Le gouvernement indien expulse depuis des semaines à tour de bras des migrants musulmans vers le Bangladesh, « au mépris des procédures régulières », selon Human Rights Watch. Si les autorités invoquent la lutte contre l'immigration illégale, l'ONG estime plutôt que « ses actions reflètent des politiques discriminatoires plus larges à l'encontre des musulmans ».
C'est par centaines que les autorités indiennes ont expulsé ces dernières semaines des migrants vers le Bangladesh au nom de la lutte contre l'immigration clandestine. Cependant, la raison invoquée n'est « pas convaincante » du fait que les expulsions ont été effectués « au mépris des procédures régulières, des garanties nationales et des normes internationales relatives aux droits de l’Homme » selon Human Rights Watch (HRW). Nombre d'entre eux sont en effet « des citoyens indiens originaires des États limitrophes du Bangladesh ». « Le gouvernement indien a dû réadmettre des dizaines de personnes qui ont finalement prouvé leur citoyenneté indienne », signale l'ONG depuis fin juillet.
Derrière la lutte contre l'immigration illégale, HRW dénonce la chasse aux musulmans menée ces dernières années par le gouvernement dirigé par Narendra Modi et le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP). « Ses actions reflètent des politiques discriminatoires plus larges à l'encontre des musulmans », appuie Elaine Pearson, directrice Asie de HRW.
Depuis mai 2025, les autorités ont « intensifié ses opérations d'expulsion des Bengalis musulmans vers le Bangladesh, sous prétexte de dissuader les personnes d'entrer en Inde sans autorisation légale », dénonce l'organisation de défense des droits humains. Elle précise que l'actuelle répression des migrants fait suite à l'attaque meurtrière perpétrée par des hommes armés contre des touristes hindous au Jammu-et-Cachemire en avril dernier, plongeant alors l'Inde et le Pakistan dans un nouveau conflit ouvert.
Derrière la lutte contre l'immigration illégale, HRW dénonce la chasse aux musulmans menée ces dernières années par le gouvernement dirigé par Narendra Modi et le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP). « Ses actions reflètent des politiques discriminatoires plus larges à l'encontre des musulmans », appuie Elaine Pearson, directrice Asie de HRW.
Depuis mai 2025, les autorités ont « intensifié ses opérations d'expulsion des Bengalis musulmans vers le Bangladesh, sous prétexte de dissuader les personnes d'entrer en Inde sans autorisation légale », dénonce l'organisation de défense des droits humains. Elle précise que l'actuelle répression des migrants fait suite à l'attaque meurtrière perpétrée par des hommes armés contre des touristes hindous au Jammu-et-Cachemire en avril dernier, plongeant alors l'Inde et le Pakistan dans un nouveau conflit ouvert.
Des personnes vulnérables visés en premier lieu
C'est alors que « la police a commencé à harceler les musulmans, a refusé d'accepter leurs demandes de citoyenneté et a saisi leurs téléphones, leurs documents et leurs effets personnels, les empêchant de contacter leur famille », indique HRW sur la base de plusieurs témoignages. « Certaines des personnes appréhendées ont déclaré que des agents de la Force indienne de sécurité des frontières (BSF) les avaient menacés et agressés et, dans quelques cas, les avaient forcés à traverser la frontière sous la menace d'une arme. »
Aucune donnée officielle sur le nombre de personnes expulsées n'est fournie à ce jour, mais « les garde-frontières du Bangladesh ont signalé que l'Inde avait expulsé plus de 1 500 hommes, femmes et enfants musulmans vers le Bangladesh entre le 7 mai et le 15 juin, dont environ 100 réfugiés rohingyas du Myanmar ».
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme a également signalé que 40 autres exilés rohingyas ont été poussés par des policiers indiens à se jeter dans la mer près du Myanmar, en leur donnant des gilets de sauvetage et les obligeant à nager jusqu'au rivage. La Cour suprême indienne a refusé début mai de bloquer les expulsions de Rohingyas, affirmant que s'ils sont considérés comme des étrangers au regard de la loi indienne, ils doivent être expulsés. Et ce alors qu'ils sont persécutés dans leur pays.
Les expulsions, qui ciblent souvent des travailleurs pauvres et donc vulnérables, se poursuivent encore à ce jour, particulièrement depuis les États d'Assam, d'Uttar Pradesh, de Maharashtra, du Gujarat, d'Odisha et du Rajasthan, tous dirigés par le BJP.
Lire aussi : Inde : une vague de suicide parmi les musulmans d’Assam craignant de devenir apatrides
L'immigration irrégulière du Bangladesh vers l'Inde « dure depuis des décennies, mais il n'existe pas de données précises et les chiffres sont souvent gonflés à des fins politiques », fait part HWR, qui dénonce les discours de haine de hauts responsables du BJP diabolisant les Indiens musulmans afin d'engranger du soutien de la base électorale hindoue.
L'exécutif est appelé à « cesser d'expulser illégalement des personnes sans procédure régulière et garantir à chacun l'accès à des garanties procédurales pour se protéger contre la détention et l'expulsion arbitraires ». Il doit aussi « veiller à ce que les forces de sécurité et les gardes-frontières n’utilisent pas une force excessive ».
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Aucune donnée officielle sur le nombre de personnes expulsées n'est fournie à ce jour, mais « les garde-frontières du Bangladesh ont signalé que l'Inde avait expulsé plus de 1 500 hommes, femmes et enfants musulmans vers le Bangladesh entre le 7 mai et le 15 juin, dont environ 100 réfugiés rohingyas du Myanmar ».
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme a également signalé que 40 autres exilés rohingyas ont été poussés par des policiers indiens à se jeter dans la mer près du Myanmar, en leur donnant des gilets de sauvetage et les obligeant à nager jusqu'au rivage. La Cour suprême indienne a refusé début mai de bloquer les expulsions de Rohingyas, affirmant que s'ils sont considérés comme des étrangers au regard de la loi indienne, ils doivent être expulsés. Et ce alors qu'ils sont persécutés dans leur pays.
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