Une marche interreligieuse à Calais, le sort des migrants à l'esprit

Par Lina Farelli, le 27/06/2025

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L'association Compostelle-Cordoue, impliquée dans le dialogue interculturel et interreligieux depuis 2009, organise cet été une nouvelle marche interconvictionnelle à Calais et ses environs.

C'est à Calais que l’association Compostelle-Cordoue, qui organise chaque année des marches intergénérationnelles et interconvictionnelles en France et à l'étranger, veut faire vivre cette fois sa devise « Marcher - Dialoguer - Comprendre ».

Pour leur marche annuelle prévue du 18 au 25 juillet prochain, les initiateurs ont choisi cette ville du Pas-de-Calais « du fait des larges possibilités de marche qu’offrent les sentiers qui courent le long du littoral de la Manche ainsi qu’au sein du magnifique Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale ». Dans la mesure où les chemins ont « l’avantage de ne présenter aucune difficulté particulière », la marche saura convenir à des publics de tous âges et de diverses conditions physiques.

La cinquantaine de participants, parmi lesquels des scouts, iront à la découverte de la ville et de ses habitants, de son port - le premier pour le trafic passagers en France - ainsi que de son riche patrimoine historique, culturel et architectural. « L’histoire de Calais ne s’arrête pas à la statue de Rodin représentant les six notables venant remettre tristement les clés de la ville au roi d’Angleterre », souligne les organisateurs.

Ces migrants, « nos frères »

Le séjour sera ponctué « de rencontres et d'échanges de cercles de réflexions ». La question des migrations occupera une place de choix lors de cette édition. Car la ville de Calais est connue pour être, depuis plusieurs décennies, une zone de transit pour des milliers d'exilés souhaitant rejoindre l'Eldorado britannique. Avec son lot de drames qui ne font guère la Une de l'actualité : selon l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM), 78 personnes sont mortes en 2024 en tentant la traversée de la Manche à bord d'embarcations de fortune, un record depuis 2018.

« Calais est le lieu où se brisent (trop) souvent les rêves de celles et ceux que la violence, les persécutions ou l’absence d’avenir ont poussé sur les chemins de l’exil », signifie Compostelle-Cordoue. Le choix s'est donc posé sur Calais « parce que les migrants sont nos frères, que leurs drames nous bouleversent, et que nous souhaitons les rencontrer, dialoguer avec les associations qui les accueillent et écouter les sauveteurs qui viennent bénévolement les secourir ».

Une cérémonie d'hommage aux migrants disparus dans la Manche sera d'ailleurs organisée le 19 juillet dans la commune d’Escalles, au sud de Calais. Une plaque mémorielle y sera posée. « Dialoguer avec les acteurs économiques, politiques et sociaux de la ville, écouter les associations qui accueillent les migrants et les accompagnent, tels sont les objectifs des membres de Compostelle-Cordoue toujours très attachés à comprendre les atouts et enjeux du territoire dans lequel ils séjournent. »

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