A Marseille, la menace d'une fermeture administrative plane de nouveau sur la mosquée des Bleuets. Ses représentants se mobilisent aujourd'hui contre « un acharnement politique » des services préfectoraux.
Représentants et fidèles de la mosquée des Bleuets, située dans le 13e arrondissement de Marseille, expriment aujourd’hui leur ras-le-bol de voir leur lieu de culte de nouveau menacé d’une fermeture administrative par les services de l’Etat. Une procédure en ce sens a en effet été engagé mi-septembre par la préfecture des Bouches-du-Rhône, qui accuse l’imam de la mosquée, Smaïn Bendjilali, de légitimer « la violence » et de provoquer « à la haine ou à la discrimination » à travers des propos.
Cette figure religieuse, aujourd’hui détenteur d’un DU Laïcité, a été condamné en mai dernier par le tribunal correctionnel de Marseille pour « apologie du terrorisme ». Cette condamnation n'était en revanche pas assortie d’une interdiction définitive d’exercer au sein de la mosquée, au grand dam de la préfecture qui revient donc à la charge avec un nouveau projet de fermeture.
Cette procédure agace en premier lieu Smaïn Bendjilali qui a organisé, mercredi 24 septembre, une conférence de presse avec des responsables de la mosquée et des avocats pour dézinguer le projet d’arrêté de fermeture. L’imam dénonçait déjà dès le 18 septembre sur ses réseaux sociaux non « pas une décision de droit, mais une décision politique » de la préfecture.
« On me reproche encore d’avoir étudié et partagé des ouvrages classiques de l’islam (40 hadiths de Nawawi, Le Jardin des vertueux…), pourtant vendus dans toutes les librairies ; d’avoir cité Ibn Taymiyya, Nawawi, al-Bukhari ou Muslim, comme le font des milliers d’imams et d’étudiants ; d’avoir dénoncé l’islamophobie et les injustices ». (….) Ce n’est pas une mesure de sécurité, mais un abus de pouvoir. Ce n’est pas une protection de la République, mais un ciblage idéologique contre l’islam », tranchait-il.
Cette figure religieuse, aujourd’hui détenteur d’un DU Laïcité, a été condamné en mai dernier par le tribunal correctionnel de Marseille pour « apologie du terrorisme ». Cette condamnation n'était en revanche pas assortie d’une interdiction définitive d’exercer au sein de la mosquée, au grand dam de la préfecture qui revient donc à la charge avec un nouveau projet de fermeture.
Cette procédure agace en premier lieu Smaïn Bendjilali qui a organisé, mercredi 24 septembre, une conférence de presse avec des responsables de la mosquée et des avocats pour dézinguer le projet d’arrêté de fermeture. L’imam dénonçait déjà dès le 18 septembre sur ses réseaux sociaux non « pas une décision de droit, mais une décision politique » de la préfecture.
« On me reproche encore d’avoir étudié et partagé des ouvrages classiques de l’islam (40 hadiths de Nawawi, Le Jardin des vertueux…), pourtant vendus dans toutes les librairies ; d’avoir cité Ibn Taymiyya, Nawawi, al-Bukhari ou Muslim, comme le font des milliers d’imams et d’étudiants ; d’avoir dénoncé l’islamophobie et les injustices ». (….) Ce n’est pas une mesure de sécurité, mais un abus de pouvoir. Ce n’est pas une protection de la République, mais un ciblage idéologique contre l’islam », tranchait-il.
