L'abbé Pierre, véritable icône de la solidarité, est aujourd'hui accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles, ont annoncé, mercredi 17 juillet, l'organisation Emmaüs et la fondation Abbé Pierre. Dix-sept après sa mort, le choc de ces terribles révélations est immense.
Les révélations ont eu l'effet d'une immense déflagration au sein des communautés Emmaüs et bien au-delà en France. Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre ont rendu publics, mercredi 17 juillet, des faits pouvant s’apparenter à des agressions sexuelles ou du harcèlement sexuel, commis par la figure religieuse entre la fin des années 1970 et 2005.
« Ces faits ont concerné des salariées, des volontaires et bénévoles de certaines de nos organisations membres, ou des jeunes femmes dans l’entourage personnel de l’abbé Pierre », explique le mouvement, qui a mandaté un cabinet expert de la prévention des violences pour mener un travail d’écoute et d’analyse. Celui-ci, qui a débuté un an plus tôt, en 2023, après qu'Emmaüs France a été destinataire d’un témoignage faisant état d’une agression sexuelle sur une femme, a permis de recueillir les témoignages de sept femmes dont une était mineure au moment des premiers faits. Le religieux touchait régulièrement leurs poitrines, fait notamment état le rapport.
« D’après les informations recueillies, plusieurs autres femmes ont subi des faits comparables, mais n’ont pas pu être entendues », poursuit Emmaüs. Avec l'aide du groupe Egaé, fondé par l'activiste féministe Caroline de Haas, le mouvement indique avoir mis en place « un dispositif de recueil de témoignages et d’accompagnement, strictement confidentiel, s’adressant aux personnes ayant été victime ou témoin de comportements inacceptables de la part de l’abbé Pierre ».
« Ces révélations bouleversent nos structures, au sein desquelles la figure de l’abbé Pierre occupe une place majeure. Chacun d’entre nous connaît son histoire et son message. Ces agissements changent profondément le regard que nous portons sur un homme connu avant tout pour son combat contre la pauvreté, la misère et l’exclusion », signifie Emmaüs. Le mouvement salue ainsi « le courage » des femmes qui, par leur parole, ont permis de mettre au jour des « actes intolérables (qui) ont laissé des traces ».
« Ces faits ont concerné des salariées, des volontaires et bénévoles de certaines de nos organisations membres, ou des jeunes femmes dans l’entourage personnel de l’abbé Pierre », explique le mouvement, qui a mandaté un cabinet expert de la prévention des violences pour mener un travail d’écoute et d’analyse. Celui-ci, qui a débuté un an plus tôt, en 2023, après qu'Emmaüs France a été destinataire d’un témoignage faisant état d’une agression sexuelle sur une femme, a permis de recueillir les témoignages de sept femmes dont une était mineure au moment des premiers faits. Le religieux touchait régulièrement leurs poitrines, fait notamment état le rapport.
« D’après les informations recueillies, plusieurs autres femmes ont subi des faits comparables, mais n’ont pas pu être entendues », poursuit Emmaüs. Avec l'aide du groupe Egaé, fondé par l'activiste féministe Caroline de Haas, le mouvement indique avoir mis en place « un dispositif de recueil de témoignages et d’accompagnement, strictement confidentiel, s’adressant aux personnes ayant été victime ou témoin de comportements inacceptables de la part de l’abbé Pierre ».
« Ces révélations bouleversent nos structures, au sein desquelles la figure de l’abbé Pierre occupe une place majeure. Chacun d’entre nous connaît son histoire et son message. Ces agissements changent profondément le regard que nous portons sur un homme connu avant tout pour son combat contre la pauvreté, la misère et l’exclusion », signifie Emmaüs. Le mouvement salue ainsi « le courage » des femmes qui, par leur parole, ont permis de mettre au jour des « actes intolérables (qui) ont laissé des traces ».
L'Eglise catholique exprime sa « douleur »
« Le choc a été immense pour nous. La priorité est de faire preuve d’une totale transparence et faire tout ce qui est en notre capacité pour aider et soutenir les personnes qui ont eu le courage de témoigner », fait part Marie-Hélène Le Nédic, présidente de la Fondation Abbé Pierre. « Nous allons vivre une période mouvementée, mais je veux dire (aux personnes que nous accompagnons) que nous allons poursuivre sans relâche notre combat auprès d'elles. »
L'Eglise catholique, à travers la Conférence des évêques de France (CEF), s'est exprimé dans un communiqué en assurant « les personnes victimes de sa profonde compassion et de sa honte que de tels faits puissent être commis par un prêtre, et redit sa détermination à se mobiliser pour faire de l’Eglise une maison sûre ».
L’abbé Pierre avait déjà avoué avoir fait entorse à son vœu de chasteté dans le livre entretien Mon Dieu...pourquoi, publié par le philosophe Frédéric Lenoir deux ans après sa mort en 2007. Cette icône de la solidarité, surnommée le « frère des pauvres », « a eu, dans notre pays et dans le monde, un impact remarquable ; il a éveillé les consciences sur la responsabilité de tous à l’égard des personnes en précarité, et a renouvelé le regard que notre société porte sur les plus pauvres », affirme la CEF. « Mais sa position ne saurait dispenser du travail de vérité nécessaire, que vient de réaliser Emmaüs avec clarté et courage. »
La présente affaire rappelle celle qui a notamment secoué L'Arche en 2020, sur des faits plus graves mettant en cause son fondateur, Jean Vanier.
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