Le président de la mosquée de Pessac va être remis en liberté sous contrôle judiciaire

Par Lina Farelli, le 05/11/2024

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Le président de la mosquée Al-Farouk de Pessac, Abderrahmane Ridouane, va être libéré, mercredi 6 novembre, du centre de rétention administrative de Mesnil-Amelot, en région parisienne, dans lequel il se trouvait depuis août dans l’attente de son expulsion vers le Niger, a annoncé son avocat Me Sefen Guez Guez lundi 4 novembre. L’imam, qui devait être jugé ce jour en comparution immédiate pour « apologie du terrorisme », a obtenu le renvoi de son procès au 13 janvier 2025. Dans l’attente de cette audience, il est placé sous contrôle judiciaire.

Le président du Rassemblement des musulmans de Pessac (RMP), qui était sous le coup d’une assignation à résidence durant la période des Jeux olympiques de Paris, avait été interpellé le 8 août en vue d'une expulsion vers son pays d'origine.

Le tribunal administratif de Paris avait rejeté, deux jours plus tard, la demande de l'imam de suspendre la procédure d'expulsion à son encontre décidée par le ministère de l'Intérieur. Celui-ci accuse Abderrahmane Ridouane de diffuser une « idéologie hostile aux valeurs et institutions de la République française », notamment des « publications à teneur antisémite et haineuse à l’encontre d’Israël et des juifs », ceci « sous couvert de dénoncer les discriminations dont serait victime la communauté musulmane ou la persécution, par Israël et ses alliés, du peuple palestinien ».

Le Conseil d’Etat avait maintenu en septembre la décision du tribunal administratif. Abderrahmane Ridouane n’a cependant pas pu être expulsé à défaut, pour les autorités françaises, d’obtenir un laisser-passer consulaire du Niger. A une semaine de la fin légale de sa rétention d’une durée de 90 jours, fin octobre, il avait été placé en garde à vue au commissariat de Meaux pour répondre de l'accusation d’« apologie du terrorisme ».

« Cette procédure-bâillon fondée sur des propos datant de plusieurs mois n’a qu’un seul but : empêcher la remise en liberté d’Abderrahmane Ridouane, privé de ses proches depuis le 8 août 2024 et loin de la mosquée de Pessac qu’il a fondée », avait alors assuré son avocat, dénonçant « la particulière célérité avec laquelle le parquet a déféré au signalement du ministère de l’Intérieur pour mettre en échec la perspective d’une libération du président de la mosquée de Pessac. (…) Le deux poids, deux mesures n’en est que plus manifeste ». Finalement, l’équipe de défense a « mis en échec la volonté du parquet de le placer en détention provisoire ». Abderrahmane Ridouane a désormais deux mois pour préparer sa défense.

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