l'abri, être vigilant. (…) Il ne faut surtout pas être aveugle contre les abus », presse la pasteure en guise de recommandation.
« Réaffirmer que les femmes ne sont pas une minorité et que leur destin se décide à égalité avec celui des hommes, c'est une valeur religieuse, nous semble-t-il, fondamentale », déclare, par la suite, le théologien et prêtre catholique Antoine Guggenheim. Car « être une minorité, c'est une situation en danger. Les minorités sont toujours susceptibles, même en démocratie, même en République, d'être l'objet de mesures qui leur déplaisent parce que ce ne sont pas elles qui font les lois. »
Elle, qui croit en l’importance de soutenir la parité hommes-femmes dans les instances religieuses pour mener au mieux le travail théologique sur l’interprétation des textes, plaide pour la mise en place de lieux d’écoute à destination des victimes dans les milieux religieux. « Nous avons découvert une faille dans notre discours chrétien » sur le pardon et l'amour, qui a amené « des femmes dont l'ennemi est le propre mari ou le conjoint » au « piège » consistant à supporter l'insupportable. « Tout le travail que nous faisons actuellement est de sensibiliser au fait que l'amour et le pardon connaissent des limites. Que face à la perversité, il faut absolument (…) se mettre à l'abri, être vigilant. (…) Il ne faut surtout pas être aveugle contre les abus », presse la pasteure en guise de recommandation.
« Réaffirmer que les femmes ne sont pas une minorité et que leur destin se décide à égalité avec celui des hommes, c'est une valeur religieuse, nous semble-t-il, fondamentale », déclare, par la suite, le théologien et prêtre catholique Antoine Guggenheim. Car « être une minorité, c'est une situation en danger. Les minorités sont toujours susceptibles, même en démocratie, même en République, d'être l'objet de mesures qui leur déplaisent parce que ce ne sont pas elles qui font les lois. »
« Nos traditions religieuses doivent toujours être les locomotives du changement »
« Une religion doit pouvoir toujours distinguer entre sa parole révélée, son trésor saint et les pratiques culturelles qu'elle reçoit et qu'elle transmet même quelquefois contre les autorités religieuses », soutient le prêtre. « Les religions sont des puissances critiques de ce qui, dans des cultures, est encore non respectueux dans le fait que les femmes ne sont pas une minorité pour laquelle on décide à leur place des souffrances qu'elles ont à vivre. »
Même son de cloche pour le rabbin Gabriel Hagaï, qui reconnait cette tendance de la tradition juive « à reléguer les femmes derrière ». Mais « un changement de direction a commencé à s’amorcer à l'intérieur du judaïsme orthodoxe pour ouvrir davantage nos lieux de culte et nos institutions religieuses aux femmes » et leur permettre de nouveau, « comme elles l’ont été il y a plus 2 000 ans, à être à égalité des hommes dans la liturgie », affirme-t-il, citant l’exemple du couple de rabbins Emile et Myriam Ackermann.
Les violences faites aux femmes sont « essentiellement dues aux conditions sociales et historiques dans lesquelles nos religions se sont développées », appuie le religieux. « Nos traditions religieuses ne sont pas un ramassis de coutumes archaïques », elles doivent « être des locomotives du changement » afin de « tirer la société vers l'avant, comme nous l’avons été du temps de nos révélations. Nous avons été des révolutions, nous avons amené des droits à des pans de la société, les femmes, les animaux, la Création », lance-t-il. Les hommes et femmes de religion doivent « toujours être à la tête du changement, de l'élévation de la conscience humaine qui tire l'humanité vers le haut au niveau de la politique, de la morale et de la spiritualité ».
Même son de cloche pour le rabbin Gabriel Hagaï, qui reconnait cette tendance de la tradition juive « à reléguer les femmes derrière ». Mais « un changement de direction a commencé à s’amorcer à l'intérieur du judaïsme orthodoxe pour ouvrir davantage nos lieux de culte et nos institutions religieuses aux femmes » et leur permettre de nouveau, « comme elles l’ont été il y a plus 2 000 ans, à être à égalité des hommes dans la liturgie », affirme-t-il, citant l’exemple du couple de rabbins Emile et Myriam Ackermann.
