Le gouvernement britannique a annoncé, jeudi 23 octobre, qu’une enveloppe de 11 millions d’euros sera allouée à la sécurisation des mosquées et des centres éducatifs musulmans. Un fonds qui s’ajoute aux 33,7 millions d’euros déjà crédités cette année pour le même objet, afin de faire face à la forte montée des crimes islamophobes outre-Manche. Qu'en est-il en France ?
C’est une annonce de taille que le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a faite jeudi 23 octobre au cours de sa visite à la mosquée de Peacehaven, dans le Sussex de l’Est, victime d’un grave incendie criminel survenu dans la nuit du 4 au 5 octobre.
Au lendemain de l'annonce par la police de plusieurs nouvelles arrestations dans le cadre de cette affaire, le chef du gouvernement travailliste a fait savoir qu’une enveloppe de 10 millions de livres (11 millions d’euros) sera allouée à la sécurisation des mosquées et des écoles musulmanes.
Ce fonds s’ajoute désormais aux 29,4 millions de livres (33,7 millions d’euros) crédités cette année pour permettre aux associations musulmanes de renforcer la sécurité de leurs bâtiments en investissant dans des caméras de vidéosurveillance, des dispositifs anti-intrusion ou encore dans du personnel de sécurité.
« La Grande-Bretagne est un pays fier et tolérant. Toute attaque contre une communauté est une attaque contre notre nation tout entière et nos valeurs. Ce financement offrira aux communautés musulmanes la protection dont elles ont besoin et qu'elles méritent, leur permettant de vivre en paix et en sécurité », a fait valoir Keir Starmer auprès des musulmans.
Au lendemain de l'annonce par la police de plusieurs nouvelles arrestations dans le cadre de cette affaire, le chef du gouvernement travailliste a fait savoir qu’une enveloppe de 10 millions de livres (11 millions d’euros) sera allouée à la sécurisation des mosquées et des écoles musulmanes.
Ce fonds s’ajoute désormais aux 29,4 millions de livres (33,7 millions d’euros) crédités cette année pour permettre aux associations musulmanes de renforcer la sécurité de leurs bâtiments en investissant dans des caméras de vidéosurveillance, des dispositifs anti-intrusion ou encore dans du personnel de sécurité.
« La Grande-Bretagne est un pays fier et tolérant. Toute attaque contre une communauté est une attaque contre notre nation tout entière et nos valeurs. Ce financement offrira aux communautés musulmanes la protection dont elles ont besoin et qu'elles méritent, leur permettant de vivre en paix et en sécurité », a fait valoir Keir Starmer auprès des musulmans.
Un fonds d'urgence aussi alloué aux juifs
« Mon gouvernement s'engage à offrir des rues plus sûres pour tous, et cela signifie protéger les lieux de culte de ceux qui cherchent à nous diviser par la haine et la violence », a-t-il ajouté.
En ce sens, Keir Starmer avait d'ailleurs annoncé, une semaine plus tôt, un fonds d'urgence de 10 millions de livres pour la sécurisation des centres communautaires juifs après la grave attaque de la synagogue Heaton Park, à Manchester. Celle-ci, perpétrée début octobre en pleine célébration de Yom Kippour, avait provoqué la mort de deux fidèles.
L'enveloppe annoncée s'ajoute, quant à elle, aux 18 millions de livres (20,6 millions d'euros) dont dispose, pour le même objet cette année, la communauté juive, à travers le Fonds communautaire de sécurité (CST).
Le Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB) a salué l'annonce faite à Peacehaven, estimant que le renforcement des dispositifs de sécurité des mosquées était « attendu depuis longtemps ». L’organisation a toutefois mis un bémol, déclarant que « le gouvernement semble toujours faire l'autruche quant aux causes de cette vague d'hostilité et d'attaques islamophobes envers les Britanniques musulmans. Tant que nous traiterons les symptômes plutôt que les causes, les communautés religieuses minoritaires continueront de vivre dans l'ombre de cette haine ».
Selon les dernières données gouvernementales, les crimes islamophobes ont augmenté de 19 % au cours de l’année prenant fin en mars 2025, tandis que 44 % de l’ensemble des crimes haineux à caractère religieux visaient les musulmans.
En ce sens, Keir Starmer avait d'ailleurs annoncé, une semaine plus tôt, un fonds d'urgence de 10 millions de livres pour la sécurisation des centres communautaires juifs après la grave attaque de la synagogue Heaton Park, à Manchester. Celle-ci, perpétrée début octobre en pleine célébration de Yom Kippour, avait provoqué la mort de deux fidèles.
L'enveloppe annoncée s'ajoute, quant à elle, aux 18 millions de livres (20,6 millions d'euros) dont dispose, pour le même objet cette année, la communauté juive, à travers le Fonds communautaire de sécurité (CST).
