Le Liban à l’honneur du 12e Festival du film franco-arabe

Par Lina Farelli, le 06/11/2023

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Le mois de novembre voit le retour d’un festival franco-arabe qui démontre « son enracinement dans l’histoire des relations entre les mondes français et les mondes arabes » et « son ancrage dans les aspirations sociétales et sociales de notre époque ».

Cap sur le pays du Cèdre ! Pour la 12e édition du Festival du film franco-arabe (FFFA) de Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, qui se tiendra du 17 au 28 novembre, l’accent sera mis sur le cinéma libanais à travers la mise en lumière de deux réalisatrices phares.

Le festival ouvrira ainsi la première rétrospective intégrale en France dédiée à l’œuvre prolifique de Jocelyne Saab, décédée à l’âge de 70 ans en 2019. Il assurera aussi la diffusion des deux films de Maï Masri, Les Enfants de Chatila (1998) et Beyrouth : l’œil du cyclone (2021). L’artiste palestinienne, qui a grandi à Beyrouth, interviendra lors d’une masterclass consacrée à sa carrière de reporter de guerre et de documentariste. Un coup de projecteur sur la vitalité du cinéma libanais contemporain viendra compléter ce focus. Pour la directrice artistique du FFFA Mathilde Rouxel, « le parcours que le festival vous propose est un chemin qui remonte 50 ans en arrière et qui débouche sur le présent des images : des œuvres récentes, de genres et de discours différents, qui appellent à regarder autrement la situation libanaise d’aujourd’hui ».

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Rencontres et dialogues sont inscrits dans l’ADN du FFFA dont Saphirnews et le magazine Salamnews sont partenaires. À ce focus, les organisateurs réunissent, comme chaque année, les cinéastes originaires des pays arabes et ceux, français, qui ont une part importante de leur parcours et de leurs préoccupations liés à ces régions du monde, à échanger autour de leurs productions cinématographiques les plus récentes, « loin des préjugés et des visions médiatiques stéréotypées » selon les mots du parrain d’honneur de la FFFA, Costa-Gavras.

A cette fin, le programme est bien fourni avec 15 long-métrages (8 fictions et 7 documentaires, dont 8 inédits), six avant-premières et une compétition de court-métrages. Le FFFA s’ouvrira avec Inchallah un fils d’Amjad Al Rasheed, qui raconte le combat en Jordanie d’une jeune veuve pour obtenir sa part d’héritage, afin de sauver sa fille et sa maison, dans une société où avoir un fils changerait la donne.

Sera diffusé un film en sortie nationale à partir du mercredi 15 novembre, Avant que les flammes ne s’éteignent, qui suit les pas de Malika se lançant dans un long combat judiciaire après la mort de son petit frère Karim des suites d’une interpellation policière. Ce long métrage, le premier de Mehdi Fikri, fait écho à la réalité des violences policières à travers le vécu de nombreuses familles dévastées par la perte d’un être cher et qui cherchent vérité et justice.

Le FFFA, qui compte aussi dans ses rangs l'artiste franco-libanaise Chloé Mazlo comme marraine de l’édition 2023, est principalement organisée au cinéma Le Trianon, à Romainville, mais il se vivra aussi hors-les-murs, dans les établissements culturels d’Est-Ensemble à Bagnolet, Bobigny, Bondy et Pantin, avec des projections de films, des concerts et des expositions viendront compléter le tableau foisonnant de la création franco-arabe contemporaine.

Pour Costa-Gavras, « les réalisateurs ont la lucidité et le recul nécessaire pour nous offrir une vision plus "objective" de ce monde en plein changement. Notre quotidien se noie sous les informations de ce qui nous divise ; aller au festival du film franco-arabe, c’est une belle manière de voir ce qui nous unit ».