Les violences faites aux femmes sont « essentiellement dues aux conditions sociales et historiques dans lesquelles nos religions se sont développées », appuie le religieux. « Nos traditions religieuses ne sont pas un ramassis de coutumes archaïques », elles doivent « être des locomotives du changement » afin de « tirer la société vers l'avant, comme nous l’avons été du temps de nos révélations. Nous avons été des révolutions, nous avons amené des droits à des pans de la société, les femmes, les animaux, la Création », lance-t-il. Les hommes et femmes de religion doivent « toujours être à la tête du changement, de l'élévation de la conscience humaine qui tire l'humanité vers le haut au niveau de la politique, de la morale et de la spiritualité ».
Lutter contre la misogynie en ayant « l’audace » de critiquer et de déconstruire le legs historique
« Les discours religieux sont le fait d’hommes qui donnent plus volontiers la parole qui forme des hommes à parler et apprend aux femmes à se taire », constate François Euvé, théologien jésuite. « La première violence qui a été faite aux femmes, c'est la violence faite aux Textes » à travers « l’accaparement » de leur lecture par le genre masculin, signifie également l’écrivaine Karima Berger. « Ce n'est pas l'homme en soi, dans son essence », le problème, précise-t-elle. « C'est qu'il y a tout un système de cohérence patriarcale qui fait que l'homme a gardé pour lui captif ce texte » et qu'il le lise dans un sens qui « sauvegarde (ses) intérêts ».
« Mon vrai ennemi n’est pas l'homme (…), mais l'avidité, la colère, la confusion, l'ignorance », a aussi fait valoir, plus tôt, Minh Trin Vo, ex-présidente de l’Union bouddhiste de France (UBF). « Une des lois fondamentales du bouddhisme, liée à l'impermanence, c'est l'interdépendance. Tout le monde est relié. »
« Il est plus que jamais nécessaire que l'islam que les grandes institutions de l'islam telles que la GMP se saisissent de ces sujets » des violences faites aux femmes, qu’elles ne se contentent pas de dire, face aux tristes réalités du terrain, que « les textes de l’islam sont magnifiques », mais s’attellent « à un vrai travail d'exégèse », martèle Kahina Bahloul, fondatrice de la mosquée Fatima, défenseure de l’imamat féminin.
Ce message sonne comme une adresse aux intervenants musulmans de la première table ronde, Rachid Benchikh et Younès Larbi, tous deux imams à la GMP. Le premier s’est contenté de faire un topo sur la situation des femmes dans la société antéislamique lorsqu'elles étaient traités comme des biens ; le second, de rappeler l’honneur et le respect accordés à la gente féminine en islam, « de sa naissance à sa mort ». Des points qui ne donnent pas matière à engager véritablement le débat mais qui sont bien utiles aux yeux d’Abdelali Mamoun, autre voix de la GMP. « Il est important de rappeler que le Coran est pleinement dans cette démarche de protéger, de préserver la sécurité de cette catégorie d'individus qu'on appelle les femmes, de leur garantir les mêmes droits et devoirs (que les hommes) et toutes les possibilités d'émancipation, qu'elle soit spirituelle, culturelle, éducative », dit-il.
Oui, mais comment ? Surtout pas en fermant les yeux sur la persistance d’interprétations problématiques de l’islam portés par des cadres religieux, répondent les intervenantes parmi lesquelles figure l’islamologue Kalthoum Saafi. « Les violences faites aux femmes touche toutes les cultures, toutes les sociétés, et ce n'est pas une exception islamique comme certains veulent le faire croire ». Dans le même temps, « il faut reconnaître qu'il y a un corpus qui est misogyne, avoir l’audace de critiquer le legs historique, ces textes qui sont ni Coran ni Sunna » qui sont « derrière toute une image, qu’on le veuille ou non, d'infériorité de la femme en islam » et qui ne reflètent en rien « le message de libération qu’est venu annoncer l'islam », se prononce-t-elle. Ce nécessaire travail de déconstruction, « avec l’apport des hommes de religion », viendra sortir des malentendus.
