Canada : Québec réclame la démission de la représentante chargée de la lutte contre l'islamophobie

Par Lina Farelli, le 15/09/2024

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Au Québec, le gouvernement provincial est très remonté contre la représentante spéciale chargée de la lutte contre l'islamophobie au Canada, Amira Elghawaby. Des appels à sa démission sont de nouveau lancés après que la représentante ait formulé fin août des pistes aux universités canadiennes pour faire face aux répercussions du conflit israélo-palestinien sur les campus.

L’une d’elles consiste à « accroître la diversité du corps professoral à temps plein afin de mieux refléter le corps étudiant, y compris une représentation accrue des membres du corps professoral musulmans, palestiniens et arabes » dans les campus. Une proposition qui fait bondir la ministre de l’Enseignement supérieur du Québec, Pascale Déry. « Amira Elghawaby doit se mêler de ses affaires. Amira Elghawaby doit se mêler de ses affaires. On parle de la même personne qui a insulté les Québécois à plusieurs reprises. Elle n’a aucune légitimité de demander à nos collèges et universités quoi faire. On le réitère : elle doit démissionner », a-t-elle réagi, vendredi 13 septembre, sur X, vendredi matin. « Le simple fait de suggérer l’embauche de professeurs sur la base de la religion va à l’encontre des principes de laïcité, mais aussi des critères liés à l’excellence dans nos établissements. »

« Mme Elghawaby, celle-là même qui a déjà tenu des propos insultants envers les Québécois, veut s’ingérer dans la gestion de nos universités. Elle leur recommande de discriminer et d’embaucher des professeurs en fonction de leur foi. Dans un Etat laïque, c’est inenvisageable. On a déjà demandé sa démission et on le réitère. Elle n’a aucune légitimité pour formuler des recommandations pour le Québec. Elle doit quitter son poste, et celui-ci devrait tout simplement être aboli », a appuyé le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge.

Alors qu’il était aux côtés du Premier ministre canadien Justin Trudeau pour une rencontre, le chef du gouvernement québécois François Legault a indiqué à la presse qu’il trouvait la proposition d’Amira Elghawaby « totalement inacceptable », en reprenant les arguments formulés par ses ministres.

« Tout d’abord, soyons très clairs, les universités doivent embaucher les personnes les plus qualifiées », a répondu le Justin Trudeau, ajoutant que la représentante spéciale « fait un travail indépendant, fait des recommandations et surtout, essaie d'encourager le dialogue entre différents groupes » présents dans le pays. La possibilité d’une démission d’Amira Elghawaby n’a pas été évoquée.

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