Vidéo – La Casa del Hikma : l'apostasie, un acte passible d'une peine prescrite dans le Coran ?

Par Hanan Ben Rhouma, le 29/04/2021

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Un musulman qui décide d'abjurer l'islam s'expose au rejet de sa communauté, voire même au risque de mort dans certaines régions du monde. Mais faire acte d'apostasie est-il vraiment passible d'une peine qui tire une quelconque légitimité du Coran ? Comment cette peine est-elle apparue au fil de l'histoire ? C'est le thème du sixième épisode de la saison 2 de la série « La Casa del Hikma ». Ciao les préjugés.

Il est courant d’affirmer que l’islam est une religion de paix qui garantit la liberté religieuse et la liberté de conscience à chacun. Il s’agit en effet là d’une des valeurs cardinales de l'islam que des versets même du Coran viennent attester. « A vous votre religion, et à moi la mienne. » (Sourate 109, verset 6)

Pourtant, il existe ce qu’on appelle communément la peine d’apostasie, qui prévoit des sanctions pouvant aller jusqu’à la peine capitale contre un croyant musulman qui décide d’abjurer l’islam, quand bien même il fait le choix de quitter l’état d’hypocrisie dans lequel il se trouvait ou encore qu’il ne fait que mettre au clair son rapport avec l’islam quand elle n’était rien de plus qu’une religion de façade reçue en héritage de la famille.

La majorité des Etats musulmans n'appliquent heureusement pas ou plus cette peine. Néanmoins, l'acte d'apostasie reste très mal perçu, sans que cela ne soit propre aux musulmans. Alors que l'islam donne toute latitude à chacun de croire ou de ne pas croire en laissant soin à Dieu in fine de juger, il demeure dans certains milieux que ceux qui sont étiquetés comme « apostats » sont rejetés, ostracisés pour le libre choix qu'ils ont fait.

Lire aussi : De l’apostasie à la liberté religieuse

En introduisant une peine d'apostasie dans « la charia » (que les musulmans ne comprennent ni n’appliquent tous de la même façon, rappelons-le), une légitimité lui a été conférée alors qu’elle entre en contradiction avec l’essence même du message coranique qui consacre la liberté religieuse. C’est ce que croit aussi Mohamed Bajrafil, qui explique en quoi la peine d’apostasie est une peine assurément « anti-islamique ».

« Il en est de la foi comme de l’amour. De même que l’on peut forcer personne à aimer quelqu’un, on ne peut forcer personne à croire en quelque chose. En amour, si cela se fait, on parle là d’harcèlement, on ne devrait pas parler d’autre chose dans la foi et c’est la raison pour laquelle une foi contrainte n’est pas acceptée en islam. »


Après avoir évoqué le délicat sujet du blasphème avec Mohamed Bajrafil, c'est de nouveau avec ce théologien musulman que « La Casa del Hikma » consacre une vidéo sur la notion d'apostasie.

Un nouvel épisode qui intervient après la production d’une série de dix vidéos pédagogiques sur les thèmes de la charia, de la fatwa, du soufisme, de la foi face au doute, de l’universalisme, du califat ou encore la culture que vous pouvez (re)voir ici à l’occasion du Ramadan.


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