Après la démission de Sébastien Lecornu, la France replonge dans une nouvelle crise politique inédite

Par Saphirnews, le 06/10/2025

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Coup de théâtre. Le gouvernement Lecornu n'aura pas vécu une journée, le plus court de la Ve République. Quelques heures après avoir annoncé sa formation, Sebastien Lecornu a remis sa démission, lundi 6 octobre, à Emmanuel Macron qui l'a acceptée. Une démission expresse, trois semaines après la nomination à Matignon de ce fidèle du chef de l'Etat et un mois après la chute du gouvernement Bayrou.

« On ne peut pas être Premier ministre lorsque les conditions ne sont pas remplies », a-t-il déclaré lors d'une courte allocution à Matignon, en déplorant notamment « des appétits partisans, non sans lien avec la future élection présidentielle » qui ont mené à sa démission.

Cette décision intervient après l'annonce de l'UDI de quitter la coalition gouvernementale et, surtout, les lourdes critiques de Bruno Retailleau la veille au soir, peu après l'annonce. Bien qu'il cristallise les critiques à gauche, le ministre de l'Intérieur avait été reconduit à son poste mais avait menacé de partir du gouvernement, estimant que peu de place a été faite à des personnalités de son parti Les Républicains (LR) dont il assure la présidence depuis mai dernier.

Il n'a surtout pas digéré la nomination - surprise - de Bruno Le Maire au ministère des Armées, lui qui avait claqué la porte des LR pour rejoindre la macronie et diriger Bercy entre 2017 et 2024. Le bilan lors de son passage au ministère de l'Economie est vivement critiqué des oppositions, à droite et surtout à gauche.

Sébastien Lecornu avait promis une « rupture », mais avait reconduit onze ministres à leur poste. Outre le controversé Bruno Retailleau, il avait replacé Gérald Darmanin à la Justice, Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, Manuel Valls aux Outre-mers ou encore Rachida Dati à la Culture.

Désormais, les appels à la dissolution de l'Assemblée nationale se font pressants. Le Rassemblement national (RN), en tête des sondages, a appelé Emmanuel Macron à convoquer des législatives anticipées. Du côté de La France Insoumise (LFI), on milite pour la destitution du président de la République et l'examen d'une motion en ce sens signée par les députés insoumis ainsi que des députés des groupes écologistes et communistes.

La crise politique du moment, profonde, est inédite. Aucun scénario n'est exclu, laissant les Français toujours plus dans le brouillard.

Mise à jour : Contre toute attente, Emmanuel Macron a de nouveau chargé Sebastien Lecornu pour « d'ultimes négociations » d'ici à mercredi soir pour former un gouvernement. Cette annonce intervient après que Bruno Lemaire a renoncé à sa nomination. En cas d'échec, l'Elysée a indiqué que le chef de l'Etat prendra ses responsabilités, sans qu'on sache à ce stade quelle option il choisira.