Je suis une jeune fille qui a rencontré il y a environ un an un jeune homme, qui souhaitait se marier et fonder une famille. Étant musulmane et lui, non, je lui ai dit que je ne pouvais me marier avec un non musulman. Ayant déjà quelques connaissances sur l'islam, il a décidé avec le temps de se convertir afin de faciliter notre union.
Au début, je pensais qu'il l'avait fait pour lui et surtout, je lui avais bien précisé qu'il devait le faire pour lui et non pour moi. Au départ, il me disait qu'il le faisait pour lui. Alors j'ai laissé le temps passer. Il s’est rapidement mis à faire la prière puis à s'intéresser aux principes de base de l'islam... Etant militaire, la pratique de l'islam sur le terrain comme en caserne n'était pas facile pour lui. Mais il s'efforçait, je pense, de faire au mieux. J’ai essayé de mon côté, tant bien que mal, de l'accompagner dans son cheminement spirituel en lui envoyant des rappels, lui donnant des conseils, etc. Mais avec le temps, j'ai senti que mes conseils étaient lourds pour lui alors j'ai décidé de me retirer et de le laisser évoluer à son rythme.
Nous avons commencé à projeter de nous marier alors, avec le temps, nous avons appris à nous connaitre. Depuis sa conversion, il avait arrêté de manger du porc et de la viande non halal, de boire de l'alcool... Mais je sentais qu'au fond de lui, il n'était pas heureux.
Il y a quelques jours, presque un an plus tard et à quelques mois du mariage, il m’apprend qu'il ne veut plus s'engager dans l'islam comme auparavant. Que, pour lui, l'islam ne se résume pas à des interdits et des contraintes et cela lui pèse. Il m’a dit qu'il aimerait rester musulman mais aussi revenir à sa vie d'avant, c'est-à-dire faire ce qui lui plaît. Autrement dit, boire quand il en a envie, à certaines occasions et avec modération, sans aucun excès, manger de la viande non halal. Quand il voit que cela lui est trop difficile et prier quand il le sent... Je pense qu’il n'a pas encore compris toutes les notions de l'islam et surtout les notions de haram et halal. Pour lui, c'est encore la vie avant la religion et pas l’inverse.
Je suis totalement impuissante et déboussolée face à cette situation... Nous étions en train de commencer à préparer notre mariage et voilà qu'il me met au pied du mur. En gros, je dois accepter de me marier sous ces conditions alors que ce n'était celles que nous avions fixées au départ. Je me pose la question : est-ce que je dois l'abandonner et tout annuler ou bien faut-il prendre le risque de vivre avec lui ? Peut être qu'avec le temps les conseils, les rappels, il arrivera à faire les choses pour Allah et non pour moi ?
Pour le moment, il n'a pas quitté l'islam et dit qu'il reconnait être croyant, qu'il y a un Dieu unique et que Muhammad est son prophète. Mais quel Dieu dans sa tête... Je ne sais pas quelle sera son évolution, positive ou non. Mais si je le laisse je me dis que je perds peut-être un futur bon musulman car il a tout de même un très bon caractère. Pourriez-vous me donner quelques conseils afin de m'éclairer sur tous ces questionnements ? Je vous remercie infiniment.
Au début, je pensais qu'il l'avait fait pour lui et surtout, je lui avais bien précisé qu'il devait le faire pour lui et non pour moi. Au départ, il me disait qu'il le faisait pour lui. Alors j'ai laissé le temps passer. Il s’est rapidement mis à faire la prière puis à s'intéresser aux principes de base de l'islam... Etant militaire, la pratique de l'islam sur le terrain comme en caserne n'était pas facile pour lui. Mais il s'efforçait, je pense, de faire au mieux. J’ai essayé de mon côté, tant bien que mal, de l'accompagner dans son cheminement spirituel en lui envoyant des rappels, lui donnant des conseils, etc. Mais avec le temps, j'ai senti que mes conseils étaient lourds pour lui alors j'ai décidé de me retirer et de le laisser évoluer à son rythme.
Nous avons commencé à projeter de nous marier alors, avec le temps, nous avons appris à nous connaitre. Depuis sa conversion, il avait arrêté de manger du porc et de la viande non halal, de boire de l'alcool... Mais je sentais qu'au fond de lui, il n'était pas heureux.
