Trois jours après le meurtre perpétré à la mosquée de La Grand-Combe, le suspect est désormais hors d'état de nuire. Le point sur l'affaire, qui suscite beaucoup d'émotion, comme en témoignent les rassemblements organisés en hommage à Aboubakar Cissé mais aussi contre l'islamophobie.
Au lendemain des rassemblements d'hommage au jeune Aboubakar Cissé, sauvagement tué dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard), le procureur de la République d'Alès, Abdelkrim Grini, a annoncé à l'AFP, lundi 28 avril, que son meurtrier s'est rendu dimanche soir de lui-même dans un commissariat de la ville de Pistoia, près de Florence. L'homme, qui avait revendiqué son geste dans une vidéo, était traqué depuis trois jours par les autorités françaises.
Le magistrat du ministère public en charge de l'affaire a précisé qu'une procédure d'extradition va être engagée et un mandat d'arrêt européen émis en vue de son transfèrement en France, une procédure qui pourrait prendre « quelques jours ou quelques semaines ».
Plus de 70 enquêteurs et gendarmes étaient mobilisés pour retrouver le suspect, qui était inconnu des services de police et de justice mais qui, après les faits, était considéré comme « potentiellement extrêmement dangereux ».
« C'est une très grande satisfaction pour le procureur que je suis. Face à l'efficacité et à la détermination des moyens mis en place, l'auteur n'a eu pour seule issue que de se rendre et c'est la meilleure chose qu'il pouvait faire », a signifié Abdelkrim Grini. Néanmoins, il a « manifestement » bénéficié de complicités pour quitter la France. L'enquête est loin d'être close.
A ce jour, la piste islamophobe est privilégiée, mais d'autres pistes sont étudiées en parallèle, le meurtrier ayant « peut-être également des motivations de fascination de la mort, d'envie de donner la mort, d'envie aussi d'être considéré comme un tueur en série », a indiqué le procureur.
Mise à jour : La procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion. L'enquête va être conduite par un juge d’instruction du pôle criminel de Nîmes. Tandis que le Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné un « attentat terroriste antimusulman », la famille de la victime a demandé que le Parquet national antiterroriste (Pnat) soit saisi car, selon leur avocat Me Mourad Battikh, « il s'agit d'une attaque de nature terroriste » de par « l'analyse des éléments connus (qui) ne laisse aucun doute ». Mais le Pnat a décidé, à ce stade, de ne pas se saisir de cette affaire, estimant qu'elle n'est pas du ressort du terrorisme.
Le magistrat du ministère public en charge de l'affaire a précisé qu'une procédure d'extradition va être engagée et un mandat d'arrêt européen émis en vue de son transfèrement en France, une procédure qui pourrait prendre « quelques jours ou quelques semaines ».
Plus de 70 enquêteurs et gendarmes étaient mobilisés pour retrouver le suspect, qui était inconnu des services de police et de justice mais qui, après les faits, était considéré comme « potentiellement extrêmement dangereux ».
« C'est une très grande satisfaction pour le procureur que je suis. Face à l'efficacité et à la détermination des moyens mis en place, l'auteur n'a eu pour seule issue que de se rendre et c'est la meilleure chose qu'il pouvait faire », a signifié Abdelkrim Grini. Néanmoins, il a « manifestement » bénéficié de complicités pour quitter la France. L'enquête est loin d'être close.
A ce jour, la piste islamophobe est privilégiée, mais d'autres pistes sont étudiées en parallèle, le meurtrier ayant « peut-être également des motivations de fascination de la mort, d'envie de donner la mort, d'envie aussi d'être considéré comme un tueur en série », a indiqué le procureur.
Mise à jour : La procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion. L'enquête va être conduite par un juge d’instruction du pôle criminel de Nîmes. Tandis que le Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné un « attentat terroriste antimusulman », la famille de la victime a demandé que le Parquet national antiterroriste (Pnat) soit saisi car, selon leur avocat Me Mourad Battikh, « il s'agit d'une attaque de nature terroriste » de par « l'analyse des éléments connus (qui) ne laisse aucun doute ». Mais le Pnat a décidé, à ce stade, de ne pas se saisir de cette affaire, estimant qu'elle n'est pas du ressort du terrorisme.
Le climat islamophobe en France dénoncé par la gauche
L'annonce de l'arrestation du suspect a apporté un soulagement pour la famille de la victime, de même que pour les responsables et fidèles de la mosquée Khadidja, toujours choqués par ce crime violent dans l'enceinte même de leur lieu de culte. Ils restent tout de même sur leur garde du fait que le suspect pourrait avoir bénéficié de complicités dans cet odieux crime.
