Huit représentants du culte musulman en France ont appelé conjointement, fin avril, les pouvoirs publics à reconnaître que « les amalgames, quand ils deviennent obsessionnels, alimentent une atmosphère de défiance qui nourrit inévitablement la haine et la violence ».
Alors que la grogne de leaders musulmans traditionnellement engagés dans le dialogue avec l'Etat monte, plusieurs responsables départementaux du culte musulman participant au Forum de l'islam de France (Forif) ont lancé cette semaine un « appel solennel à la République » en mémoire d'Aboubakar Cissé, le jeune fidèle tué vendredi 25 avril dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard).
Ces présidents d'associations représentatives locales de Paris, de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, de Seine-et-Marne mais aussi des Alpes-Haute-Provence, des Ardennes, de Gironde, d'Indre-et-Loire, ont exprimé ensemble, dans une déclaration conjointe leur « indignation profonde », leur « douleur » et leur « exigence de justice » après « l'assassinat abject » d'un homme « animé de foi et de fraternité ».
Ce n'est « pas un fait divers », mais « un signal d'alarme » qui « révèle les conséquences terribles d'un climat public délétère, où la parole médiatique et politique, par imprudence ou par stratégie, a depuis des années contribué à désigner les musulmans comme suspects, menaçants, étrangers à leur propre patrie ».
Ces présidents d'associations représentatives locales de Paris, de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, de Seine-et-Marne mais aussi des Alpes-Haute-Provence, des Ardennes, de Gironde, d'Indre-et-Loire, ont exprimé ensemble, dans une déclaration conjointe leur « indignation profonde », leur « douleur » et leur « exigence de justice » après « l'assassinat abject » d'un homme « animé de foi et de fraternité ».
Ce n'est « pas un fait divers », mais « un signal d'alarme » qui « révèle les conséquences terribles d'un climat public délétère, où la parole médiatique et politique, par imprudence ou par stratégie, a depuis des années contribué à désigner les musulmans comme suspects, menaçants, étrangers à leur propre patrie ».
Un engagement « ferme, effectif, tangible » attendu avec ardeur
Aux responsables politiques et aux acteurs publics, « le temps est venu d'affirmer avec clarté et courage que les citoyens français de confession musulmane font pleinement partie du corps national, sans soupçon, sans exception, sans condition ».
« Le sang d'Aboubakar appelle un sursaut républicain. Il appelle à reconnaître que la stigmatisation systématique, les amalgames, quand ils deviennent obsessionnels, alimentent une atmosphère de défiance qui nourrit inévitablement la haine et la violence », signalent-ils.
Et de prévenir : « Notre engagement au sein du Forif vise à construire, patiemment, une présence musulmane de France enracinée dans les valeurs de la République et du vivre-ensemble. Mais nous ne pourrons réussir si des discours de stigmatisation continuent de miner les bases mêmes de la fraternité nationale. »
« Nous attendons de la République un engagement ferme, effectif, tangible : en actes, en protection et en reconnaissance », martèlent ces responsables, sur le même ton que l'Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM).
« Il est temps de protéger réellement tous les lieux de culte. Il est temps de cesser de tolérer la banalisation du soupçon généralisé envers une partie de nos concitoyens. Il est temps de traiter l'assassinat d'un jeune musulman en prière avec la même gravité que n'importe quel crime raciste fondé sur la haine anti-religieuse. Nous appelons solennellement à la mobilisation de la République tout entière pour préserver ce qui fait son honneur : la liberté, l'égalité, la fraternité. »
« Le sang d'Aboubakar appelle un sursaut républicain. Il appelle à reconnaître que la stigmatisation systématique, les amalgames, quand ils deviennent obsessionnels, alimentent une atmosphère de défiance qui nourrit inévitablement la haine et la violence », signalent-ils.
Et de prévenir : « Notre engagement au sein du Forif vise à construire, patiemment, une présence musulmane de France enracinée dans les valeurs de la République et du vivre-ensemble. Mais nous ne pourrons réussir si des discours de stigmatisation continuent de miner les bases mêmes de la fraternité nationale. »
« Nous attendons de la République un engagement ferme, effectif, tangible : en actes, en protection et en reconnaissance », martèlent ces responsables, sur le même ton que l'Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM).
« Il est temps de protéger réellement tous les lieux de culte. Il est temps de cesser de tolérer la banalisation du soupçon généralisé envers une partie de nos concitoyens. Il est temps de traiter l'assassinat d'un jeune musulman en prière avec la même gravité que n'importe quel crime raciste fondé sur la haine anti-religieuse. Nous appelons solennellement à la mobilisation de la République tout entière pour préserver ce qui fait son honneur : la liberté, l'égalité, la fraternité. »
Un vendredi de prière pour le défunt
Plusieurs de ces responsables mais aussi d'autres à travers la France ont invité les mosquées à faire des invocations en mémoire d'Aboubakar Cissé au cours de la grande prière du vendredi 2 mai. Une prière mortuaire est prévue ce même jour à la mosquée Khadidja, là où le fidèle musulman s'est vu lâchement ôté la vie, en pleine prière.
Dans une lettre adressée à des responsables de mosquées que Saphirnews a pu consulter, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a renouvelé « la solidarité du gouvernement à l'égard de nos compatriotes de confession musulmane », déclarant avoir pour eux une pensée particulière « alors que s'élèveront, ce vendredi, dans de nombreuses mosquées de France les invocations pour le défunt absent ». Le ministre chargé des Cultes cristallise de nombreuses critiques des communautés musulmanes ; critiques qui lui ont été notamment remontées à l'occasion d'une rencontre, mercredi 30 avril, avec des participants du Forum de l'islam de France (Forif).
Lire aussi :
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