Il y a quelques jours, presque un an plus tard et à quelques mois du mariage, il m’apprend qu'il ne veut plus s'engager dans l'islam comme auparavant. Que, pour lui, l'islam ne se résume pas à des interdits et des contraintes et cela lui pèse. Il m’a dit qu'il aimerait rester musulman mais aussi revenir à sa vie d'avant, c'est-à-dire faire ce qui lui plaît. Autrement dit, boire quand il en a envie, à certaines occasions et avec modération, sans aucun excès, manger de la viande non halal. Quand il voit que cela lui est trop difficile et prier quand il le sent... Je pense qu’il n'a pas encore compris toutes les notions de l'islam et surtout les notions de haram et halal. Pour lui, c'est encore la vie avant la religion et pas l’inverse.
Je suis totalement impuissante et déboussolée face à cette situation... Nous étions en train de commencer à préparer notre mariage et voilà qu'il me met au pied du mur. En gros, je dois accepter de me marier sous ces conditions alors que ce n'était celles que nous avions fixées au départ. Je me pose la question : est-ce que je dois l'abandonner et tout annuler ou bien faut-il prendre le risque de vivre avec lui ? Peut être qu'avec le temps les conseils, les rappels, il arrivera à faire les choses pour Allah et non pour moi ?
Pour le moment, il n'a pas quitté l'islam et dit qu'il reconnait être croyant, qu'il y a un Dieu unique et que Muhammad est son prophète. Mais quel Dieu dans sa tête... Je ne sais pas quelle sera son évolution, positive ou non. Mais si je le laisse je me dis que je perds peut-être un futur bon musulman car il a tout de même un très bon caractère. Pourriez-vous me donner quelques conseils afin de m'éclairer sur tous ces questionnements ? Je vous remercie infiniment.
Lalla Chems En Nour, psychanalyste
Chère Ilana,
Vous me demandez mon avis, mais n’oubliez pas que ma réponse n’est pas celle d’un religieux, d'une prédicatrice, mais celle d’une spécialiste de la psyché, de l’âme humaine.
Selon ce que vous dites, cet homme a le grand avantage de faire des efforts pour se rapprocher de vous, d’être sincère. Il a prononcé la chahada, l'attestation de foi, il croit au Dieu unique et surtout, il semble vous aimer assez pour vous parler de ses doutes, et cela avant le mariage pour que vous ne découvriez pas après coup que sa conversion n’était pas sincère.
Vous semblez avisée, vous le dites vous-même, il doit faire son chemin spirituel pour le salut de son âme, pas pour vos beaux yeux. J’ai envie de vous dire : laissez-le cheminer à son rythme. Il me semble qu’il remplit très honorablement les bases exigées à un bon croyant : il a de bonnes intentions. Vous n’êtes pas son guide spirituel, vous allez devenir son épouse. Pratiquez votre islam sincèrement et dans l’authenticité, il n’y a rien de mieux que l’exemple pour faire fondre les cœurs vers Dieu. Surtout pas de morale, faites lui confiance.
Vous me demandez mon avis, mais n’oubliez pas que ma réponse n’est pas celle d’un religieux, d'une prédicatrice, mais celle d’une spécialiste de la psyché, de l’âme humaine.
Selon ce que vous dites, cet homme a le grand avantage de faire des efforts pour se rapprocher de vous, d’être sincère. Il a prononcé la chahada, l'attestation de foi, il croit au Dieu unique et surtout, il semble vous aimer assez pour vous parler de ses doutes, et cela avant le mariage pour que vous ne découvriez pas après coup que sa conversion n’était pas sincère.
Vous semblez avisée, vous le dites vous-même, il doit faire son chemin spirituel pour le salut de son âme, pas pour vos beaux yeux. J’ai envie de vous dire : laissez-le cheminer à son rythme. Il me semble qu’il remplit très honorablement les bases exigées à un bon croyant : il a de bonnes intentions. Vous n’êtes pas son guide spirituel, vous allez devenir son épouse. Pratiquez votre islam sincèrement et dans l’authenticité, il n’y a rien de mieux que l’exemple pour faire fondre les cœurs vers Dieu. Surtout pas de morale, faites lui confiance.
La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com