La proposition folle de Donald Trump sur Gaza fait bondir les pays musulmans

Par Lina Farelli, le 06/02/2025

PENDANT LE RAMADAN, SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !
Faire de la bande de Gaza « la Côte d’Azur du Moyen-Orient », mais sans les Palestiniens, c’est le projet fou évoqué par Donald Trump au cours d’une conférence de presse organisée mardi 4 février avec Benjamin Netanyahou lors de sa visite à Washington. Le président américain voit même une « prise de contrôle à long terme » de l'enclave palestinienne par les Etats-Unis, présentant cette proposition comme « une grande stabilité à cette partie du Moyen-Orient, et peut-être à tout le Moyen-Orient ». Une idée « remarquable » pour le chef du gouvernement israélien et ses soutiens, une offense pour les Palestiniens qui nie leurs droits inaliénables et plaide pour un nettoyage ethnique de Gaza selon de nombreux experts du droit international.

De nombreux pays et dirigeants ont rapidement dénoncé la proposition américaine. L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a vivement dénoncé, jeudi 6 février, les déclarations du président américain Donald Trump appelant à déplacer le peuple palestinien hors de la bande de Gaza Elle a, par ailleurs condamné le soutien américain « à la prétendue souveraineté israélienne sur la terre palestinienne », (…) considérant que cela contribue à la consolidation de l'occupation, de la colonisation et de la saisie forcée des terres palestiniennes ». « Ceci constitue une violation flagrante des principes du droit international et des résolutions pertinentes de l'ONU, y compris la résolution 2334 du Conseil de sécurité, compromettrait les opportunités de paix et déstabiliserait la région », a-t-elle ajouté.

L'OCI a exprimé « son rejet absolu de tout plan visant à modifier la réalité géographique, démographique ou juridique du territoire palestinien occupé, soulignant que la bande de Gaza fait partie intégrante de l'État de Palestine occupé ». Elle soutient tout plan visant à un cessez-le-feu « global et durable » mais également au « retrait complet de l'occupation israélienne », au « renforcement de la détermination des Palestiniens sur leur terre et leur retour en toute sécurité dans leurs foyers », à une « fourniture d'une aide d'urgence », à « la relance économique et la reconstruction de la bande de Gaza » et à « la reddition des comptes pour tous les crimes commis par l'occupation israélienne à l'encontre du peuple palestinien ».

Face à l'arrêt du financement de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), l'OCI a enfin renouvelé son soutien indéfectible à l’organisation onusienne en raison de « son rôle central et irremplaçable » qui fait d’elle « un témoin de l'engagement international en faveur des droits des réfugiés palestiniens et un élément de stabilité dans la région ».

L'Egypte et la Jordanie, parmi nombre de pays musulmans, ont condamné la proposition de Donald Trump visant à déplacer les deux millions de Palestiniens hors de Gaza. « L'Arabie saoudite poursuivra ses efforts inlassables pour établir un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, et n'établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela», a fait savoir, mercredi 5 février, le ministère des Affaires étrangère saoudiens, affirmant que sa position est « non négociable ».

« La France réitère son opposition à tout déplacement forcé de la population palestinienne de Gaza, qui constituerait une violation grave du droit international, une atteinte aux aspirations légitimes des Palestiniens, mais aussi une entrave majeure à la solution à deux États et un facteur de déstabilisation majeur pour nos partenaires proches que sont l’Égypte et la Jordanie ainsi que pour l’ensemble de la région », a fait part le Quai d'Orsay mercredi 5 février. La France « continuera à se mobiliser pour la mise en œuvre de la solution à deux États, la seule qui puisse garantir la paix et la sécurité sur le long terme aux Israéliens et aux Palestiniens. L’avenir de Gaza doit s’inscrire non dans la perspective d’un contrôle par un État tiers mais dans le cadre d’un futur État palestinien, sous l’égide de l’Autorité palestinienne ».

Lire aussi :
Gaza : après la trêve, rien ne semble changer pour les Palestiniens, mais le rôle des femmes n'est plus la même
Le retour des Palestiniens dans le nord de Gaza : un moment historique
En soutien à Israël, Donald Trump en faveur d'un nettoyage ethnique à Gaza
Israël/Gaza : un accord de cessez-le-feu enfin trouvé après 15 mois d'un immense calvaire
Gaza outragée ! Gaza martyrisée ! Mais jamais brisée !
Depuis Gaza la dévastée, entrons en 2025 avec résilience, force et espoir pour la paix