Le président de la mosquée de Pessac toujours menacé d'expulsion vers le Niger

Par Benjamin Andria (avec AFP), le 12/08/2024

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Le tribunal administratif de Paris a rejeté, samedi 10 août, la demande du président du Rassemblement des musulmans de Pessac (RMP) de suspendre la procédure d'expulsion à son encontre décidée par le ministère de l'Intérieur.

Abdourahmane Ridouane, qui était sous le coup d’une assignation à résidence durant la période des Jeux olympiques, avait été interpellé jeudi 8 août en vue d'une expulsion vers son pays d'origine, le Niger, alors que le tribunal de Bordeaux avait donné un avis défavorable à cette procédure.

Le président de l'association, qui gère la mosquée Al-Farouk, présentée comme « d’obédience salafiste », est accusé de diffuser « idéologie hostile aux valeurs et institutions de la République française », notamment des « publications à teneur antisémite et haineuse à l’encontre d’Israël et des juifs », ceci « sous couvert de dénoncer les discriminations dont serait victime la communauté musulmane ou la persécution, par Israël et ses alliés, du peuple palestinien ».

Le tribunal a souligné des « propos » et « publications sur les réseaux sociaux » de l’imam « qui mobilisent de manière ambiguë un vocabulaire guerrier et des références à la "résistance" de "martyrs" », susceptibles « d’attiser les tensions traversant la société française ».

Il a aussi été relevé « le caractère très particulier du contexte géopolitique actuel marqué par les tensions au Proche-Orient, l’existence d’une menace terroriste durant les Jeux olympiques et paralympiques, et la recrudescence, sur le territoire national, d’actes haineux visant les communautés juive et musulmane ».

Le juge administratif n'a pas retenu l'atteinte aux libertés fondamentales, estimant que « sa présence en France serait nécessaire à la poursuite de ses activités associatives » et que « l’ensemble de sa famille, à l’exception de son épouse, vit au Niger, où il se rend régulièrement ».

Pour son avocat, Me Sefen Guez Guez, « le ministre de l'Intérieur démissionnaire fait de l'expulsion de M. Ridouane une question de principe alors que la justice s'est déjà prononcée en sa faveur. Ceci devrait nous interroger sur le sens des décisions prises par l'administration et la façon avec laquelle on traite les représentants de la composante musulmane de notre pays ».

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