« Mon vrai ennemi n’est pas l'homme (…), mais l'avidité, la colère, la confusion, l'ignorance », a aussi fait valoir, plus tôt, Minh Trin Vo, ex-présidente de l’Union bouddhiste de France (UBF). « Une des lois fondamentales du bouddhisme, liée à l'impermanence, c'est l'interdépendance. Tout le monde est relié. »
« Il est plus que jamais nécessaire que l'islam que les grandes institutions de l'islam telles que la GMP se saisissent de ces sujets » des violences faites aux femmes, qu’elles ne se contentent pas de dire, face aux tristes réalités du terrain, que « les textes de l’islam sont magnifiques », mais s’attellent « à un vrai travail d'exégèse », martèle Kahina Bahloul, fondatrice de la mosquée Fatima, défenseure de l’imamat féminin.
Ce message sonne comme une adresse aux intervenants musulmans de la première table ronde, Rachid Benchikh et Younès Larbi, tous deux imams à la GMP. Le premier s’est contenté de faire un topo sur la situation des femmes dans la société antéislamique lorsqu'elles étaient traités comme des biens ; le second, de rappeler l’honneur et le respect accordés à la gente féminine en islam, « de sa naissance à sa mort ». Des points qui ne donnent pas matière à engager véritablement le débat mais qui sont bien utiles aux yeux d’Abdelali Mamoun, autre voix de la GMP. « Il est important de rappeler que le Coran est pleinement dans cette démarche de protéger, de préserver la sécurité de cette catégorie d'individus qu'on appelle les femmes, de leur garantir les mêmes droits et devoirs (que les hommes) et toutes les possibilités d'émancipation, qu'elle soit spirituelle, culturelle, éducative », dit-il.
Oui, mais comment ? Surtout pas en fermant les yeux sur la persistance d’interprétations problématiques de l’islam portés par des cadres religieux, répondent les intervenantes parmi lesquelles figure l’islamologue Kalthoum Saafi. « Les violences faites aux femmes touche toutes les cultures, toutes les sociétés, et ce n'est pas une exception islamique comme certains veulent le faire croire ». Dans le même temps, « il faut reconnaître qu'il y a un corpus qui est misogyne, avoir l’audace de critiquer le legs historique, ces textes qui sont ni Coran ni Sunna » qui sont « derrière toute une image, qu’on le veuille ou non, d'infériorité de la femme en islam » et qui ne reflètent en rien « le message de libération qu’est venu annoncer l'islam », se prononce-t-elle. Ce nécessaire travail de déconstruction, « avec l’apport des hommes de religion », viendra sortir des malentendus.
Faire de l’islam « un outil » pour combattre les violences
Pour le linguiste Boumédiène Benyahia, « il faut faire la distinction entre la religion avec un grand R et les religiosités infinies des individus qui sont fabriquées à partir d'un idéal religieux (...), pratiquées dans la société, et qui causent des frictions, parfois des tensions entre les êtres humains pour ne pas dire seulement les hommes et les femmes ». C'est au niveau des religiosités, qui engagent la responsabilité individuelle, « qu'il faudrait que le droit se prononce de manière claire ».
Plus que de s’adapter, les religions sont « capables d'innover de manière fidèle et créatrice » pour se dresser contre les excès de ce monde, soutient Antoine Guggenheim, qui souligne l’importance de l'éducation des enfants « à la non-violence et au respect des uns et des autres », garçons comme filles, pour avancer. Et Kalthoum Saafi de conclure : « Que la religion musulmane devienne un outil pour combattre des phénomènes comme celui des violences, qu’elle soit un élément d'éducation pour aider à dépasser ces problèmes plutôt qu’à légitimer des comportements inégalitaires envers les femmes ou qui font du mal à la société. »
Voir aussi la vidéo de La Casa del Hikma : L'égalité hommes-femmes en islam, un mytho ?
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