Si l’organisation du hajj dans les pays à majorité musulmane est préservée, ce sont les tarifs du séjour à La Mecque, au plus haut après la crise sanitaire de la Covid-19, qui sont au cœur de tous les débats intracommunautaires autour du cinquième pilier de l'islam.
L’Arabie Saoudite a enfin ouvert ses frontières aux pèlerins étrangers, eux qui étaient interdits d’entrée dans le royaume pour accomplir le hajj en 2020 et en 2021. Néanmoins, le grand pèlerinage est limité cette saison. Alors qu’ils étaient plus de 2,5 millions à faire les circumambulations (tawaf) autour de la Kaaba, ils ne sont désormais plus qu’un million à y être autorisés dont 850 000 provenant des frontières extérieures saoudiennes dès lors qu’ils disposent d’un schéma vaccinal complet. En outre, les personnes de plus de 65 ans, qui constituent le gros du bataillon de pèlerins, ont été empêchées de s’inscrire cette année.
Si les autorités ont justifié la limitation du nombre et de l’âge au nom de la prudence à afficher contre toute reprise épidémique, c’est ailleurs qu’il faut voir la raison. Les autorités se sont en effet targuées d’avoir accueilli 4,2 millions de musulmans, tous âges confondus, pour la omra durant les 20 premiers jours du Ramadan en avril. Pour Kamel S., un très bon connaisseur du secteur du hajj qui s’est récemment rendu dans les Lieux saints, « la quasi-totalité des contrôles sanitaires sont levés à La Mecque. En réalité, ils ont entamé de gros chantiers dans divers sites du hajj et ils ont pris du retard. C'est surtout pour des raisons logistiques qu'ils ont limité les quotas ».
Si les autorités ont justifié la limitation du nombre et de l’âge au nom de la prudence à afficher contre toute reprise épidémique, c’est ailleurs qu’il faut voir la raison. Les autorités se sont en effet targuées d’avoir accueilli 4,2 millions de musulmans, tous âges confondus, pour la omra durant les 20 premiers jours du Ramadan en avril. Pour Kamel S., un très bon connaisseur du secteur du hajj qui s’est récemment rendu dans les Lieux saints, « la quasi-totalité des contrôles sanitaires sont levés à La Mecque. En réalité, ils ont entamé de gros chantiers dans divers sites du hajj et ils ont pris du retard. C'est surtout pour des raisons logistiques qu'ils ont limité les quotas ».
Pourquoi les prix affichent des records
Les quotas attribués aux pays (voir ici la carte) ont chuté en moyenne de 45 % par rapport à 2019 mais cette baisse peut aller jusqu’à 50 % et plus. C’est le cas de l’Indonésie à qui l’Arabie Saoudite attribue le quota le plus important au monde au regard du nombre de musulmans : il est passé de 221 000 à 110 500 pèlerins. Qui dit limitation du nombre dit augmentation de la demande face à l’offre, contribuant ainsi à faire monter les prix qui ont déjà explosé pour la saison 1443/2022 pour l’ensemble des musulmans de la planète. En cause, la flambée du prix du kérosène qui impacte le transport aérien, celui des hébergements après des rénovations entamées dans le secteur de l’hôtellerie ou encore l’envolée des taxes saoudiennes.
A cela s’ajoute, pour nombre de pays en voie de développement, la crise économique qui engendre notamment une forte dépréciation des monnaies locales et aggrave l’inflation. Au point que des pays ont décidé de ne pas organiser le hajj cette année comme le Gabon ou le Sri Lanka. Certains Etats, malgré les difficultés, ont fait le choix d’augmenter les subventions aux pèlerins pour soulager des portefeuilles, mais cela n’a pas toujours suffi.
Moults candidats au pèlerinage qui ont vu leur pouvoir d’achat prendre un sacré coup n’ont pas eu d’autre choix que celui de se désister pour des raisons économiques, certains après avoir attendu parfois des années pour être tirés au sort… Au Maroc, le ministère des Habous et des Affaires islamiques a fixé le prix à 63 800 dirhams, soit plus de 6 000 €. Si les Algériens ou encore les Sénégalais déboursent une somme à peu près similaire, ce n’est pas le cas des Tunisiens pour qui le tarif a été annoncé à 26 000 dinars, soit 8 200 euros. Le tout sans compter l’argent de poche pour les dépenses personnelles. Une véritable fortune dans ces pays.*
Mise à jour : Le ministère tunisien des Affaires religieuses a fixé le prix du hajj à 16 400 dinars, soit un peu plus de 5 100 €. Une somme qui demeure conséquente pour un grand nombre de Tunisiens.
A cela s’ajoute, pour nombre de pays en voie de développement, la crise économique qui engendre notamment une forte dépréciation des monnaies locales et aggrave l’inflation. Au point que des pays ont décidé de ne pas organiser le hajj cette année comme le Gabon ou le Sri Lanka. Certains Etats, malgré les difficultés, ont fait le choix d’augmenter les subventions aux pèlerins pour soulager des portefeuilles, mais cela n’a pas toujours suffi.