Bruno Retailleau, qui a annoncé que le renforcement de la sécurité des mosquées de France, a « chaleureusement » félicité les magistrats et les enquêteurs qui « ont fait preuve d’une grande détermination et d’un grand professionnalisme qui a permis d’obtenir des résultats dans des temps très courts ». La veille, le ministre de l'Intérieur s'était rendu à la sous-préfecture d'Alès pour y exprimer sa solidarité mais il est critiqué pour ne pas s'être aussi rendu dans les lieux du drame, au chevet des musulmans de La Grand-Combe.
Quelque 2 000 personnes ont participé à la marche blanche organisée dimanche 27 avril dans la commune. Ce même jour, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Paris contre l'islamophobie. Une minute de silence a été respectée en mémoire de la victime musulmane. Plusieurs élus de gauche ont fait acte de présence comme la secrétaire nationale des écologistes (EELV) Marine Tondelier et le chef de file des insoumis (LFI), Jean-Luc Mélenchon. Le député socialiste Jérôme Guedj s'était rendu Place de la République pour manifester sa solidarité mais a été honteusement pressé d'en partir par des manifestants.
Jean-Luc Mélenchon est, quant à lui, apparu très affecté lors de cette manifestation. Face à une femme en pleurs lui disant que les musulmans ne se sentent « plus du tout en sécurité, il y a une ligne rouge qui a été franchie », il n'a pas caché ses larmes. Devant la presse, il a déploré « un climat islamophobe (qui est) entretenu, cultivé, et des mois durant, et chacun jusqu'aux plus officiels, s'est senti autorisé à faire des déclarations dont sans doute, ils ne mesuraient pas toute la portée et toute la violence pour ceux qui avaient à la subir ». Il a cité Bruno Retailleau comme l'un de ceux qui entretiennent ce climat, en faisant notamment référence à sa participation au meeting controversé contre l'islamisme.
En réponse, le ministre a accusé LFI d'instrumentaliser le drame. Il a d'ailleurs annoncé avoir saisi la justice contre un collaborateur parlementaire de l’élue de Seine-et-Marne, Ersilia Soudais, qui a appelé à « constituer partout dans le pays des brigades d’autodéfense populaire » pour faire face à l'islamophobie. Des propos considérés par le ministre comme une incitation « à l’insurrection ».
D'autres rassemblements sont prévus cette semaine en France. L'un d'eux a d'ores et déjà été organisé ce lundi 28 avril, à 12h, devant l'Hôtel de ville de Montpellier à l'initiative du maire socialiste, Michaël Delafosse. « Face au racisme, à la xénophobie, l'intolérance religieuse, la République doit être ferme et unie », assure-t-il. « La République ne peut accepter que nos concitoyens de confession musulmane subissent un climat de peur. Nos principes seront plus forts que cette haine abjecte : soyons nombreux à le réaffirmer. »
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Bruno Retailleau, qui a annoncé que le renforcement de la sécurité des mosquées de France, a « chaleureusement » félicité les magistrats et les enquêteurs qui « ont fait preuve d’une grande détermination et d’un grand professionnalisme qui a permis d’obtenir des résultats dans des temps très courts ». La veille, le ministre de l'Intérieur s'était rendu à la sous-préfecture d'Alès pour y exprimer sa solidarité mais il est critiqué pour ne pas s'être aussi rendu dans les lieux du drame, au chevet des musulmans de La Grand-Combe.
Quelque 2 000 personnes ont participé à la marche blanche organisée dimanche 27 avril dans la commune. Ce même jour, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Paris contre l'islamophobie. Une minute de silence a été respectée en mémoire de la victime musulmane. Plusieurs élus de gauche ont fait acte de présence comme la secrétaire nationale des écologistes (EELV) Marine Tondelier et le chef de file des insoumis (LFI), Jean-Luc Mélenchon. Le député socialiste Jérôme Guedj s'était rendu Place de la République pour manifester sa solidarité mais a été honteusement pressé d'en partir par des manifestants.
Jean-Luc Mélenchon est, quant à lui, apparu très affecté lors de cette manifestation. Face à une femme en pleurs lui disant que les musulmans ne se sentent « plus du tout en sécurité, il y a une ligne rouge qui a été franchie », il n'a pas caché ses larmes. Devant la presse, il a déploré « un climat islamophobe (qui est) entretenu, cultivé, et des mois durant, et chacun jusqu'aux plus officiels, s'est senti autorisé à faire des déclarations dont sans doute, ils ne mesuraient pas toute la portée et toute la violence pour ceux qui avaient à la subir ». Il a cité Bruno Retailleau comme l'un de ceux qui entretiennent ce climat, en faisant notamment référence à sa participation au meeting controversé contre l'islamisme.
En réponse, le ministre a accusé LFI d'instrumentaliser le drame. Il a d'ailleurs annoncé avoir saisi la justice contre un collaborateur parlementaire de l’élue de Seine-et-Marne, Ersilia Soudais, qui a appelé à « constituer partout dans le pays des brigades d’autodéfense populaire » pour faire face à l'islamophobie. Des propos considérés par le ministre comme une incitation « à l’insurrection ».
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