Le rapport sur « l’entrisme islamiste » et « la menace » que les « réseaux fréristes » feraient peser sur la cohésion nationale et la République a été largement dénoncé, dès sa sortie le 21 mai, parmi les musulmans, en particulier parmi des responsables de mosquées qui craignent aujourd'hui des répercussions physiques et morales à l’encontre de leurs lieux de culte.
L’heure est difficile pour les musulmans de France. Autour du Conseil des mosquées du Rhône (CMR), trente responsables et représentants de mosquées se sont réunis, dimanche 25 mai, pour discuter du rapport sur « les Frères musulmans et l’islamisme politique » et de ses conséquences. Plusieurs mosquées dont certaines comptent parmi les membres fondateurs du CMR y sont explicitement citées comme la mosquée Othmane de Villeurbanne et le Centre interculturel de Décines (CID). Ce faisant, elles craignent d’être victimes d’amalgames mettant à mal leur réputation, ou encore d’être désignées comme des cibles pouvant être perçues par des extrémistes comme une incitation à des actes de haine et de violence.
Le recteur de la mosquée villeurbannaise, Azzedine Gaci, s’en était ému dès mercredi 21 mai pour déplorer un document qui « repose en réalité sur des approximations, des amalgames dangereux et un manque manifeste de discernement ». « Contrairement à ce qu’affirme le rapport, notre mosquée n’est pas affiliée à Musulmans de France (MF). Depuis 2015, nous avons fait le choix de l’indépendance en nous retirant de toute structure fédérative nationale », a-t-il martelé dans un communiqué. Même son de cloche de la part du CID, qui a « formellement » démenti, samedi 23 mai, « toute affiliation à quelconque organisation citée dans le rapport » et dénoncé une mise en cause « infondée et injuste ».
« Les insinuations laissant croire que nous chercherions à imposer notre religion ou à diffuser un quelconque projet politique sont mensongères et diffamatoires. Celles-ci relèvent du fantasme. Notre engagement repose sur le respect mutuel, la liberté de conscience et l'attachement aux valeurs républicaines », ont plaidé les responsables, qui constatent « avec regret l'émergence d'un climat islamophobe que certains politiques et médias semblent vouloir entretenir ou instrumentaliser ».
« Sous couvert de lutter contre des courants extrémistes, ce sont des structures paisibles et des citoyens musulmans engagés qui se retrouvent stigmatisés. Cette dérive est non seulement injuste, mais aussi dangereuse pour la cohésion nationale », ont-ils souligné. « Au-delà de notre cas, nous constatons un glissement problématique dans l’approche du rapport : sous prétexte de cibler certains courants idéologiques, c’est l’islam dans son ensemble qui se retrouve mis en cause. Ce biais pose une question éthique majeure, et nous appelons les auteurs, les relais institutionnels et médiatiques à plus de responsabilité », a signifié, pour sa part, la mosquée de Villeurbanne.
Le recteur de la mosquée villeurbannaise, Azzedine Gaci, s’en était ému dès mercredi 21 mai pour déplorer un document qui « repose en réalité sur des approximations, des amalgames dangereux et un manque manifeste de discernement ». « Contrairement à ce qu’affirme le rapport, notre mosquée n’est pas affiliée à Musulmans de France (MF). Depuis 2015, nous avons fait le choix de l’indépendance en nous retirant de toute structure fédérative nationale », a-t-il martelé dans un communiqué. Même son de cloche de la part du CID, qui a « formellement » démenti, samedi 23 mai, « toute affiliation à quelconque organisation citée dans le rapport » et dénoncé une mise en cause « infondée et injuste ».
« Les insinuations laissant croire que nous chercherions à imposer notre religion ou à diffuser un quelconque projet politique sont mensongères et diffamatoires. Celles-ci relèvent du fantasme. Notre engagement repose sur le respect mutuel, la liberté de conscience et l'attachement aux valeurs républicaines », ont plaidé les responsables, qui constatent « avec regret l'émergence d'un climat islamophobe que certains politiques et médias semblent vouloir entretenir ou instrumentaliser ».
