A la manière de Netflix, une nouvelle plateforme de VOD propose exclusivement des films de réalisateurs issus du monde arabo-musulman. Ses deux créatrices souhaitent mettre leurs œuvres à la portée du plus grand nombre. Zoom sur l'initiative à l'heure de son lancement qui met à l'honneur l’histoire et le cinéma algériens à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance.
Yema ou encore « Yemma » veut dire mère en arabe algérien. C’est aussi le nom d’une nouvelle plateforme VOD qui démarre ce jeudi 9 juin. Yema est synonyme de la « figure tutélaire » qui « transmet la culture » ou encore de la « passeuse de récits » pour Léa Taieb, une des fondatrices. « Aujourd’hui, il n’existe pas de plateforme francophone réunissant les cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient. Seuls les longs-métrages primés font l’objet d’une attention particulière de la critique et peuvent être disponibles sur des plateformes VOD. Nous voulons permettre aux cinéphiles francophones de partir à la découverte de cette diversité culturelle », nous explique la responsable éditoriale de Yema.
Le catalogue de la plateforme sera éclectique. Outre les films classiques, des longs et des courts métrages, des films d’animation et des documentaires grand public seront disponibles. Dans les premiers mois, le fond ne sera pas suffisant pour permettre de proposer un abonnement mensuel susceptible d’attirer les cinéphiles. « Nous proposerons des films à la location pendant 48h. Mais chaque mois, nous présenterons cinq à dix nouvelles œuvres qui s’ajouteront au catalogue », indique Léa Taieb.
La singularité de cette nouvelle plateforme ne s’arrête pas là. « Notre plateforme est très éditorialisée, poursuit la fondatrice. Chaque mois, les nouvelles œuvres illustreront une thématique. Une personnalité spécialiste du thème sera chargée de les présenter, de faire émerger leur particularité et d’éclairer le sujet. » Tous les invités n’appartiendront pas forcément au monde du cinéma. En septembre, c’est l’écrivaine franco-marocaine, prix Goncourt 2016,, Leïla Slimani, qui présentera une sélection sur les conditions féminines. Parmi les œuvres déjà sélectionnées, Much Loved de Nabil Ayouch, Papicha de Mounia Meddour, et Le Procès de Viviane Amselam, de Ronit et Shlomi Elkabetz.
« Nous allons aussi créer des programmes additionnels destinés à enrichir les connaissances des spectateurs autour des films que nous proposons. Nous réaliserons ainsi des entretiens avec des réalisateurs et des réalisatrices, des acteurs et des actrices, des scénaristes qui seront visibles gratuitement, tout comme une sélection de courts métrages réalisés par des cinéastes en devenir », précise Léa Taieb.
Le catalogue de la plateforme sera éclectique. Outre les films classiques, des longs et des courts métrages, des films d’animation et des documentaires grand public seront disponibles. Dans les premiers mois, le fond ne sera pas suffisant pour permettre de proposer un abonnement mensuel susceptible d’attirer les cinéphiles. « Nous proposerons des films à la location pendant 48h. Mais chaque mois, nous présenterons cinq à dix nouvelles œuvres qui s’ajouteront au catalogue », indique Léa Taieb.
La singularité de cette nouvelle plateforme ne s’arrête pas là. « Notre plateforme est très éditorialisée, poursuit la fondatrice. Chaque mois, les nouvelles œuvres illustreront une thématique. Une personnalité spécialiste du thème sera chargée de les présenter, de faire émerger leur particularité et d’éclairer le sujet. » Tous les invités n’appartiendront pas forcément au monde du cinéma. En septembre, c’est l’écrivaine franco-marocaine, prix Goncourt 2016,, Leïla Slimani, qui présentera une sélection sur les conditions féminines. Parmi les œuvres déjà sélectionnées, Much Loved de Nabil Ayouch, Papicha de Mounia Meddour, et Le Procès de Viviane Amselam, de Ronit et Shlomi Elkabetz.
