L'Etat français appelé à reconnaître l'islamophobie comme « une menace majeure pour notre République »

Par Hanan Ben Rhouma, le 29/04/2025

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L'Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM) appelle les autorités à définir la lutte contre la haine des musulmans comme « une priorité absolue des pouvoirs publics ».

Après le meurtre d'un fidèle musulman à la mosquée de La Grand-Combe, l'Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM) y voit « une alerte pour la République ».

Selon la structure, qui a adressé dans la soirée du lundi 28 avril ses « pensées solidaires à la famille de la victime et à l'ensemble de la communauté musulmane », « cet acte barbare s'inscrit dans un contexte de libération croissante de la parole haineuse contre les musulmans, encouragée par certains discours stigmatisants. La banalisation de cette rhétorique favorise indéniablement le passage à l'acte ».

« Face à cette réalité, le sentiment d'insécurité des musulmans en France est légitime et doit être entendu par les autorités et les responsables politiques », poursuit l'ADDAM, pour qui, malgré l'arrestation de l'auteur des faits, « des réponses plus larges restent nécessaires pour rassurer les Français de confession musulmane et prévenir de tels actes à l'avenir ».

« Les citoyens de confession musulmane attendent une réaction institutionnelle forte face à ce phénomène haineux grandissant », souffle l'ADDAM, qui recommande aux gestionnaires de lieux de culte « une vigilance accrue ».

Une reconnaissance qui doit être « suivies d'effets tangibles »

Parce que « ces agressions répétées contre les musulmans et leurs institutions représentent une menace directe contre nos libertés fondamentales et contre notre République », l'association appelle les autorités à « reconnaître la haine antimusulmane comme une menace majeure pour notre République » et de faire de cette lutte « une priorité absolue des pouvoirs publics ».

« Cette reconnaissance et cette priorisation doivent impérativement être suivies d'effets tangibles, en y consacrant les moyens nécessaires. L'inaction ne fait qu'aggraver la fracture sociale voulue par ceux qui tentent de nous diviser. »

Outre une protection renforcée des lieux de culte, l'ADDAM - dont la plateforme de signalement des actes antimusulmans annoncée en février dernier devrait être lancée sous peu - appelle à « une condamnation unanime par les responsables publics à tous les échelons » du « climat haineux ambiant dont les musulmans sont victimes » ainsi qu'à « l'adoption de mesures immédiates contre les discours haineux ». Et de conclure : « Notre pays doit faire preuve de courage politique. Nous appelons toutes les forces démocratiques à se lever contre cette spirale de haine. »

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