« Sous couvert de lutter contre des courants extrémistes, ce sont des structures paisibles et des citoyens musulmans engagés qui se retrouvent stigmatisés. Cette dérive est non seulement injuste, mais aussi dangereuse pour la cohésion nationale », ont-ils souligné. « Au-delà de notre cas, nous constatons un glissement problématique dans l’approche du rapport : sous prétexte de cibler certains courants idéologiques, c’est l’islam dans son ensemble qui se retrouve mis en cause. Ce biais pose une question éthique majeure, et nous appelons les auteurs, les relais institutionnels et médiatiques à plus de responsabilité », a signifié, pour sa part, la mosquée de Villeurbanne.
Une crainte décuplée après l'assassinat d'Aboubakar Cissé
C’est un appel similaire qui a été lancé par le CMR à l’issue de la réunion dominicale. L’instance présidée par le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, a fait part de sa « profonde préoccupation face à la suspicion persistante qui entoure les musulmans dans notre pays. Cette méfiance généralisée nourrit leur mise à l'écart symbolique et renforce leur exclusion du récit national ».
Un mois après l'assassinat de Aboubaker Cissé dans une mosquée du Gard, « les allégations contenues dans ce rapport nous inquiètent pour notre sécurité et nous interpellent car elles ne reflètent en rien la réalité vécue sur le terrain, ni les efforts constants de nos mosquées pour promouvoir le dialogue et notamment interreligieux, la paix sociale et l'unité nationale », souligne le CMR dont les membres sont « fermement attachées à un islam enraciné dans ses valeurs spirituelles, respectueux du cadre républicain et pleinement investi dans la vie collective ».
Alors que le CMR, avec d’autres institutions musulmanes, avait récemment menacé de reconsidérer sa participation à des activités institutionnelles en réponse à la montée de discours intolérants contre les musulmans, les autorités sont plus que jamais appelées « à faire preuve de rigueur, de prudence et de discernement dans l'analyse, la communication et l'interprétation de données aussi sensibles, dont l'impact peut être profond et durable ». Quant aux musulmans de France, ils sont incités à se mobiliser pour « pour exprimer (leurs) préoccupations communes, et (leur) engagement pour le bien commun, dans le respect des valeurs de fraternité, de justice et de dignité partagée ».
Lire aussi :
Les Français musulmans sous le joug de la mentalité préfasciste
Rapport sur les Frères musulmans : vigilance face aux dérives
Marseille : les aides financières attribuées au collège-lycée musulman Ibn Khaldoun suspendues
Un rapport sur « l’islamisme politique » aux répercussions qui inquiètent les musulmans de France
Contre l’islamophobie, les responsables musulmans d’Auvergne-Rhône-Alpes menacent de boycotter les activités institutionnelles
Un mois après l'assassinat de Aboubaker Cissé dans une mosquée du Gard, « les allégations contenues dans ce rapport nous inquiètent pour notre sécurité et nous interpellent car elles ne reflètent en rien la réalité vécue sur le terrain, ni les efforts constants de nos mosquées pour promouvoir le dialogue et notamment interreligieux, la paix sociale et l'unité nationale », souligne le CMR dont les membres sont « fermement attachées à un islam enraciné dans ses valeurs spirituelles, respectueux du cadre républicain et pleinement investi dans la vie collective ».
Alors que le CMR, avec d’autres institutions musulmanes, avait récemment menacé de reconsidérer sa participation à des activités institutionnelles en réponse à la montée de discours intolérants contre les musulmans, les autorités sont plus que jamais appelées « à faire preuve de rigueur, de prudence et de discernement dans l'analyse, la communication et l'interprétation de données aussi sensibles, dont l'impact peut être profond et durable ». Quant aux musulmans de France, ils sont incités à se mobiliser pour « pour exprimer (leurs) préoccupations communes, et (leur) engagement pour le bien commun, dans le respect des valeurs de fraternité, de justice et de dignité partagée ».
Lire aussi :
Les Français musulmans sous le joug de la mentalité préfasciste
Rapport sur les Frères musulmans : vigilance face aux dérives
Marseille : les aides financières attribuées au collège-lycée musulman Ibn Khaldoun suspendues
Un rapport sur « l’islamisme politique » aux répercussions qui inquiètent les musulmans de France
Contre l’islamophobie, les responsables musulmans d’Auvergne-Rhône-Alpes menacent de boycotter les activités institutionnelles