« Nous allons aussi créer des programmes additionnels destinés à enrichir les connaissances des spectateurs autour des films que nous proposons. Nous réaliserons ainsi des entretiens avec des réalisateurs et des réalisatrices, des acteurs et des actrices, des scénaristes qui seront visibles gratuitement, tout comme une sélection de courts métrages réalisés par des cinéastes en devenir », précise Léa Taieb.
L'Algérie à l'honneur pour les 60 ans de l'indépendance
Le programme des thématiques pour les mois à venir est déjà prêt : la famille, le rire, la guerre, l’amour, la religion… « Il s’agit aussi d’offrir aux internautes une possibilité de i[« sortir de leur bulle algorithmique » en proposant des contenus impossibles à visionner ailleurs. « Une possibilité de remettre en question quelques stéréotypes qui traînent dans les esprits », ajoute la cofondatrice. Dans un second temps, les fondatrices de Yema espèrent pouvoir proposer des séries afin d’améliorer leur attractivité.
Mais Yema se veut être plus qu’une simple plateforme VOD ; elle donne également aux internautes la possibilité d’échanger et de donner leur avis sur les films. « Une fois le film visionné, les internautes pourront mettre une note, déposer des commentaires et engager un débat avec les spectatrices et spectateurs qui partagent les mêmes intérêts. L’année 2022 sera une année-test pour Yema. Nous allons être à l’écoute de nos spectateurs. La programmation sera planifiée et adaptée en fonction de leurs attentes », ajoute Léa Taieb.
Pour ce premier mois de fonctionnement, les deux créatrices ont choisi de mettre l’Algérie à l’honneur, à l’occasion du 60e anniversaire de son indépendance. Yema diffusera le travail de cinéastes algériens et franco-algériens. Plusieurs personnalités prendront la parole pour proposer leur regard sur le cinéma algérien d’hier et d’aujourd’hui : la réalisatrice Sofia Djama (Les Bienheureux), les réalisateurs Zak Kedzi (Chroniques Algériennes) et Azedine Kasri (Timoura), et l’historien Benjamin Stora.
Mais Yema se veut être plus qu’une simple plateforme VOD ; elle donne également aux internautes la possibilité d’échanger et de donner leur avis sur les films. « Une fois le film visionné, les internautes pourront mettre une note, déposer des commentaires et engager un débat avec les spectatrices et spectateurs qui partagent les mêmes intérêts. L’année 2022 sera une année-test pour Yema. Nous allons être à l’écoute de nos spectateurs. La programmation sera planifiée et adaptée en fonction de leurs attentes », ajoute Léa Taieb.
Pour ce premier mois de fonctionnement, les deux créatrices ont choisi de mettre l’Algérie à l’honneur, à l’occasion du 60e anniversaire de son indépendance. Yema diffusera le travail de cinéastes algériens et franco-algériens. Plusieurs personnalités prendront la parole pour proposer leur regard sur le cinéma algérien d’hier et d’aujourd’hui : la réalisatrice Sofia Djama (Les Bienheureux), les réalisateurs Zak Kedzi (Chroniques Algériennes) et Azedine Kasri (Timoura), et l’historien Benjamin Stora.
Une initiative portée par des femmes entrepreneures
A l’origine, elles étaient trois à porter ce projet. Trois jeunes femmes qui misaient sur l’explosion de la demande de films en VOD pour créer une entreprise culturelle. Elles ne sont plus que deux au lancement de cette nouvelle plateforme : Léa Taieb et Juliette Gamonal, qui a travaillé dans le secteur de la distribution cinématographique et des coproductions européennes.
Les deux entrepreneures sont soutenues par Paris&Co, l’agence de développement économique et d’innovation de Paris, et par Femmes Entrepreneuses, le programme d’Orange qui soutient l’entreprenariat féminin. Indépendantes, elles s’appuient sur leurs fonds propres et sur les 12 000 euros récoltés par crowdfunding sur Ulule. Mais elles ne détesteraient pas trouver des investisseurs professionnels, particulièrement s’ils connaissent le métier de distributeur d’œuvres cinématographiques. Yema va devoir avant faire ses preuves en démontrant sa capacité à susciter l'intérêt du plus large public possible.
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