Le Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB) a salué l'annonce faite à Peacehaven, estimant que le renforcement des dispositifs de sécurité des mosquées était « attendu depuis longtemps ». L’organisation a toutefois mis un bémol, déclarant que « le gouvernement semble toujours faire l'autruche quant aux causes de cette vague d'hostilité et d'attaques islamophobes envers les Britanniques musulmans. Tant que nous traiterons les symptômes plutôt que les causes, les communautés religieuses minoritaires continueront de vivre dans l'ombre de cette haine ».
Selon les dernières données gouvernementales, les crimes islamophobes ont augmenté de 19 % au cours de l’année prenant fin en mars 2025, tandis que 44 % de l’ensemble des crimes haineux à caractère religieux visaient les musulmans.
Qu'en est-il en France ?
Un tel budget est à faire pâlir les responsables des mosquées et autres instances religieuses en France, où les musulmans sont pourtant plus nombreux. Malgré des actes islamophobes en forte progression en 2025 et la survenue de crimes graves comme le fut récemment l’incendie criminel de la mosquée d’Uzès (Gard), la réponse politique demeure bien en-deçà des attentes des Français musulmans.
Le Programme K du Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), qui finance des travaux de sécurisation des lieux de culte - toutes confessions confondues - jusqu'à 80 % du montant total du projet, n’est crédité que de 4 à 5 millions d'euros en 2024. En 2023, 174 dossiers ont pu être financés, pour un montant total de 5,73 millions d'euros.
Dans une circulaire de juin 2025 adressée par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bruno Retailleau, aux préfets, il est demandé que, « au regard de l'actualité et de la dynamique des actes antireligieux, la sécurisation des lieux de culte et sites associés au culte devra faire l'objet d'une attention particulière de (leur) part et sera poursuivie, malgré les contraintes budgétaires existantes, avec une l'enveloppe dédiée à niveau comparable à celle exécutée en 2024 ».
Or le budget du FIPD s'élève cette année à 74,4 millions d'euros, contre 87,4 millions d'euros en 2024. Une baisse conséquente qui impacte logiquement l'ensemble des programmes. Cette année 2025, selon nos informations, environ 700 000 € ont servi à financer 28 projets du culte musulman.
« L'augmentation de 72 % des actes antimusulmans depuis le début de l'année par rapport à l'an dernier doit vous conduire à renforcer votre soutien aux projets portés par des acteurs du culte musulman de votre département », souligne la circulaire aux préfectures.
« S'agissant du programme K, il vous est demandé de poursuivre une dynamique "d'aller vers" afin que les responsables des cultes connaissent mieux ce dispositif et qu'ils puissent être mieux accompagnés dans leurs démarches », le tout en assurant « un équilibre territorial des projets ». Les acteurs du culte musulman en attendent néanmoins bien plus pour lutter contre la haine, au regard des inquiétudes maintes fois réitérées auprès des autorités.
Lire aussi :
L'Irlande du Nord secouée par une semaine de graves violences racistes et xénophobes, ce qu'il s'est passé
Au Royaume-Uni, une hausse record des actes antimusulmans recensés en 2024, explications
Islamophobie : après l'attaque de Southport, l'inquiétude des Britanniques musulmans toujours aussi présente
Et aussi :
Gard : la mosquée d'Uzès victime d'un incendie volontaire, l'enquête ouverte
Face à l'explosion de la haine antimusulmane, le cri d'alarme lancé par des associations représentatives du culte musulman en France et l'ADDAM
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Dans une circulaire de juin 2025 adressée par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bruno Retailleau, aux préfets, il est demandé que, « au regard de l'actualité et de la dynamique des actes antireligieux, la sécurisation des lieux de culte et sites associés au culte devra faire l'objet d'une attention particulière de (leur) part et sera poursuivie, malgré les contraintes budgétaires existantes, avec une l'enveloppe dédiée à niveau comparable à celle exécutée en 2024 ».
Or le budget du FIPD s'élève cette année à 74,4 millions d'euros, contre 87,4 millions d'euros en 2024. Une baisse conséquente qui impacte logiquement l'ensemble des programmes. Cette année 2025, selon nos informations, environ 700 000 € ont servi à financer 28 projets du culte musulman.
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« S'agissant du programme K, il vous est demandé de poursuivre une dynamique "d'aller vers" afin que les responsables des cultes connaissent mieux ce dispositif et qu'ils puissent être mieux accompagnés dans leurs démarches », le tout en assurant « un équilibre territorial des projets ». Les acteurs du culte musulman en attendent néanmoins bien plus pour lutter contre la haine, au regard des inquiétudes maintes fois réitérées auprès des autorités.
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