L'ancien patron de « Charlie Hebdo », Philippe Val, s'est illustré mi-mai en déclarant ouvertement être « islamophobe ». Une déclaration qui a indigné plusieurs instances musulmanes en France. Une plainte contre lui est même annoncée.
Philippe Val a encore frappé. L’ancien directeur de Charlie Hebdo et de France Inter, qui officie actuellement sur Europe 1, a déclaré au Figaro être ouvertement « islamophobe ». « Oui, je suis islamophobe. On peut être phobique d’une religion quand elle commence à essayer d’exister par la terreur. Il y a des professeurs qui ont été égorgés. Mes copains ont été assassinés », a-t-il affirmé dans une interview accordée mi-mai au magazine. Des propos qui ont outré plusieurs fédérations musulmanes, à commencer par la Grande Mosquée de Paris qui a annoncé dimanche 19 mai, par la voix de son recteur Chems-Eddine Hafiz, son intention de porter plainte.
« Je suis profondément choqué et consterné par les déclarations au Figaro de Philippe Val. Affirmer ouvertement son islamophobie, une haine irrationnelle d’une religion entière, est non seulement irresponsable mais également dangereux. Philippe Val semble confondre les actes criminels d’une minorité d’extrémistes avec les croyances de millions de musulmans pacifiques à travers le monde », s’est-il indigné sur les réseaux sociaux.
« J’ai personnellement accueilli Philippe Val à la mosquée, malgré ses positions extrémistes, dans un effort d’établir un dialogue et de montrer que la porte des musulmans est toujours ouverte à la discussion. Malheureusement, il semble que cela ait été en vain », a ajouté le recteur. « Tenter d’expliquer à quelqu’un rongé par la haine que cette haine est immorale est une cause perdue. » En conséquence, « il ne me reste donc plus qu’une chose à faire : faire appel à la loi. Je vous annonce que je vais déposer plainte contre Philippe Val. Ces propos sont inacceptables et doivent être sanctionnés pour protéger notre société contre de tels discours ».
« Je suis profondément choqué et consterné par les déclarations au Figaro de Philippe Val. Affirmer ouvertement son islamophobie, une haine irrationnelle d’une religion entière, est non seulement irresponsable mais également dangereux. Philippe Val semble confondre les actes criminels d’une minorité d’extrémistes avec les croyances de millions de musulmans pacifiques à travers le monde », s’est-il indigné sur les réseaux sociaux.
« J’ai personnellement accueilli Philippe Val à la mosquée, malgré ses positions extrémistes, dans un effort d’établir un dialogue et de montrer que la porte des musulmans est toujours ouverte à la discussion. Malheureusement, il semble que cela ait été en vain », a ajouté le recteur. « Tenter d’expliquer à quelqu’un rongé par la haine que cette haine est immorale est une cause perdue. » En conséquence, « il ne me reste donc plus qu’une chose à faire : faire appel à la loi. Je vous annonce que je vais déposer plainte contre Philippe Val. Ces propos sont inacceptables et doivent être sanctionnés pour protéger notre société contre de tels discours ».
Une incitation à la haine antimusulmane « tout en ayant un totem d’immunité »
Même son de cloche du côté de la fédération Musulmans de France, qui déclare étudier la possibilité de déposer plainte contre des « propos inadmissibles, islamophobes et stigmatisants ». « Ces commentaires, qui stigmatisent injustement toute une communauté, sont non seulement dangereux mais aussi en contradiction avec les valeurs de respect, de tolérance et du vivre-ensemble. L'islamophobie ne devrait avoir aucune place dans notre société et doit être combattue aussi énergiquement que n'importe quelle autre forme de racisme et de discrimination. Nous rappelons que la grande majorité des musulmans vivent leur foi de manière paisible et respectueuse des lois de la République », a-t-elle précisé.
Quant au Conseil français du culte musulman (CFCM), le jugement est aussi sévère. Les arguments selon lesquels « le terme islamophobie a été créé pour empêcher toute critique de la religion musulmane et en revendiquant son droit d’être phobique d’une religion (…) nous sont servis depuis des années par des racistes notoires qui veulent cacher leur racisme sous les dehors acceptables de la liberté d’expression », fait-on savoir dans un communiqué diffusé mardi 21 mai.
« L’argument qui porte sur la "phobie" est également problématique quand on pense aux autres termes similaires comme "xénophobie", "judéophobie" ou "homophobie". Et si on s’en tient à la signification littérale du terme, les actes anti-arabes seraient aussi des actes antisémites puisque les arabes sont aussi des sémites », poursuit le CFCM, pour qui « se draper sous le fait que "l’islamophobie" serait utilisé par certains pour limiter la liberté de critiquer l’islam est un non-sens qui fait fi de l’histoire du mot et de son usage largement admis dans la lutte contre le racisme antimusulman ».
Et de conclure : « Aucune des expressions utilisées dans la lutte contre le racisme n’est exempte de griefs ou d’usages impropres. Mais force est de constater que ceux qui veulent réduire le terme "islamophobie" à la critique ou à la peur de l’islam ne condamnent jamais la haine du musulman. En refusant de mettre des mots pour la désigner, ils veulent aussi nier son existence. Ce faisant, ils incitent à la haine antimusulmane tout en ayant un totem d’immunité. »
Quant au Conseil français du culte musulman (CFCM), le jugement est aussi sévère. Les arguments selon lesquels « le terme islamophobie a été créé pour empêcher toute critique de la religion musulmane et en revendiquant son droit d’être phobique d’une religion (…) nous sont servis depuis des années par des racistes notoires qui veulent cacher leur racisme sous les dehors acceptables de la liberté d’expression », fait-on savoir dans un communiqué diffusé mardi 21 mai.
« L’argument qui porte sur la "phobie" est également problématique quand on pense aux autres termes similaires comme "xénophobie", "judéophobie" ou "homophobie". Et si on s’en tient à la signification littérale du terme, les actes anti-arabes seraient aussi des actes antisémites puisque les arabes sont aussi des sémites », poursuit le CFCM, pour qui « se draper sous le fait que "l’islamophobie" serait utilisé par certains pour limiter la liberté de critiquer l’islam est un non-sens qui fait fi de l’histoire du mot et de son usage largement admis dans la lutte contre le racisme antimusulman ».
Et de conclure : « Aucune des expressions utilisées dans la lutte contre le racisme n’est exempte de griefs ou d’usages impropres. Mais force est de constater que ceux qui veulent réduire le terme "islamophobie" à la critique ou à la peur de l’islam ne condamnent jamais la haine du musulman. En refusant de mettre des mots pour la désigner, ils veulent aussi nier son existence. Ce faisant, ils incitent à la haine antimusulmane tout en ayant un totem d’immunité. »