Moults candidats au pèlerinage qui ont vu leur pouvoir d’achat prendre un sacré coup n’ont pas eu d’autre choix que celui de se désister pour des raisons économiques, certains après avoir attendu parfois des années pour être tirés au sort… Au Maroc, le ministère des Habous et des Affaires islamiques a fixé le prix à 63 800 dirhams, soit plus de 6 000 €. Si les Algériens ou encore les Sénégalais déboursent une somme à peu près similaire, ce n’est pas le cas des Tunisiens pour qui le tarif a été annoncé à 26 000 dinars, soit 8 200 euros. Le tout sans compter l’argent de poche pour les dépenses personnelles. Une véritable fortune dans ces pays.*
Mise à jour : Le ministère tunisien des Affaires religieuses a fixé le prix du hajj à 16 400 dinars, soit un peu plus de 5 100 €. Une somme qui demeure conséquente pour un grand nombre de Tunisiens.
Une flambée générale des tarifs qui ne cessera pas à l'avenir
Tandis que les prix très élevés obligent des musulmans à reporter leur voyage, pour Kamel S., « la règle sur le hajj, c’est que les prix montent, mais ne redescendent jamais. Si une personne n’a pas les moyens de le faire cette année, il sera difficile de les avoir l'année prochaine ».
Le hajj est le voyage d’une vie et c’est peu de le dire. Au-delà des dimensions religieuse et spirituelle inhérentes à ce rite, son coût a et va toujours alimenter les débats intracommunautaires. Rappelons tout de même que ce pilier de l’islam est obligatoire pour les musulmans et les musulmanes à condition qu’ils et elles aient les moyens physiques ET financiers de l’accomplir. Ouf, Dieu merci !
Le hajj est le voyage d’une vie et c’est peu de le dire. Au-delà des dimensions religieuse et spirituelle inhérentes à ce rite, son coût a et va toujours alimenter les débats intracommunautaires. Rappelons tout de même que ce pilier de l’islam est obligatoire pour les musulmans et les musulmanes à condition qu’ils et elles aient les moyens physiques ET financiers de l’accomplir. Ouf, Dieu merci !
Les prix font aussi jaser en France
La plateforme Motawif assure désormais la vente directe de prestations liées au hajj aux pèlerins d’Europe et des Amériques, sans possibilité donc pour eux de se rabattre sur les agences en guise de solution intermédiaire. Les musulmans, dont un certain nombre ne sont pas avares en critiques lorsqu’il s’agissait de parler des prix « exorbitants » affichés par les agences, en auront-ils au moins pour leur argent ?
Plusieurs forfaits de base étaient proposés par la plateforme aux intéressés avant le 13 juin, date de clôture des inscriptions, et ils s’affichaient initialement entre 6 300 et 10 000 € par personne en France. Au final, il fallait compter entre 7 800 et plus de 11 000 €, et cela sans connaître encore la qualité réelle des services. Avant l’annulation définitive de leur saison, les agences françaises affichaient des forfaits entre 8 500 et 9 500 €. Devant l’inconnu, et les questionnements encore nombreux liés notamment aux modalités de paiement et aux garanties, de nombreux candidats ont préféré encore reporter le hajj.
La plateforme Motawif assure désormais la vente directe de prestations liées au hajj aux pèlerins d’Europe et des Amériques, sans possibilité donc pour eux de se rabattre sur les agences en guise de solution intermédiaire. Les musulmans, dont un certain nombre ne sont pas avares en critiques lorsqu’il s’agissait de parler des prix « exorbitants » affichés par les agences, en auront-ils au moins pour leur argent ?
Plusieurs forfaits de base étaient proposés par la plateforme aux intéressés avant le 13 juin, date de clôture des inscriptions, et ils s’affichaient initialement entre 6 300 et 10 000 € par personne en France. Au final, il fallait compter entre 7 800 et plus de 11 000 €, et cela sans connaître encore la qualité réelle des services. Avant l’annulation définitive de leur saison, les agences françaises affichaient des forfaits entre 8 500 et 9 500 €. Devant l’inconnu, et les questionnements encore nombreux liés notamment aux modalités de paiement et aux garanties, de nombreux candidats ont préféré encore reporter le hajj.
Lire aussi :
Hajj 2022 : combien de pèlerins par pays sont autorisés à La Mecque ? Voici la carte mondiale des quotas
Hajj 2022 : voici le top 10 des pays comptant le plus de pèlerins à La Mecque
Et aussi :
Hajj 2022 : les agences de France appellent à la restauration de leur rôle « indispensable et historique »
Hajj 2022 : l’annulation en catastrophe de la saison du grand pèlerinage actée pour les agences de France
La plateforme Motawif lancée, les premiers tarifs affichés, des questions en suspens
Hajj : le flou et la panique règnent en maître parmi les pèlerins musulmans de France
Les agences de voyages offusquées par l’initiative « troublante » de l’Arabie Saoudite
Hajj : une plateforme destinée aux pèlerins d'Europe lancée, les agences court-circuitées
Hajj 2022 : l'organisation du pèlerinage menacée en France, la mort annoncée des agences de voyages