Un bras de fer judiciaire inéluctable
« On transforme des références religieuses universelles en "preuves de radicalisation". On instrumentalise un simple retweet pour fermer une mosquée. On criminalise la critique d’Israël et la solidarité avec la Palestine. C’est ça, la réalité de l’islamophobie d’État : copier-coller d’accusations déjà invalidées, procès d’intention permanents, sanctions collectives contre les fidèles, volonté d’étouffer toute voix musulmane indépendante », ajoutait-il. « Nous ne sommes pas face à un traitement équitable, mais face à un acharnement administratif et politique. Ils veulent faire de la mosquée des Bleuets un exemple, pour intimider toutes les autres. Mais que ce soit clair : la mosquée des Bleuets reste ouverte à ce jour. Et nous nous battrons l’association et moi, pour que ce lieu de culte continue à vivre et à accueillir les fidèles. La liberté de culte est une garantie constitutionnelle. La transformer en champ de bataille idéologique, c’est attaquer les droits fondamentaux de tous les croyants. »
Deux jours plus tard, la mosquée signait un communiqué pour se dire mobilisée contre une procédure « injuste et abusive » qui « porte une atteinte grave à la liberté de culte ». « Sa fermeture serait une perte grave pour le quartier, les arrondissements du 13/14 et plus largement pour la ville de Marseille et ses environs », insistait-elle. Une pétition de soutien mise en ligne sur Change appelle maintenant les autorités à « reconsidérer cette décision (de fermeture) et à engager un dialogue constructif et transparent avec les représentants de la mosquée et ses fidèles ».
En vain. Le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc, a fait savoir, jeudi 25 septembre, devant la presse qu’il procédera à la fermeture administrative de la mosquée « la semaine prochaine ». Un nouveau bras de fer judiciaire va devoir être engagé, auquel se disent aujourd'hui prêts les représentants de la mosquée, qui ont notamment le soutien du député LFI Sébastien Delogu et de la conseillère municipale EELV Nouriati Djambae.
Deux jours plus tard, la mosquée signait un communiqué pour se dire mobilisée contre une procédure « injuste et abusive » qui « porte une atteinte grave à la liberté de culte ». « Sa fermeture serait une perte grave pour le quartier, les arrondissements du 13/14 et plus largement pour la ville de Marseille et ses environs », insistait-elle. Une pétition de soutien mise en ligne sur Change appelle maintenant les autorités à « reconsidérer cette décision (de fermeture) et à engager un dialogue constructif et transparent avec les représentants de la mosquée et ses fidèles ».
En vain. Le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc, a fait savoir, jeudi 25 septembre, devant la presse qu’il procédera à la fermeture administrative de la mosquée « la semaine prochaine ». Un nouveau bras de fer judiciaire va devoir être engagé, auquel se disent aujourd'hui prêts les représentants de la mosquée, qui ont notamment le soutien du député LFI Sébastien Delogu et de la conseillère municipale EELV Nouriati Djambae.
Pour « un traitement équitable et respectueux de l'islam » en France
Le Conseil départemental du culte musulman des Bouches-du-Rhône (CDCM 13) a également apporté son soutien à la mosquée, estimant que la décision préfectorale « repose sur des accusations contestées visant l'imam Ismaïl, déjà jugé le 30 mai 2025, et dont la condamnation fait actuellement l'objet d'un appel suspensif ». « Pourtant, ce sont aujourd'hui l'ensemble des fidèles et les habitants du quartier qui se trouvent sanctionnés. Nous considérons cette mesure comme une punition collective injuste », a-t-elle fait part mercredi 24 septembre.
L'instance, dont les demandes répétées de rencontre avec les services préfectoraux n'ont pas abouti, « en appelle à la responsabilité et au dialogue » car « seule la concertation permet d'éviter tensions et incompréhensions ».
Avant de conclure : « Nous demandons un traitement équitable et respectueux de l'islam et de ses institutions, au même titre que pour toutes les autres religions de notre pays. La liberté de culte est une valeur fondamentale qu'il convient de protéger et de renforcer, non d'affaiblir. »
Lire aussi :
Un imam influent de Marseille condamné pour apologie du terrorisme
Mosquée des Bleuets : face à la menace de fermeture, l'imam de Marseille va suivre une formation laïcité[
L'instance, dont les demandes répétées de rencontre avec les services préfectoraux n'ont pas abouti, « en appelle à la responsabilité et au dialogue » car « seule la concertation permet d'éviter tensions et incompréhensions ».
Avant de conclure : « Nous demandons un traitement équitable et respectueux de l'islam et de ses institutions, au même titre que pour toutes les autres religions de notre pays. La liberté de culte est une valeur fondamentale qu'il convient de protéger et de renforcer, non d'affaiblir. »
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