Après l'attaque islamophobe à La Grand-Combe, Emmanuel Macron à l'écoute des musulmans de France

Par Hanan Ben Rhouma, le 29/04/2025

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Cinq jours après le meurtre islamophobe à La Grand-Combe, deux acteurs du culte musulman en France ont été conviés, mardi 29 avril, à l'Elysée par le chef de l'Etat, Emmanuel Macron.

Alors que les appels à la mobilisation contre l'islamophobie se multiplient en France après le meurtre d'Aboubakar Cissé à la mosquée de La Grand-Combe, les pouvoirs publics sont pressés de toute part par la composante musulmane française de réagir à la hauteur de la gravité de la situation.

Après avoir exprimé « le soutien de la Nation » aux musulmans de France le président de la République a convié, dans la matinée du mardi 29 avril, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, et la rectrice de la mosquée de Javel et présidente de la Coordination des associations musulmanes de Paris (CAP 75), Najat Benali, afin que ces derniers puissent remonter au sommet les préoccupations et exigences de leurs coreligionnaires devant pareille situation.

Le chef de l'Etat, qui a assuré que « la République ne tolérera jamais que des citoyens soient pris pour cible en raison de leur foi » selon un communiqué conjoint de la GMP et de la CAP 75 parvenu à la rédaction, a pris le temps d'écouter ces deux responsables. Ces derniers mis l’accent sur la peur et la colère qui habite les citoyens musulmans et la nécessité de voir les autorités s'en préoccuper d’urgence. Le malaise des fidèles a aussi été relayé, par ailleurs partagé par des leaders associatifs au point où plusieurs d'entre eux envisagent sérieusement de ne plus s’engager dans le dialogue institutionnel, à l'image des représentants musulmans d'Auvergne-Rhône-Alpes.

« Seule une réponse à la hauteur de l'épreuve que traverse notre société permettra de restaurer la confiance abîmée et de préserver l'unité de la Nation »

Alors que le Parquet national antiterroriste (Pnat) a décidé de ne pas se saisir de l’affaire, les deux responsables ont fait remonter au président que « la non-qualification de ce meurtre en attentat terroriste accentue le sentiment d'inquiétude et d'incompréhension, nourrissant l'impression d'un traitement inégal et d'un deux poids, deux mesures préoccupant ».

Faisant valoir que l’attaque perpétrée contre la mosquée n’est « pas un acte isolé, mais l'aboutissement tragique d'un climat délétère et persistant, dénoncé depuis des mois par les responsables de mosquées, les associations et les acteurs de terrain », Chems-Eddine Hafiz et Najat Benali ont plaidé pour « le renforcement de la lutte contre la haine antimusulmane » à travers un soutien « accru » à l'Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM).

Ils ont enfin insisté sur « la nécessité d'un engagement clair et sans réserve en faveur de la liberté de culte et de l'égalité entre tous les citoyens, quelles que soient leurs croyances », car « seule une réponse à la hauteur de l'épreuve que traverse notre société permettra de restaurer la confiance abîmée et de préserver l'unité de la Nation ».

Une interview de Najat Benali revenant sur cette rencontre est à trouver ici, sur Saphirnews.

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